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Le prince veut un esclave. ou alors peut-être est-ce un maître... [Charles]

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Eden

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Le prince veut un esclave. ou alors peut-être est-ce un maître... [Charles] Left_bar_bleue0 / 50 / 5Le prince veut un esclave. ou alors peut-être est-ce un maître... [Charles] Right_bar_bleue

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Le prince veut un esclave. ou alors peut-être est-ce un maître... [Charles] Vide
MessageSujet: Le prince veut un esclave. ou alors peut-être est-ce un maître... [Charles] Le prince veut un esclave. ou alors peut-être est-ce un maître... [Charles] EmptyDim 28 Nov - 20:09

Il avait faim. Tellement faim. Son estomac le tiraillait à un tel point qu'il en avait presque la nausée. Blême, Eden appuya de ses mains contre son ventre pour en calmer les gargouillis. Lui qui avait l'habitude d'être choyé et nourri plus qu'il ne fallait, ce jeûne de plus d'une journée le mettait à l'épreuve. Bon, au moins, il n'avait pas l'air d'un misérable. C'était déjà ça. Eden prenait soin de ses vêtements, son apparence important beaucoup pour lui. Il portait une chemise noire qu'il s'appliquait à défroisser tandis qu'il s'était installé sur un banc. Une veste grise sans manches rendait le tout très classe, Neko de noble qu'il était. Oui, notez bien l'usage de l'imparfait, car trois jours à peine auparavant, son maître avait rendu l'âme, victime d'un cancer foudroyant. Eden avait fini par s'enfuir du grand manoir, conscient qu'il allait être enlevé par la fourrière. Et voilà où il se retrouvait maintenant. A deux doigts de crever de faim. Le félin frotta son jean noir pour enlever la poussière, et soupira longuement en s'affalant sur le banc. Il toucha pensivement le pendentif argenté qu'il portait autour du cou. C'était son maître qui avait ordonné qu'Eden porte ce collier en permanence. C'était certes plus 'habillé' qu'un vulgaire collier pour chat, mais ça ne plaisait pas vraiment au félin. D'ailleurs, il arracha la chaînette et leva le pendentif à hauteur de ses yeux. Il portait ses initiales, en lettres capitales. E.L.. Considérant la chose d'un œil légèrement dégoûté, il finit par jeter le collier au loin. Et voilà. Libre. Il soupira. Libre et mort de faim.

Eden Lewandowski. Voilà comment il s'appelait. Son maître était polonais, et il avait donc hérité de son nom de famille, ridicule et imprononçable aux yeux du chat. Le félin avait décidé de faire une pause dans son joyeux périple en s'arrêtant au parc. Bon. Il se retrouvait bel et bien seul, et totalement démuni. Le jeune chat, ayant été traité comme un prince durant une bonne partie de sa courte vie, ne savait quasiment rien faire de ses mains. Le monde extérieur était pour lui un monde totalement inconnu, et peut-être même dangereux. Eden n'était jamais sorti du manoir, et le flux des allées et venues des gens le mettait mal à l'aise. Il regardait les humains passer devant ses yeux, d'un air légèrement abruti. Certes, à part son maître il lui était arrivé de côtoyer les employés, mais il n'avait jamais vu autant de monde. Il fallait dire que le temps était radieux, le soleil brillait de tous ses rayons et il régnait une agréable température. Toutes les mamans en avaient profité pour sortir leurs marmots, et les cris d'enfants fusaient de partout. Le chat plaqua ses oreilles contre son crâne; il avait toujours détesté les gosses. Il se recroquevilla légèrement sur lui-même, préférant se faire tout petit face à tout ce monde autour de lui. Bon. Et maintenant ? Que pouvait-il faire ? Il ne savait pas du tout. Eden continuait malgré tout de fixer tous ces gens, apercevant par moments quelques hybrides. De ce qu'il voyait ou entendait, ces félins étaient – tout comme lui l'avait été – des esclaves. Cependant, le statut d'esclave qu'il avait eu lui paraissait tout de même plus plaisant – plus que de devoir s'occuper de sales gamins tout en supportant les remarques acérées des humains. Son maître avait été, il devait l'avouer, plutôt gentil avec lui. Beaucoup plus gentil que la plupart des humains, pour qui les hybrides semblaient de simples pantins.

« Monsieur le chat ? »

Il sursauta. Ohmondieu. Un enfant. Un petit d'homme. Le visage rond, les joues roses, et ses petites mains qui tripotaient allègrement sa queue. Le chat se reculant en grognant légèrement. Toutefois, cela ne fit pas peur au jeune garçon – ah, l'insouciance des gosses – qui s'approcha un peu plus de lui. Eden recula encore et encore avant d'arriver au bord du banc. Les grands yeux le fixaient, comme émerveillés. « T'es perdu, Monsieur le chat ? » Eden ne lui donna aucune réponse – ce n'était qu'un enfant, après tout, alors il n'avait pas à lui obéir. Il chercha frénétiquement des yeux les parents de ce môme agaçant. Le petit humain eut alors la mauvaise idée de tirer la queue du chat. Il feula d'un air menaçant en repoussant le garçon. Naméoh ! On ne touchait pas sa queue – l'autre, à la rigueur, si on était un homme séduisant, on pouvait /BLAM/ – sous peine d'un coup de dents. Le chat fronça les sourcils en se levant prestement s'éloignant petit à petit de l'enfant qui arborait à présent un visage hébété. « T'as eu mal, Monsieur le chat ? » Mais bien sûr que ça fait mal, connard d'enfoiré de merde. On t'as déjà tiré la queue, toi ? Eden renifla de dédain et tourna les talons, mais l'enfant lui tira la manche. « Mamaaaan ! T'as vu, y'a un chat qu'est tout seul ! On peut le prendre ? » Ah ça, non. Il n'y avait qu'une seule façon de le prendre, et c'était au lit. Il fit un pas en arrière quand la mère arriva. Elle salua Eden, qui inclina légèrement la tête par pure politesse sans vraiment être sincère. Elle lui tapota la tête, comme on le ferait à un vulgaire chien . Eden grimaça légèrement en se crispant.

« Comment tu t'appelle ? Tu es tout seul ? »

Eden ne répondit pas. Non, décidément, il avait du mal avec les inconnus. Il ne répondait que si il en avait envie, d'ailleurs. Il faillit rebrousser chemin, mais la maman sortit des petits gâteaux, ce qui lui donna aussitôt l'intérêt du chat. « Tu as faim ? » Elle lui tendit les gâteaux, dont il se saisit sans même prononcer le moindre mot de remerciement. Il les engouffra dans sa bouche, ne prenant pas la peine de respirer, et faillit s'étouffer. Toussotant, il décida de remercier gracieusement l'humaine en lui donnant son nom. « Tu veux venir avec nous ? » Non. Non, il ne voulait pas, mais il savait ce que ça impliquait si il disait non. Alors il hocha la tête, et quand les deux humains se tournèrent pour retrouver le chemin de la maison, il fila à l'anglaise. Ah... Au moins, il n'avait plus faim. Il courut légèrement pour être sûr de ne pas retrouver les humains et calma le rythme. Encore haletant, il gagna la partie opposée du parc et alla de nouveau s'affaler sur un banc. Bon. Il se demandait comment il avait pu refuser une telle occasion. L'humaine avait l'air gentil et lui avait donné des gâteaux. Eden adorait les sucreries, lui. Accepter aurait été l'occasion d'avoir une vie presque agréable. Mais il haïssait les gosses. Il n'y pouvait rien, mais rien que l'idée de vivre avec ce gamin lui donnait des frissons. Alors c'était non. Il fallait quand même qu'il se trouve un maître.

Eden refusait de finir à la fourrière, d'atterrir dans une cage exiguë à l'animalerie et de tomber sur un maître maléfique. Sa vie d'avant lui plaisait bien, et il aurait voulu que tout ça dure toute la vie. Mais c'était impossible, son maître n'était plus et sa vie de prince avec. Eden regretta soudainement d'avoir jeté son pendentif. Il aurait pu se faire passer pour un Neko qui avait un maître, mais là, maintenant, il n'avait plus aucune preuve. Il soupira. Quand est-ce que le parc allait fermer ? Il allait devoir partir, et trouver où dormir. Il lui fallait vraiment un maître. Mais comment ? Se planter devant un humain et lui demander de but en blanc de l'adopter ne semblait pas vraiment être une bonne idée. Il soupira une énième fois. Au bout de longues minutes de réflexion, il se leva. Marcher lui éclaircirait les idées. Son maître lui manquait. Le manoir lui manquait. Les repas auxquels il avait eu droit lui manquaient. Il fixait le sol en pensant à sa vie d'autrefois. Il n'allait pas survivre longtemps si il restait seul comme ça. Le dehors était dangereux, son maître le lui avait souvent répété. Heureusement que le chat jouissait d'une grande confiance en lui. Ne regardant pas où il allait, il cogna quelqu'un, un humain d'après l'odeur qui lui parvint jusqu'aux narines. Il recula de quelques pas avant de râler.

« Tu peux pas faire attention, merde ?! »

C'est vrai, quoi, pas moyen de penser tranquille ?! Le chat avait parlé sans penser, du fait de l'habitude. Il s'était souvent adressé ainsi aux employés de son maître, petit prince qu'il était. Il leva le menton, fusillant du regard l'humain impotent. Il laissa presque échapper un grognement. Mais conscient de la colère qu'il pourrait déclencher, Eden fit taire le bruit avant qu'il ne passe la barrière de ses lèvres. « Je veux dire... On regarde devant soi, quand on marche, bordel. » La politesse n'était son truc. Son maître le lui avait souvent reproché. Mais le prince ne se défaisait pas de cette mauvaise habitude. « Bon... - il réprima une grimace - Le prince est de bonne humeur, alors il te pardonne. » Il aimait bien parler de lui à la troisième personne, aussi. C'est qu'il se permettait tout, le petit chaton. Il leva le menton. « Seulement si tu t'inclines. »

[Je mettrai en forme quand j'aurai le temps u___u]
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Charles Grey

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Sort avec : Ma douce épée si belle si gentille *w* eh?

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MessageSujet: Re: Le prince veut un esclave. ou alors peut-être est-ce un maître... [Charles] Le prince veut un esclave. ou alors peut-être est-ce un maître... [Charles] EmptyMer 1 Déc - 20:43



Un silence se faisait maître dans ces lieux, un silence religieux qui aurait pu impressionner beaucoup de personnes s'il n'y avait pas eu le petit tintement de la sonnette résonner doucement comme le petit appel de l'aube, un hymne au réveil.
Pourtant, même avec cette douce mélodie, les paupières aux cils blancs du jeune homme ne s'ouvrirent pas. Ou alors, elles se forçaient à rester fermées, car, il le savait: s'il les ouvrait, c'était pour aller au travail. Ah les journées à ne rien faire lui manquaient énormément! Si seulement il pouvait au moins avoir un jour de congé... mais dans ce genre de ville où les nekos pullulaient à chaque coin de rue comme l'air que l'on respirait, il n'y avait pas moyen de prendre son temps. C'est alors qu'en deux petits coups bien clairs l'on toqua à la porte et, après avoir attendu quelques secondes, la voix d'une jeune femme se fit entendre:

-Monsieur... excusez-moi.


C'était une femme d'assez grande taille -c'est pour cela qu'il lui interdisait les talons-, dont les cheveux étaient aussi longs que son corps, finissant presque jusqu'à ses chevilles dans une tresse bien nouée, se vêtant de ce costume de soubrette très long, blanc et bleu. Son regard aussi profond que le ciel se riva sur lui, un triste sourire au visage comme tous les matins, s'inclinant légèrement avec les mains devant:

-Je vous ai apporté votre petit-déjeuner.


Elle se dirigea vers la fenêtre qu'elle ouvrit, ainsi que ses rideaux qui dévoilèrent un soleil radieux. Il n'y avait pas mieux pour réveiller dès le lever du jour, et lui, qui était bien enroulé dans ses draps épais et confortables, broncha à la lumière qui tomba littéralement devant son visage. La jeune femme vint auprès de lui, ayant tiré au préalable le chariot pour pouvoir servir le thé et les petits pains bien chauds fourrés à la crème. C'est peut-être l'odeur de ces derniers qui agita sa faim, se faisant sentir dans son estomac par une crampe qui s'entendit. Il décida alors d'ouvrir ses paupières, dévoilant deux iris bleus, encore perdus dans le sommeil où ils étaient profondément plongés. Se levant sur son lit, faisant mine de n'avoir pas vu les petits pains qu'il attendait depuis la veille au soir et même dans ses songes, il étira son dos de tout son long avant de regarder la jeune femme en train de préparer correctement ce petit-déjeuner.
Sans attendre plus longtemps elle lui roula une table qui tenait au-dessus du lit sans se poser sur celui-ci, et avait déjà déposé le repas. Et sans plus attendre non plus, il se jeta dessus comme si cela avait été la première fois qu'il en mangeait. En réalité, cela faisait presque tous les matins, tous les midis et tous les soirs qu'il dégustait des plats aussi bons, et cela il ne le donnerait pour rien au monde.
La sonnette de la porte d'entrée retentit. En bas, les domestiques s'empressèrent d'ouvrir, et la jeune femme qui était restée à ses côtés descendit donc voir qui était la personne aussi matinale, même si les deux en avaient une petite idée.
Entendant des voix qui lui étaient familières, il poussa la table roulante et le draps épais, quittant la chaleur de son lit pour sortir en chemise de nuit en courant. Il dévala les escaliers comme un petit gamin à la recherche de quelque chose d'assez important et, lorsqu'il atteignit le salon et qu'il vit ce grand homme aux cheveux similaires aux siens, le grain de beauté sur le menton, il ne put s'empêcher de lui sauter au cou:

-Chaaaaaaaaaarles ♥!!


Sa voix était celle d'un enfant lorsqu'il réagissait ainsi, mais pas seulement. Son comportement ne valait en rien -dans ce genre de cas- à celui d'un adulte, mais peut-être était-ce donc le fait d'être trop choyé qui aboutissait à ce style de caractère? Non, en réalité il aimait bien faire semblant d'être un gamin, parce que les gamins contrairement à lui lorsqu'il l'avait été, avaient le droit de demander tout et d'avoir tout. L'homme qui l'avait laissé sauté à son cou le regarda de cet air impassible et totalement inébranlable. Bien plus grand, bien plus sérieux, il était aussi bien plus âgé que lui, mais quoi de plus normal? C'était son frère aîné!

-Charles... tu n'es pas encore prêt?


Vêtu de son attrait blanc, des honneurs sur le torse et des dentelles délicates à l'intérieur des manches de son trench-coat, le frère aîné était digne de se présenter dans n'importe quelle cour. Contrairement au cadet qui, dans une moue qu'il ne cacha pas, se détacha de lui pour mettre ses mains sur ses hanches:

-Nous ne sommes pas en retard, j'ai le droit de traîner un peu...


-Aujourd'hui nous avons énormément de travail à faire. En tout premier lieu, il y a deux nekos qui se sont échappés de l'animalerie, puis trois que l'on cherche encore en ville. À quinze heures nous assureront la garde du Comte de Verland. Alors tâche de te dépêcher si tu veux que l'on puisse dîner tranquillement ce soir.


Les yeux du petit Charles brillèrent. Dans un élan rapide il monta de nouveau les escaliers en criant:

-HANNAAAAH!! Dépêche-toi de venir m'habiller!!


Sans perdre une minute, la jeune femme aux longs cheveux blancs monta à l'étage et entra dans sa chambre pour lui enlever la longue chemise de nuit et le vêtir entièrement de ce costume blanc, où seuls ses gants et sa chemise contrastaient avec un noir profond.

Une fois coiffé et tout prêt, l'épée à la ceinture et l'air bien plus dominant, il descendit les escaliers avec une prestance qui avait été loin d'être là précédemment. Son grand frère était assis sur un fauteuil d'ébène aux coussins de velours, et buvait la tasse de thé que lui avaient servi les domestiques du manoir. Il s'approcha de lui pour pouvoir s'asseoir dans le fauteuil en face, mais à peine avait-il dépassé le pas de l'entrée du salon, que le téléphone sonna dans l'autre pièce. Hannah décrocha, puis, mettant sa main sur le combiné, elle regarda son maître pour lui faire signe de venir parler avec la personne qui était derrière.
Charles arriva, la mine boudeuse: il détestait parler au téléphone! Ce truc-machin-bidule-chouette était là pour cacher les vrais visages des gens et ne permettait même pas de cerner la personne à travers ses quelques manies physiques, ses tics ou ses tocs. En plus, à travers le téléphone, l'on pouvait facilement se faire berner... heureusement qu'il avait appris comment ne pas tomber dans le piège et que, dans tous les cas, il arriverait à démasquer la personne qui essayait de le faire.

-Oui?


-Lord Grey?


-C'est bien moi.


-J'ai une faveur à vous demander...


Quelques minutes plus tard Charles revint au salon, un grand sourire aux lèvres. Cela étonna tout de même son frère qui n'avait pas l'habitude de la voir de telle humeur après avoir raccroché le combiné. Sans plus attendre il se leva, après avoir déposé la tasse de thé sur la table basse en verre:

-Quelles sont les nouvelles?


-Un petit ajout de travail ~♥


-Et tu as accepté?


-C'est parce que le prix en valait le coup.


Le sourire d'ange qui s'afficha sur son visage fit très bien comprendre à l'aîné que Charles avait bien choisi l'affaire. Il ne choisissait jamais rien sans quelque chose d'important en retour, c'était aussi pour cela qu'il lui faisait confiance. Soupirant, il se dirigea alors vers l'entrée du manoir:

-Bon alors, allons-y.


Ils montèrent dans le fiacre attelé de deux chevaux blancs et laissèrent le cocher guider la voiture jusqu'au centre-ville...



Un soleil magnifique... oui, c'était ce qui rayonnait au-dessus de la ville en ce jour si faste pour une nouvelle chasse au neko. Le sourire du Comte ne s'était pas effacé, et, regardant le paysage défilant depuis l'intérieur de la calèche, il chantonnait un air avec lequel sa tête faisait rythme lorsqu'elle se balançait de gauche à droite. Dans cette humeur il paraissait aussi sage qu'un ange, mais cette mélodie du "London Bridge is Falling Down" répété à tue-tête signalait plutôt que le jeune homme serait d'une humeur très sadique en ce nouveau jour.
Le sadisme... parlons-en un peu! Oui il y était plongé, mais ne s'en rendait pas vraiment compte lui-même. Il agissait selon ses principes et surtout ses envies, allant jusqu'à blesser les autres sans s'en rendre compte ou alors en y prenant plaisir, car il n'y avait pas meilleur que de se défouler sur des personnes totalement soumises ou non. Mais cela, à notre grand regret, il ne le considérait pas comme du sadisme... oui.
Pourquoi parlons-nous de cela? Eh bien parce que c'était en partie la réflexion qui vint subitement dans la tête de son grand frère qui le fixait de ce regard toujours aussi indifférent, comme l'était habituellement les grands membres de la famille Grey.

-Tu as l'intention de montrer ta dominance aujourd'hui?
Demanda-t-il en le voyant continuer à chanter, le pied cette fois-ci se balançant au rythme de la tête.

-Pourquoi dis-tu cela?
Répondit-il, le regard toujours posé sur le paysage.

Le grand frère soupira, puis riva ses pupilles sur le même panorama, se demandant pourquoi il posait une telle question alors que la réponse était sous ses yeux.

-Pour rien.


Le petit Charles ne fit pas grand cas de tout cela, et, poursuivant cette mélodie qui commençait à devenir assez glauque, il laissa le fiacre atteindre son but. Il ne fallut d'ailleurs pas plus de cinq minutes pour que les chevaux s'arrêtent enfin dans leur cadence, ralentissant la voiture pour l'arrêter net devant l'animalerie. Là, devant la porte de la boutique, les attendait un homme d'âge mûr qui était pour dire mieux le vendeur.

-Messieurs! Cela faisait un petit bout de temps que je ne vous avais vus!
Dit-il lorsque les deux jeunes hommes descendirent de la voiture comme s'ils avaient été les princes des lieux.

-C'est parce que tu ne nous a pas appelé, idiot! Répondit le jeune Charles avec un sourire énigmatique sur les lèvres, donne-moi rapidement les informations nécessaires que tu as oublié de me passer au téléphone.

-Ah oui, c'est vrai! Venez, venez.


Ils entrèrent donc dans l'animalerie comme si de rien n'était. Les nekos qui étaient là, en les voyant, reculèrent jusqu'au fond de leur cage sans demander leur reste, laissant un silence presque total envahir la salle. Il fallait dire que depuis que les Double Charles venait travailler dans cette animalerie, les problèmes qu'avaient causé les nekos avaient été réglés très rapidement, et que ceux qui avaient été causés par les deux Charles n'avaient fait qu'augmenter. Des oreilles percées, des jambes ou des bras dans des plâtres... c'était ce qu'avaient subi beaucoup d'entre eux en voulant s'affronter aux deux, et c'était également ce que ne voulait pas vivre ceux qui se tassaient dans leur cage.
Charles, suivi de son grand frère, atteignirent alors le comptoire sur lequel le vendeur sortit son cahier des charges avec toutes les races qui étaient présentes ainsi que celles qui viendraient avec leurs noms et toutes les autres informations nécessaires pour pouvoir les ficher. Il l'ouvrit à la page où les deux premiers nekos étaient concernés et listés dans leur propre fiche:

-Donc voici les deux premiers qui se sont échappés. Il serait bien de les retrouver car le premier est un délinquant récidiviste et l'autre risque de faire des crises d'anémie en plein milieu de la rue. Je ne veux pas qu'un maître le trouve sans le payer!


-Hm... et ceux dans la nature?


Le vendeur tourna les pages et atteignit la catégorie des nekos qui n'avaient pas encore été capturés et qui étaient censés l'être dans très peu de temps.

-Ce sera lui, lui, et lui.


Deux femelles et un mâle. Décidément l'animalerie était tellement à court de main d'oeuvre qu'elle leur donnait tout le sale boulot. Enfin, en retour ils pouvaient espérer recevoir une somme colossale rien que pur chasser la bête... encore des sousous qui seraient utiles chez lui et qui pourrait payer les multiples plaisirs que Charles se permettait!

-Ҫa, d'accord on est okay. Mais moi je voudrais parler de cette affaire dont vous m'avez fait part au téléphone... je n'aime pas être appelé pour rien, vous savez?


-Ah oui... veuillez m'excuser.


Le vendeur sortit un dossier et le tendit aux Charles.

-Voici le sujet en question. Il a été emmené de très loin, et il était censé arriver ici, mais apparemment il se serait échappé quelques secondes après être arrivé ici.


Le cadet ouvrit le dossier et lut. Dedans, une admirable photographie du sujet en question, laquelle ne put l'empêcher d'afficher un sourire au coin de la lèvre.

-Pourquoi un tel intérêt pour lui?


-Parce qu'il vaut de l'or! Regardez.


Le vendeur posa son doigt sur le titre d'une des parties "Appartenait à:" et ensuite sur le prix, "Mise en vente à:". Charles ne put s'empêcher d'écarquiller les yeux, haussant les sourcils en voyant ce genre d'informations. Mais c'était qu'il valait le coup de le faire celui-là! D'ailleurs, en tout premier lieu!
Il ferma le dossier et le tendit à son grand frère qu'il le prit sous son bras:

-Combien?


-20 millions.


Charles expira.

-Si je n'ai pas mes 20 millions en rentrant avec lui, je vous jure que votre tête jonchera sur le sol.


Une petite goutte de sueur perla sur le front du vendeur qui fit un sourire assez crispé. Il valait mieux ne pas énerver le jeune Charles qui avait tendance à toujours réaliser ce qu'il disait... Sortant de la boutique, les deux jeunes hommes entrèrent dans le fiacre pour que ce dernier les mène un peu plus vers le centre, de façon à ce qu'ils n'aient pas trop à marcher pour trouver leur but. Le frère aîné ouvrit le dossier et scruta attentivement toutes les informations, lisant même les petits écrits que la clientèle oubliait toujours de vérifier, puis le ferma pour le déposer dans une pochette à l'intérieur de la voiture.
Cette dernière s'était arrêtée devant le parc, sous ordre intentionnels de Charles -le cadet-. Son frère aîné savait qu'il avait une idée en tête, mais laquelle? Il le laissa faire tout de même car grâce à ce genre d'idées farfelues, il y avait bon nombres d'affaires qui avaient été résolues et bon nombre de nekos "incarcérés". Il marchait d'ailleurs à ses côtés, mais le fixait du coin de l'oeil. Le jeune Charles avait le regard droit et sérieux, contrairement à il y a quelques minutes où il nous chantait cette fameuse chanson lugubre de Londres. La seule chose qui le préoccupait était cet argent qu'il allait gagner grâce à son nouveau but, lequel, apparemment, il avait déjà repéré.

-Je reviens ~♥


Le grand frère soupira. Il savait que Charles était déjà tout prêt et que la seule chose qu'il avait à faire était d'intercepter son fameux "sujet". Il ne fallut pas plus de quelques secondes pour que le petit Charles disparaisse dans les grands méandres du parc sans plus donner aucun signe de vie, alors que le grand commença sa balade sur le chemin central.
Sa marche ne fut pas très longue. Déjà en face de lui, alors que quelques passants faisaient office de décors de leur chasse, un jeune neko s'avançait sans vraiment faire attention. Un regard à gauche, un autre à droite sans jamais tourner la tête, il se demandait si Charles était déjà là. En réalité il ne savait jamais où il se dissimulait et ce qu'il faisait, mais autant le laisser faire si cela aboutissait à de bons résultats. Contrairement à ce qu'il aurait cru, le neko le heurta brusquement et il s'arrêta. C'était comme un rocher qui n'avait pas bougé de place, comme un mur inébranlable, qui resta stoique et même devant la remarque du neko qui ne se gêna pas, à sa grande surprise, pour exclamer son mécontentement:

-Tu peux pas faire attention, merde ?!

Il y eut un moment avant qu'il ne relève le menton, peut-être inquiet de ce qu'il avait dit, qui sait? En tout cas il révisa bien vite ce comportement sans changer de tonalité bien entendu, ce qui fit hausser un de ses sourcils alors que le reste du visage restait de marbre.

-Je veux dire... On regarde devant soi, quand on marche, bordel.


Apparemment ce neko-là ne connaissait pas les bonnes manières... il avait bien envie de régler sa façon de parler mais son petit frère s'en chargerait assez tôt, si ce n'était dans quelques minutes. Il se contenta de le scruter de haut comme s'il n'était moins que rien -ce qu'il pensa tout de même- et visualisa son corps. Fin, léger... il serait facile de l'arrêter et de le transporter... en tout cas c'était ce que le grand frère pensa sur le coup, sans même se préoccuper des autres paroles du neko qui se firent pétales au gré du vent.

-Bon... Le prince est de bonne humeur, alors il te pardonne. Seulement si tu t'inclines.

Le grand frère ne dit rien et resta fixe devant lui. Pourquoi donc? Eh bien...
Une fine lame se glissa devant la gorge du neko, l'effleurant doucement et luisant sous la belle lumière qu'elle lui offrait. Qu'était-ce donc?

-S'incliner devant le prince?...


Susurra une voix toute proche de son oreille, une voix assez familière pour le grand frère qui se contenta de regarder. Là, il fallait le dire, Charles avait vraiment tout prévu, et le voilà qui était derrière ce neko sans même prévenir. Enfin, c'était lui et il ne fallait pas se poser de question à ce sujet...

-Il y en a qui ne se considèrent pas comme n'importe quoi...


Un sourire s'esquissa sur son visage d'ange, ses yeux se plissèrent. Il y avait là quelque chose qui ne l'avait pas plu, cela était certain, mais lui contrairement à son frère aîné, n'était pas du genre à avoir de la patience et de l'écoute.

-Eden...


Soupira-t-il en balançant son petit carnet à Charles premier du nom, lequel, en face du neko, prit seulement le carnet et commença à lire la page où il était écrit ce qu'il devait savoir. Sur celui en face de lui? Peut-être pas... en vérité, ce qu'il avait entre les mains étaient des informations concernant d'autres nekos et non pas lui, mais c'était peut-être aussi une technique de Charles pour l'effrayer un peu. Ce dernier tendit d'ailleurs son autre main de l'autre côté de l'épaule du neko, lui tendant une petite chaînette au bout de laquelle trônait un pendentif.

-Je crois que tu as perdu ceci... enfin, cela ne te servira pas longtemps je crois...


Il rangea la chaînette dans la poche de sa veste alors qu'un collier -bien prévu pour lequel cas avec ceinture et tout le reste- se noua autour de son cou à une vitesse qu'il n'aurait pu comprendre ce qu'il lui arrivait. Une petite laisse sur l'anneau qui pendouillait, et voilà, le tout était accompli! Charles tira la laisse si fortement qu'il le fit tomber en arrière, alors que son épée était toujours pointée sur sa gorge.

-Et voilà une chose de faite!
S'exclama-t-il, le sourire aux lèvres. Bon c'est pas tout mais nous avons d'autres choses à faire.

Il tira sur la laisse pour le faire traîner sans même attendre qu'il ne se relève, comme si ce qu'il tirait était un fardeau -ce qu'il pensait bien évidemment-. Avec cette force monstrueuse il le traîna donc jusqu'à l'entrée du parc où l'attendait le fiacre, son frère marchant à ses côtés et lisant la suite sans faire trop attention à ce qu'il disait, alors que le cadet semblait tout content:

-Tu vois c'était facile! 20 millions d'un coup et ce soir ce sera le festin! Bon, il nous en reste combien?


-Quatre sans compter l'autre qu'il nous a demandé en plus.


-Ah mince... encore une après-midi à tout chasser...


-Hm...


Il ne restait plus que quelques mètres avant le fiacre, mais cet être qu'il traînait sans trop de difficulté n'était pour lui qu'un amas de plus dans la récompense qu'il allait recevoir...
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Eden

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Le prince veut un esclave. ou alors peut-être est-ce un maître... [Charles] Vide
MessageSujet: Re: Le prince veut un esclave. ou alors peut-être est-ce un maître... [Charles] Le prince veut un esclave. ou alors peut-être est-ce un maître... [Charles] EmptySam 4 Déc - 22:12

Son cou lui semblait tellement nu, sans son collier. Un instant, il se surprit à regretter de l'avoir jeté. Un instant seulement, car il se sentait tellement bien, les oreilles au vent et le visage au soleil. Il se sentait tellement plus léger, comme débarrassé d'un poids. En tout cas, c'est ce qu'il tentait de se dire. Car malgré tout, il avait l'impression qu'il lui manquait quelque chose. Il se sentait tellement nu sans son collier. La lame qui se posa sur sa gorge n'en fit que plus glacée. Le félin tourna la tête vivement, faisant face à un second humain. Ce n'était pas sa journée. Vraiment pas. Il avait dû tomber sur les mauvaises personnes; deux psychopathes. Eden restait parfaitement immobile, tandis que les paroles de l'humain ne parvenaient même pas à ses oreilles. La lame coupante juste sous sa gorge diminuait fortement ses capacités d'écoute. Enfin, lorsque l'humain prononça son nom, il réagit en tressaillant des oreilles. On le connaissait ? Il était recherché ?! Pas possible. Le chat fronça des sourcils en se demandant si il devait se faire passer pour quelqu'un d'autre, même si cela semblait plutôt difficile. Un carnet passa sous ses yeux, carnet qu'il soupçonna posséder des informations sur sa sublime personne.

« Je préfère Prince Eden, ou en tout cas, c'est comme ça que les gens de bas étage devraient m'appeler. »

Affirma t-il, malgré la lame menaçante tout près de lui. On ne lui ferait pas de mal. On ne pouvait PAS lui faire de mal. Après tout, ces gens le voulaient vivant, non ? Non ? Un instant, il se demanda vraiment ce que ces humains voulaient de lui, mais un collier passant autour de son cou le coupa dans sa réflexion. On le tira en arrière, et il manqua d'air avant de toussoter, les quatre fers en l'air. Co... Comment pouvait-on se montrer si brusque avec le sensible être qu'il était ?! Il n'eut pas le temps de se relever qu'on le traînait au sol, telle une loque sans vie. Sa main alla griffer l'anneau de cuir qui lui enserrait la gorge et lui frottait la peau, mais il ne put rien faire, sinon se débattre inutilement. Le chat ne faisait même plus attention à ce que les humains disaient, tentant juste de se libérer de cet objet ridicule et rabaissant. Lui avait-on fait subir un jour pareille humiliation ? Non. Jamais. Jamais, de toute sa petite vie de chat, il n'avait eu à subir un tel affront. La réalité du statut de Neko, simple esclave, simple objet, lui paraissait à présent bien réelle. Oui. C'était comme une claque en pleine face. Vingts millions. Ce fut une bribe de conversation qu'il parvint à comprendre malgré le flux tortueux de ses pensées. On le vendait ? Ces gens le capturaient-ils en échange de vingts millions ?

Eden serra les dents et tira sur la laisse quand l'humain eut relâché sa garde, afin qu'il puisse au moins se relever. Il se frotta la gorge en ravalant les insultes qui lui démangeaient les lèvres. Toutefois, il resta debout, près de ces deux humains, sans même tenter de s'échapper. Ça aurait été vain, et le prince ne désirait pas se fatiguer pour rien. Il grinça des dents, mettant sa fierté de côté, tellement honteux d'être traité comme un vulgaire animal. Une trace rouge lui barrait la gorge, frottement du lien de cuir contre sa peau sensible. Ses doigts fins glissèrent sur l'éraflure, tandis qu'il scrutait les humains d'un œil prudent. Il fallait se méfier, à présent qu'il savait à quel points ces hommes pouvaient être dangereux, ou tout du moins, au moins celui qui tenait sa laisse. Eden n'avait pas l'habitude d'être malmené, loin de là. Les coups et les cris, il ne connaissait pas, seuls subsistait les caresses et le plaisir. Bref. Le premier, celui qu'il détestait le plus parmi les deux, était de taille moyenne, les yeux et les cheveux clairs. Un étranger ? Bien foutu, en tout cas. Eden aurait presque pu le trouver beau, si il ne le haïssait pas autant. Il avait la peau claire, sûrement très douce. Le chat leva les yeux vers lui.

« Vingts millions ? », Répéta t-il, bêtement.

On le vendait pour vingts millions. Il en était sûr. Il était peut-être un sale Neko mal élevé et trop gâté, mais il n'en était pas pour autant stupide. Son regard se perdit dans le vide alors qu'il pensait à ce qui allait lui arriver. Vingts millions. Ben, mine de rien, il valait son prix. Pas comme ces autres vulgaires hybrides que l'on pouvait trouver dans l'animalerie de chaque coin de rue. Lui était un chat de noble ! Un chat de noble... Ah, voilà qu'il repensait à son maître. Son défunt maître. La mort était une chose vraiment... Vraiment... Ah, pourquoi ? Pourquoi tout cela lui arrivait ? Si son maître n'était pas mort, il serait dans le manoir à déguster des fins mets ou prendre un bon bain dans la baignoire d'ivoire. Au lieu de ça, il en était réduit à devenir une 'cible', un chat juste bon à être ramené dans l'animalerie la plus proche en échange de quelques billets. Quelques billets. Haha. C'en était risible, tellement sa situation était pathétique. D'ailleurs, il étira un sourire, et se mit à ricaner lentement.

« Tu vas m'échanger contre vingts millions ?! » Nouvel éclat de rire. « Pigeon. »

Ses prunelles ambrées allèrent croiser son regard azuré. Il esquissa un sourire assuré, mais pas pour autant provocateur. Ses joues se colorèrent légèrement de rose, alors qu'une langue joueuse passait lentement sur ses lèvres. Eden était le fruit défendu, la représentation-même de la luxure et il le savait. Après tout, sa fonction première consistait à assouvir les besoins de son maître, à travers les plaisirs de la chair. Et puis, il n'était pas n'importe quel Neko. Non, son apparence respirait malgré tout la noblesse et l'élégance. Il avait, malgré son langage familier voire vulgaire, un maintient de véritable aristocrate et un charisme non négligeable. L'on voyait du premier coup d'œil que ce n'était pas le commun des mortels, qui pouvait s'offrir un tel spécimen. Et c'est d'ailleurs en jouant de ses charmes qu'il comptait bien arranger sa situation.

« Mon maître... Enfin, mon ancien maître a beaucoup parlé de moi à ses riches amis... Beaucoup d'entre eux aimeraient hériter de moi. Je suis certain qu'ils s'arracheraient le sublime spécimen que je suis. Ce sont des aristocrates, ils monteraient au-dessus des vingts millions, c'est certain. Les humains ne sont que des vieux pervers, après tout. »

Il avait prononcé cette dernière phrase avec une telle indifférence, comme si il avait parlé de la météo. Ce n'était peut-être pas une généralité, mais cela pouvait s'avérer être vrai, la plupart du temps. Après tout, combien de fois avait-il du supporter des regards affamés ou des mains baladeuses ? Sa beauté avait des avantages, mais aussi des inconvénients. Qui plus est, son statut d'esclave faisait penser aux gens qu'ils avaient tous les droits sur lui. Aussi, peu rares avaient été les gens qui se permettaient de traiter Eden comme si il avait été leur. Mais non. Eden n'était à personne. Plus maintenant. Il avait toujours considéré appartenir à son maître, mais maintenant que ce dernier avait disparu, il lui était difficile de penser à avoir un autre propriétaire. Impossible, même. Eden Lewandowski n'était plus que Eden, et il n'appartenait à personne.

« Le mec à qui tu vas me livrer me vendra au double du prix. Tu comptes vraiment te faire plumer comme ça ? »

Il haussa les épaules d'un air désinvolte pour se donner de la contenance. Si il parvenait à manipuler l'humain, il pourrait le convaincre de le vendre à un homme qu'il connaissait, un des vieux amis de son maître. Il préférait encore ça à être vendu à un parfait inconnu, dont il ne connaîtrait rien et dont rien ne garantissait qu'il serait gentil. Quoi qu'il en soit, il était certain que le chat ne pourrait être libre. C'était un maître ou... Ou rien. Pour vivre, il lui fallait un maître, c'était la triste fatalité de sa vie de Neko.

« Je connais des gens. »

Il arborait un visage convaincu, à présent. C'était évident de voir où il voulait en venir, mais il s'en fichait. De toute façon, il n'avait aucunement l'intention de proposer cela implicitement.

« Vends-moi à eux. » Fit-il dans un soupir. Puis il murmura. « Pas à un enfoiré de gérant d'animalerie. »

_________________________________________________

Eden détestait la pluie. Il détestait le froid. Il détestait la soupe aux poireaux. Il détestait aussi les employés qui osaient lui tenir tête. Eden détestait tant de choses qu'il était impossible de les lister. Personne n'aurait le courage de le faire, mais le chat lui-même s'amusait à comptabiliser toutes ces choses dans sa tête. C'est d'ailleurs ce qu'il s'amusait à faire, entre ses draps de soie. Il était rare qu'il dorme dans sa propre chambre, restant la plupart du temps dans celle de son maître, mais il était agréable d'être parfois seul. Il était un chat, après tout, un animal indépendant qui avait besoin de ses moments de solitude. Bref. Il détestait cette tapisserie. Il détestait aussi ces horribles rideaux. On frappa à sa porte. Il détestait qu'une employée vienne le troubler dans ses réflexions.

« Le maître vous attend, Fit-elle en s'inclinant légèrement.

_Mph. », Répondit le chat sans daigner lui adresser le moindre regard.

Il s'étira avant de quitter la douce chaleur de son lit. Il détestait se lever. Il aurait préféré rester couché toute la journée plutôt que de devoir faire son 'boulot' d'esclave. Eden entra dans la chambre de son maître sans même frapper. « Eden. », fit ce dernier. Il y avait dans sa voix une intonation particulière, un accent facilement décelable. Eden aimait l'accent de son maître. Il aimait quand ses mains venaient caresser doucement ses joues, comme il le faisait à l'instant. Il aimait le doux regard qu'il posait sur lui. Eden aimait peu de choses. Et il ne le disait jamais. On le voyait, certes, mais il ne le disait jamais. Aussi, quand il se jetait comme un affamé sur la nourriture, il ne lui venait jamais à l'idée de féliciter le cuisinier. Son regard ambré se posa sur le visage de son maître. Oui. Il l'aimait.

_________________________________________________

Sans s'en rendre compte, il avait saisi la manche de l'humain. Il lâcha prise aussitôt en esquissant une expression de dégoût qu'il ne prit pas la peine de dissimuler. Eden détestait tout le monde. Sauf son maître, bien sûr. Tout le monde le dégoûtait. Personne n'était assez digne de lui. Tous étaient de simples déchets sans intérêt. Il se reprit en haussant légèrement le menton.

« T'y gagneras plus que moi. »

N'y avait-il que l'argent, pour réussir à convaincre cet homme ? Cela allait-il suffire ? Il se le demanda. Malheureusement, il n'avait rien d'autre à donner. Il valait une bonne somme d'argent, mais c'était tout. En dehors de ça, il n'était en fait qu'un simple chat perdu, ne savant rien faire de ses deux mains. Personne ne voudrait d'un Neko comme lui. Surtout qu'il était insolent, vulgaire et prétentieux. Personne ne voudrait d'une personne comme lui. Il avait toujours convenu à son maître, et il lui semblait que c'était la dernière personne à qui il conviendrait jamais. Parce qu'il n'aimait personne. Et qu'il aimait son maître.

Il fixa ardemment l'humain, curieux de voir si il l'avait convaincu. On pouvait toujours croiser les doigts en espérant que l'argent achetait tout.
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Charles Grey

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Sort avec : Ma douce épée si belle si gentille *w* eh?

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MessageSujet: Re: Le prince veut un esclave. ou alors peut-être est-ce un maître... [Charles] Le prince veut un esclave. ou alors peut-être est-ce un maître... [Charles] EmptySam 11 Déc - 3:17



À peine s'était-il légèrement absenté à son sujet que déjà la laisse se faisait plus lourde derrière lui. Il tourna le regard, puis légèrement le buste pour voir le neko se relever comme un effort supplémentaire à sa détresse. Il semblât légèrement au jeune blond que ce neko avait bien compris où était sa place – ou tout du moins avait compris que ses tentations d'échappement seraient totalement futiles – mais n'agit pas en conséquence. Après tout, cela ne servait à rien que de montrer sa véritable douceur et son amour parfait pour ces bestioles-là tout de suite!
Il avait justement tourné le regard simplement, légèrement, pendant ces quelques secondes où la laisse se tira, mais soutint celui de son frère alors que la proie essayait de se soigner rien qu'au toucher, sur ces traces qu'il lui avait infligé. Ne faisant pas tellement attention à lui, il entama quelques brèves discussions avec son aîné, parlant ainsi du travail qu'ils avaient à faire tout comme l'argent qu'ils gagneraient en un rien de temps. En réalité, il parlait de cela mais ne faisait pas vraiment grand cas de ce qu'il disait. Il était vrai que le neko derrière lui avait une certaine chose qui l'intéressait, notamment cet air de supériorité que rares avaient ces objets, lesquels il les attrapait rapidement et sous la force de la soumission.
Ils avancèrent tout de même un peu plus, jusqu'à atteindre l'entrée du parc, là où ils attendraient la voiture qui ne devait d'ailleurs pas tarder. Il passa ses doigts fins et légers sur ses lèvres alors que son rire se faisait éclat, discutant toujours avec son grand frère qui le scrutait de cet air indifférent, comme si l'être qui était derrière eux n'existait plus. Ceci fut de courte durée d'ailleurs, car à peine s'étaient-ils concertés sur la suite du programme, que la voix du neko retentit derrière comme pour couper leur conversation et se faire remarquer, répétant alors la grosse somme de vingt millions. À cette voix, Charles se tourna. Pas le corps entier, ah ça non! Seules ses épaules tournèrent légèrement, laissant son visage lui apparaître de trois quart. Il n'y avait pas pire que de faire face à un neko qui essayait de l'interrompre. Enfin, il ne tenta de rien dire au premier abord, constatant que ce dernier avait le regard dans le vide: qui ne serait pas surpris d'être attrapé du jour au lendemain? Mais ce n'était ni le premier, ni le dernier, bien heureusement pour lui. Ce ne fut qu'à son rire qu'il fronça légèrement un sourcil, haussant l'autre: depuis quand les nekos étaient-ils aussi masochistes?

-Tu vas m'échanger contre vingts millions ?! Pigeon.

Apparemment non... dans son cas ce n'était qu'un craquage de nerfs à ce que l'on pouvait voir. Et contrairement à ses habitudes, le jeune blond ne répondit pas à son insulte. Il était vrai que s'il s'était laissé emporter par cette créature, depuis longtemps qu'elle se retrouverait empalée au sol avec sa très cette épouse d'épée dans le ventre. Mais monsieur le Neko était bien trop précieux pour l'instant, surtout que s'il ne le rendait pas en état, tout risquait de retomber sur lui...
Ses yeux clairs et translucides se rivèrent sur lui avec une force qui était bien plus oppressante que n'importe laquelle de ses paroles ou n'importe lequel de ses actes, comme s'il visait la victime -SA victime- d'un viseur invisible mais tout à fait perceptible. Qui ne le craindrait pas? Seuls les fous, et peut-être lui en faisait-il parti?
Rien n'échappa à son regard. Ni ses yeux ambrés qui avaient laissé leur regard croiser le sien dans un silence absolu, ni ce sourire assez certain qui étira ses lèvres dans un mouvement soudain, pas même cette langue qui passa dessus comme un envie savoureuse. Il fallait savoir qu'en tant qu'analyste perfectionniste, ce genre de choses ne pouvaient être que visible, et ses interprétations bien nombreuses: que préparait-il donc?

-Mon maître... Enfin, mon ancien maître a beaucoup parlé de moi à ses riches amis... Beaucoup d'entre eux aimeraient hériter de moi. Je suis certain qu'ils s'arracheraient le sublime spécimen que je suis. Ce sont des aristocrates, ils monteraient au-dessus des vingts millions, c'est certain. Les humains ne sont que des vieux pervers, après tout.

Alors... voilà à quoi il pensait le petit! Charles aurait pu en rire, même se moquer de lui tellement sa façon de voir les choses était drôle. D'une certaine façon il n'avait pas tort sur quelques points essentiels du cerveau humain, seulement avec lui ce genre de choses ne fonctionnaient pas. À vrai dire il fallait beaucoup de tact pour que le jeune anglais accepte de se faire berner, mais là, il en était totalement hors de question!
Son regard se fit de plus en plus perçant mais il ne prit pas l'envie ni le temps de se retourner complètement. La seule chose qui le préoccupait était plutôt la façon avec laquelle il risquait de s'emmêler les pinceaux, car il était vrai que dans ce genre de situation, lorsque l'un voulait à tout prix s'échapper dans des lieux bien meilleurs que la maudite animalerie, ils essayaient toujours de trouver une tactique pour l'éviter justement. Encore fallait-il que cela fonctionne...
Il voulait vraiment entendre ses propos, ses envies dissimulées, ces désirs de fuir qui ne cessaient d'emplir ses paroles sans fonds comme s'il pensait qu'il pourrait à tout prix obtenir une faveur de lui. Car il n'y avait pas mieux que des êtres aussi inférieurs suppliant autant sans qu'ils ne s'en rendent compte, et ce pour un avenir meilleur: que d'utopie n'est-il pas? Mais il fallut seulement quelques secondes, quelques centièmes de secondes pour que cette mélodie tendre et attirante n'arrive à ses oreilles pour l'interrompre dans son écoute.
Ses iris bleu ciel finirent par se désintéresser du neko pour se river droit devant lui. Son ouïe qui était si fine n'écoutait plus ses quelques paroles désespérées, et toute son attention se fit vive lorsque la mélodie s'arrêta non loin de là, vers le trottoir où elle s'était garée. Ce n'était rien d'autre que cette petite marchande de glace qui passait comme tous les jours au même endroit – et normalement elle passait devant chez lui une heure plus tard – mais qu'il admira avec presque les étoiles dans les yeux.
Il y avait une seule chose qu'il ne pouvait pas rater, mais alors pas du tout, c'était l'heure de sa glace, qu'il soit très tôt le matin ou très tard le soir, il lui fallait au moins et au minimum sa dose de saccharose pour la journée. Comme il avait été contraint de se dépêcher ce matin, il n'avait pas pris le temps de déguster son mille-feuille aux abricots et sa crème fouettée, ni même de boire son milk-shake aux amandes et à la pistache sans oublier ses cupcakes au chocolat... à l'arrivée de la camionnette il fronça les sourcils vers le haut, comme désespéré: pourquoi fallait-il qu'elle arrive maintenant? Ce n'était que pour l'embêter, c'était certain!
Alors que son frère regardait encore le neko en train de s'exprimer plus ou moins clairement, Charles fixait avec avidité la jeune femme qui ouvrait la grande table et qui accueillait en quelques secondes tous les petits enfants de la rue et du parc.
Autant de douceur, d'onctuosité... il fallut simplement d'un regard et d'un sourire adressé à la jeune femme pour que celle-ci rougisse et détourne les yeux, souriant tendrement sans vraiment savoir où se mettre. Oui, la première technique est d'abord d'amadouer la bête pour pouvoir la caresser dans le sens du poil... Ah! Saleté de gamins qui n'arrêtaient pas de perturber sa chasse du regard! Il fallait tout prix qu'il l'attrape au coeur et l'emmène jusqu'à lui, après, ce ne serait plus qu'une question de délicatesse et vivacité...
Malheureusement c'est sa manche qui le perturba dans sa nouvelle concentration, sa manche qu'il sentit alors plus lourde. Qu'était-ce encore? Aurait-il omis de se décrocher d'une quelconque chaîne? Il se retourna aussitôt et put constater avec un léger étonnement que ce n'était rien d'autre que la main du neko enclavé qui tirait sur elle avec une certaine perte dans son regard qui ne lui échappa nullement. Il avait beau penser à ses glaces, il arrivait toujours à trouver le point de concentration nécessaire pour ce genre de choses, et notamment ces quelques moments de faiblesse que laissaient paraître les nekos sans qu'ils ne s'en rendent compte. Et plus précisément celui-ci qui l'évoquait brusquement de par son comportement.
Il le lâcha rapidement, exprimant explicitement une grimace assez évocatrice de ce qu'il venait de ressentir à cela, terminant alors ses quelques supplications par une phrase dont il aurait pu s'attendre et dont il aurait pu même en rire:

-T'y gagneras plus que moi.


Oui c'était cela... il voulait absolument en rire, mais il se retint car il n'y avait pas pire que de se laisser aller devant des choses si basses, des objets sans aucune valeur. Ou presque. Car il était vrai que la seule valeur qu'ils incarnaient était encore cet argent qui faisait tourner le monde!
Il haussa les sourcils, son regard de bleu vitreux se posant sur lui comme s'il ne présentait à cet instant qu'une victime sur le point de recevoir son jugement. Il y avait là un peu de vrai devrait-on dire. Le menton un peu plus levé, le regardant de haut comme il avait l'habitude de faire, il posa sa main gauche sur sa hanche, un sourire s'étant dessiné sur ses lèvres fines, un sourire de suffisance qu'il était digne de poser à chaque fois comme pour montrer sa supériorité:



-Que je gagnerai plus quetoi dis-tu?
À ce moment-là quelques bribes de mots qu'il avait entendu revinrent dans sa mémoire et il put à peu près comprendre de quoi parlait le neko précédemment, même s'il ne l'avait pas écouté. Oui, c'était une sacrée écoute et une mémoire d'éléphant pour une taille moyenne comme lui!

-Je ne vois pas l'intérêt de te donner à des gens que tu connais. De toute façon, moi, je ne les connais pas alors bon, je ne vais pas aller jusqu'à les chercher.


Sans retenue il tira violemment la laisse pour l'approcher de lui, le tenant fermement par le collier une fois qu'il fut tout proche et rapprochant son visage jusqu'à n'être qu'à un souffle de lui:

-Il y a certaines choses que tu ne sais peut-être pas, mais il n'est pas nécessaire que tu le saches. La seule chose que j'ai à te dire est que tes tentatives d'échappatoire ne fonctionnent pas avec moi, et que plus tu supplieras, plus je me ferai un plaisir de te montrer à quel point tu n'as aucun droit!...


Avait-il murmuré avec un sourire des plus magnifiques, un regard lumineux, un visage d'ange. Car il était vrai que dans ces moments-là, même dans le plus glacial de ses tons, il n'y avait pas d'autre comparatif pour le désigner, lui qui avait cette chevelure, ces cils et ses sourcils de cette même blancheur, blancheur qui se manifestait assez bien sur ses beaux vêtements. Il le lâcha au bout d'une minute alors qu'il était presque en train de l'étouffer, le laissant au sol et reprenant à voix haute:

-Tu perds ton temps minou! Enfin, pour le moment j'ai mieux à faire que de m'inquiéter pour toi, chose qui n'arrivera jamais bien entendu. Charles!


Il tendit la laisse en métal à son grand frère qui la pris en le regardant toujours impassiblement:

-Tu vas aller encore t'amuser?
Demanda-t-il, légèrement blasé.

-J'arrive dans quelques minutes!
Fit-il, un sourire charmant sur le visage et un comportement redevenu presque enfantin.

Il délaissa alors le neko à son frère, heureux de pouvoir enfin se libérer de ce lourd fardeau, gambadant alors jusqu'à la camionnette garée à quelques mètres. Les derniers enfants s'éloignèrent et il s'approcha de l'espèce de comptoir et bien entendu de la jeune femme, lui adressant un sourire charmeur, commandant avec enthousiasme une quantité de mets impressionnante. La jeune demoiselle, surprise et en même temps séduite par ses mots et ses précédents regards, lui fit rapidement cadeau de beaucoup d'entre eux, ce qui le mit rapidement de bonne humeur. Pour pouvoir l'avoir en poche la prochaine fois, il laissa une petite bourse d'argent en plus – pas beaucoup mais quand même assez – de façon à avoir bien plus de réductions la prochaine fois. Satisfait, il prit les deux sacs de gâteaux et son énorme pot de glace en main, retournant au point où l'attendait son frère qui tenait le neko pour ses beaux yeux.

-Charles, on part pour l'animalerie déposer le petit "roi" ou on va attraper l'autre?


-Chargé comme tu es, il vaut mieux d'abord que tu manges et que nous allions à l'animalerie directement après.
Répondit-il avec cet air assez froid et distant.

-Okay darling ~♥


Charles prit sa petite cuiller en plastique transparent, la plongeant dans la glace et la mettant ensuite entre ses lèvres. Il savoura ce délicieux moment un instant, alors que le cocher qui avait emmené le fiacre juste devant le parc vint pour mettre ses achats à l'intérieur. À présent, il n'avait plus qu'un seul instant, un seul moment, avec cette délicieuse fiancée qu'il savourait doucement, la langue lapant dans la bouche cette cuiller qui semblait venir avec une telle attention et un tel désir... il fallait le voir, le violent et méchant, dans ces moments de tendresse qui n'étaient adressés à personne d'autre qu'à sa petite douceur! Ce fut ainsi que, pendant de longues minutes où il mangeait cette glace – alors qu'ils attendaient le retour du cocher, lequel s'était dirigé vers le manoir pour récupérer les cages et les menottes oubliées - il semblait reprendre un peu plus de détente et de calme. Rien de mieux que le sucre n'est-il pas? Il déposa la cuiller dans le pot de glace, passant son index ganté de noir sur sa lèvre inférieure qui semblait imbibée de la substance, puis le lécha du bout de la langue avant de tourner le visage vers son frère et d'écarquiller légèrement les yeux, un sourcil haussé, l'air inquiet. Charles, l'aîné qui avait assez peur de ce genre d'expression si rare sur le visage de son petit frère, se retourna pour voir ce qui l'inquiétait autant. Ce fut lorsqu'il vit approcher deux hommes assez grands et bien baraqués qu'il fronça les sourcils: il avait comprit.
Ces deux hommes n'étaient personne d'autre que les deux gardiens qui s'occupaient d'attraper les nekos en fuite, des rivaux qui avaient tendance à suivre à la lettre les faits et ordres du vendeur de l'animalerie. La seule chose qui les distinguait était bien entendu l'intelligence, qu'ils n'avaient pas!
Charles, le cadet, laissa un mécontentement s'exprimer entre ses dents, alors que son visage exprimait à présent celui de la froideur complète, ses yeux d'un bleu ciel devenus aussi glacials que les nuits d'hiver.

-Vous avez le neko. Passez-le nous.


-Et même pas une salutation distinguée!
S'exclama le jeune blond d'un ton désinvolte, bande de haricots sur pattes, même pas fichus de faire le boulot et ça vient réclamer!

Le frère aîné le bloqua du bras alors qu'il allait – une fois de plus – régler ses comptes à l'aide de son épée.

-On est venu le chercher et c'est une urgence. Il est déjà réclamé par un client à la boutique
. Reprit le second.

Charles, aîné, se tourna vers son cadet:

-Va voir tout ça à l'animalerie. Dit-il, sachant très bien qu'il y avait quelque chose qui clochait, je reste ici avec ces deux-là et je les barricade si jamais...

Charles grommela. Il détestait ne pas être maître de la situation et encore moins devenir le sujet de jeu de ces hommes sans cervelle. Il confirma par un grognement alors que son frère lui tendit la laisse avec le neko:

-T'as intérêt de suivre toi, ou sinon tu goûteras à ma colère.
Reprit-il d'un ton assez énervé, s'occupant alors de le tirer sans savoir si cela lui ferait mal ou non, comme de coutume.

Il laissa alors à son frère la charge de surveiller les gros balourds et prit un rythme très rapide, assez rapide pour un être humain sans formation d'ailleurs, et atteignit l'animalerie ou du moins son annexe en un rien de temps, ne s'occupant plus s'il traînait le neko ou non. Une fois arrivé, il ouvrit en claquant la porte contre le mur, faisant tomber la clochette d'entrée qui se brisa en mille morceaux. Le vendeur sortit de l'arrière boutique et vint vers lui, l'air plutôt inquiet par autant de violence, les mains jointes dans un semblant de supplication:

-Lord Grey?... que... que se passe-t-il?...


Le jeune homme frappa du poing sur le comptoir, le fixant de ses yeux bleus et actuellement sombres, dut à l'ombre que portait sa frange sur son visage dans une salle si peu éclairée.

-Vous avez eu l'audace de m'ajouter du travail en me mandant la capture de ce neko. Comme les règles l'exigent, vous devez attendre que j'arrive à votre porte pour pouvoir le récupérer, et non pas envoyer des hommes le chercher n'est-ce pas?...
demanda-t-il, la voix assez noire, sa grandeur se faisant sentir dans le moindre de ses mots, mais aussi sa force.

-O-Oui... oui, mais... dans ce cas-là c'était juste une... une petite urgence!

Charles l'attrapa par le col:

-Une petite urgence?! Ne vous fichez pas de moi!! Je hais les personnes qui ne tiennent pas parole! Alors maintenant que j'ai votre animal, sortez-moi immédiatement les deux millions promis!!
Gronda-t-il, mettant une pression en plus dans cette salle trop petite, salle qui se trouvait à l'arrière de la boutique.
Le vendeur essayait de s'extirper de sa poigne, mais elle était beaucoup trop forte pour qu'il n'y arrive, essayant de lancer quelques mots de secours pour le calmer, chose qu'il était dur de faire bien entendu:

-J-Je... je suis désolé Lord Grey m-mais... mais l'argent n'est pas encore disponible pour l'instant... l-la mallette sera d-disponible dans la soirée!...


Charles le lâcha violemment contre le comptoir:

-À qui croyez-vous vous adresser?! Il est hors de question que je vous le donne en attendant sagement cette soit-disant "mallette" qui, je sais, ne se retrouvera jamais dans ma boite aux lettres!

Il s'approcha du vendeur, tenant toujours aussi fermement la laisse et bloquant l'homme contre le comptoir:

-Si ce soir elle n'est pas chez moi, vous pouvez toujours rêver pour revoir ce neko!


Furax, il sortit de l'animalerie avec le neko qu'il tirait toujours comme un simple oreiller si léger, le pas rapide et la mine plus que pensive dans un lieu qui lui avait offert une perte de temps considérable. Et Dieu seul sait à quel point il haïssait perdre son temps! Marchant sur ce trottoir en direction du lieu où se trouvait son frère – c'est-à-dire à l'entrée du parc – il marmonnait tout seul dans son coin de multiples insultes et d'autres mécontentements comme s'il avait voulu réagir autrement, ressassant chaque moment pour peut-être un jour les reproduire.
À cause de ce foutu vendeur à deux balles, il devra se charger de ce neko, de ce poids trop encombrant, le reste de la journée. Pourtant et en réalité, il ne marmonnait que pour une seule raison, la seule et unique qui se présentait à lui: ils étaient à présent suivis. Il le savait, cela ne durerait que quelques secondes, mais il avait suffi de ces quelques secondes au vendeur pour pouvoir mettre à ses trousses d'autres hommes et ainsi pouvoir récupérer ce neko si précieux à leurs yeux...






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Eden

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MessageSujet: Re: Le prince veut un esclave. ou alors peut-être est-ce un maître... [Charles] Le prince veut un esclave. ou alors peut-être est-ce un maître... [Charles] EmptyLun 27 Déc - 14:17

Plus rien n'avait d'importance. Après tout, il n'était plus rien, juste un chat perdu, juste un objet n'ayant plus de propriétaire. Personne ne l'écoutait. Il n'avait pas de voix, il avait perdu sa voix. Il l'avait perdue lorsque son maître était mort. Il avait tout perdu; nom, honneur, gîte et couvert. Soudain, il se sentit tellement las. Tellement. Après tout, pourquoi s'ennuyait-il à tenter d'arranger sa situation ? Rien ne s'arrangerait. Rien. Tout serait toujours pire que sa vie d'avant, alors... Alors à quoi bon ? Il poussa un léger soupir, inaudible. L'humain le regardait, inlassablement condescendant, avec cet abominable air de suffisance, et ce menton relevé, cette attitude de supériorité qu'Eden haïssait tant. Il grinça des dents en sentant la colère l'envahir. Mais non. Il ne fit rien. Il ne dit rien. Il se contenta d'écouter les paroles de l'humain, au bord de la nausée, les lèvres pincées. Il voulait crier. Il voulait hurler. Contre cet homme, contre ces humains, contre cette fichue mort, contre tout. Mais non. Il ne fit rien. « Je ne vois pas l'intérêt de te donner à des gens que tu connais. De toute façon, moi, je ne les connais pas alors bon, je ne vais pas aller jusqu'à les chercher. » Le chat haussa les épaules. L'intérêt ? Il n'y en avait aucun, si ce n'était que l'humain aurait pu un peu plus se remplir les poches. Et le félin aurait l'assurance d'une nouvelle vie, toujours aussi pleine et – peut-être – heureuse. Il se mordilla la langue en songeant aux stupidités qu'il venait de débiter. Oui. C'était bête. Comment avait-il pu un jour espérer que cet humain irait dans le sens de ses désirs ? C'était stupide. Idiot. Débile. N'ayant pas le temps de penser à d'autres adjectifs qui auraient pu qualifier son attitude, il se sentit tiré vers l'avant, avec ce collier qui lui entamait la peau. Il plaqua ses oreilles en arrière en plissant les yeux, alors que le visage de l'humain approchait du sien. Il retroussa le nez, les effluves de l'odeur du jeune homme lui arrivant en plein dans les narines.

« Il y a certaines choses que tu ne sais peut-être pas, mais il n'est pas nécessaire que tu le saches. La seule chose que j'ai à te dire est que tes tentatives d'échappatoire ne fonctionnent pas avec moi, et que plus tu supplieras, plus je me ferai un plaisir de te montrer à quel point tu n'as aucun droit !... »

Il esquissa un sourire, pensant vaguement qu'il devait être sacrément masochiste pour rester toujours aussi insolent. Après tout, loin d'être stupide, il avait bien compris où était sa place. Mais non. De toute façon, plus rien n'avait d'importance, alors... Insolent ou non, il serait traité de la même manière. Comme un esclave.

« C'est bien ce que je disais. Les humains sont tous de vieux pervers. »

Comme c'était malsain, ce qu'il faisait. S'en rendait-il compte ? Ce type était pervers à sa manière, et le chat aurait de loin préféré les mains baladeuses à cet esprit de contradiction total, et ce sadisme prégnant. Il trembla de répulsion. Oui. Cet humain le dégoûtait totalement. En à peine quelques minutes de côtoiement, il le haïssait déjà de tout son être. Eden adorait détester les gens. C'était dans sa nature, il n'y pouvait rien, il n'était qu'un chat et n'aimait que lui – ou presque. C'était pratique, d'être un félin, et de posséder ce cœur parfaitement hermétique. L'humain s'en alla, le laissant seul avec l'autre. Charles. C'était son nom, il l'avait entendu. Les prunelles ambrées se posèrent sur le ditCharles, et il le fixa d'un air totalement impassible, terriblement las, tellement blasé. Il se fichait de tout. Il le savait à présent, plus rien n'avait d'importance. Il s'était battu comme il avait pu, mais ce n'était pas assez – ce ne serait jamais assez, de toute façon. Un chat restait un chat, un humain restait un humain. Il conserverait sa place d'esclave qui lui était due, tandis que l'humain resterait maître, supérieur à sa personne. Voilà. Qu'il en soit ainsi. L'autre revenait, les bras chargés de sucreries, un sourire de gamin planté sur ses lèvres, et Eden retint un reniflement de dédain. Pathétique. Pitoyable, même. Eden détestait vraiment les gens comme lui. Il prit place dans le fiacre, les yeux perdus dans le vide, contemplant le paysage alors qu'ils faisaient route vers l'animalerie. Plus rien n'avait d'importance.

« Vous avez le neko. Passez-le nous. »

Son regard s'éclaira de nouveau. Enfin il sortait de ses pensées. Il revenait à la dure réalité, encerclé par ces deux armoires à glace et ces deux autres humains psychopathes. Il semblait d'ailleurs être le nœud du conflit qui allait sûrement bientôt éclater. Malheureusement, il n'eut pas le temps de profiter du spectacle, il se fit tirer vers l'animalerie, non sans douceur. Il put ainsi assister à une pathétique discussion agitée, avec ces deux humains qui se disputaient son corps comme deux vulgaires chiffonnières. Eden ne put que se conter d'être spectateur, n'ayant aucunement son mot à dire. Et voilà qu'il se faisait de nouveau balloter, contre vents et marées, par ce détestable humain. De ce qu'il avait compris, l'argent n'était pas là. L'argent n'était pas là, donc l'échange ne ferait pas. L'échange ne se faisait pas, donc il restait avec cet homme. La logique était vraiment implacable. Le Neko polonais trottinait derrière son 'kidnappeur', avant de jeter un regard derrière lui. Puis un second regard devant lui. Et un autre regard derrière lui. Ils étaient suivis. Eden ignorait si il devait s'en estimer heureux ou pas. Qu'est-ce qui était le mieux ? Rester avec ce psychopathe ou être adopté par un vieux pervers ? Hum, quel choix cornélien. Pour l'instant, il n'avait pas vraiment le choix, il se faisait juste tirer comme un vulgaire sac, la nuque meurtrie. Ils rejoignirent Charles, le seul dont il savait le nom – et quel nom ringard. Le Prince profita de leur arrêt pour se frotter la nuque, déjà largement rougie par le désagréable frottement du cuir.

Bon... Si il comprenait bien, il allait rester avec ces deux individus le temps qu'ils soient payés. Et la seule question qui lui vint à l'esprit fut « Allaient-ils être payés ? ». C'est vrai, après tout, et bien que cela l'humiliait totalement de l'avouer, il n'était qu'un vulgaire chat. N'importe quel matou pourrait le remplacer, du moment qu'il soit un minimum noble et gracieux. Alors Eden se demandait. Allaient-ils être payés ? Voulait-on Eden Lewandowski, ou un Neko au sang pur ? Car en cherchant un peu, on pouvait facilement trouver un félin qui ferait l'affaire pour devenir Eden Lewandowski et être vendu à un aristocrate. Plus il y pensait, plus Eden se disait que leurs chances d'être payés étaient minces. Peut-être pouvaient-ils encore revenir en arrière et... Non. Les autres gros bras reviendraient, et puis ce serait de nouveau la bataille ultime pour l'argent, et... Effectivement, c'était une mauvaise idée. Le mieux était de rester sagement avec ces deux hommes. Restait à savoir comment ils réagiraient quand ils auront compris que le félin pouvait être facilement remplacé – peut-être le savaient-ils déjà ?

Eden décida de passer le temps en observant un pigeon picorer les miettes d'un gâteau abandonné. Ah. Lui aussi, avait faim. C'est que l'agitation, ça creusait l'estomac. Mh. Ça se mangeait les pigeons, non ? Eden aurait bien voulu goûter; les chats mangeaient les oiseaux, après tout. Seulement, le collier à son cou, collier lui-même relié à une laisse le retint de tout mouvement. Si il avait le malheur de faire un seul pas, l'humain s'amuserait à tirer violemment la laisse, et comble du comble, ça faisait un mal de chien. Aussi, le chat noir se contenta de fixer intensément l'oiseau, avant qu'il ne finisse par s'envoler et disparaître entre les arbres. Libre. Jaloux. C'était le mot. Eden était jaloux, jaloux de la capacité du pigeon à s'envoler, et à s'échapper dans les airs. Lui était prisonnier à présent, et pas d'un gentil monsieur. D'ailleurs, cet homme se comportait avec une telle violence envers lui que le chat en était déboussolé. Lui qui avait l'habitude qu'on le traite avec douceur, ça le perturbait. Son ancien maître était gentil avec lui. Ce ne serait désormais plus le cas. A présent, le matou s'en persuadait, il était fini. On le remplacerait et on le jetterait. Il ne voulait pas. Il ne voulait qu'on le traite ainsi, lui, Eden Lewandowski, fier et noble Neko polonais. Mais il n'y avait rien à faire, il n'avait plus aucun pouvoir sur le moindre humain. Il soupira.

« Ils ne payeront pas. »

Il avait simplement murmuré cette phrase en contemplant le ciel, d'un air détaché. En réfléchissant un minimum, il était vrai qu'on arrivait à cette conclusion. Donc... Que faire, à présent ? Les humains allaient-ils le tuer pour se défouler ? Vendre ses organes ? Non. Non, pas ça. Il frissonna rien que d'y penser. Il ne voulait pas mourir de cette façon. Il était né prince, il mourrait prince. C'était décidé. Il trouverait un moyen de récupérer sa vie d'avant, que ce soit par le mensonge ou la soumission. A présent, il regrettait presque d'avoir dit ça tout haut. Peut-être que les deux humains n'en étaient pas convaincus. Peut-être même que cela ne leur venait pas à l'idée. Maintenant, c'était trop tard. On ne pouvait pas revenir sur ses paroles. Quel dommage, oui, quel dommage. Mais il ne fallait pas perdre la face, il fallait qu'il garde son calme et tout irait pour le mieux. Aussi, Eden conserva son air de suffisance qui le démarquait des autres Nekos et se tourna vers les deux hommes.

« Qu'est-ce que vous comptez faire, à présent ? Ce serait dommage de rater une telle somme d'argent, hum ? Surtout que je suppose que vous n'avez l'habitude d'en voir beaucoup... »

C'est vrai, quoi, de telles brutes ne pouvaient rien connaître à l'aristocratie. Quoi qu'il en soit, Eden ignorait ce qu'il devait faire. Se montrer gentil ? Se comporter comme d'habitude ? Les supplier en tombant à genoux ? Non, surtout pas ça. Il n'avait jamais supplié de sa vie, cela n'arriverait pas aujourd'hui. Et puis, c'était bien connu, on comblait toujours les moindres désirs d'un prince. Il n'avait donc pas à s'en faire. Quoique... Si, avec deux individus pareils, il avait à s'en faire. Eden leva le menton en s'adressant à celui qui s'amusait à le torturer depuis leur rencontre.

« C'est quoi ton nom, paysan ? Si tu me ramènes à l'animalerie, je pourrais éventuellement parler de toi à mon futur maître. Tu auras sûrement droit à deux ou trois pièces. »

Il esquissa un sourire amusé, se fichant à présent totalement que ce type tire violemment sur la laisse. Il commençait à s'y habituer. Indéniablement, on s'habituait à tout. C'était comme ça. Peut-être finirait-il par s'habituer à sa nouvelle vie non-princière ? Peut-être. Quoi qu'il en soit, il mettrait du temps à s'habituer, vu qu'il baignait dans ce genre de monde depuis sa plus tendre enfance. Il avait été élevé comme un prince, impossible maintenant de ne pas se comporter comme tel. Il n'y pouvait rien, c'était comme un réflexe. C'était devenu aussi naturel que respirer. Se comporter comme une enfant gâté, c'était son quotidien. D'ailleurs, il était comme un gosse, il ne parvenait pas à comprendre pourquoi la plupart des autres gens ne le traitaient pas comme un prince. C'était pourtant ce qu'il était ! Alors... Pourquoi ? Il se mordilla nerveusement la langue. L'autre allait sûrement s'énerver, c'était probablement un sacré sanguin. Il attendait qu'on tire sur sa laisse, qu'on lui crie dessus, ou n'importe quoi d'autre. C'était sûrement ce qui allait arriver. Alors il attendait. Après tout, plus rien n'avait d'importance.

[Mh, je m'excuse du temps de réponse ainsi que de la longueur du post u__u]
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Charles Grey

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MessageSujet: Re: Le prince veut un esclave. ou alors peut-être est-ce un maître... [Charles] Le prince veut un esclave. ou alors peut-être est-ce un maître... [Charles] EmptyVen 7 Jan - 3:26



-Ils ne payeront pas.

Cela n'avait été qu'un murmure parmi tant d'autres, mais il savait que ces simples mots étaient vrais. Ne voulant pas accentuer leur vérité, il se tut sans faire attention au neko, qui, à présent, patientait en attendant son heure. Il était vrai que discuter de son avenir était à présent le sujet du moment, mais également de l'argent que lui et son frère ne recevraient pas. Oui... il le savait, mais il ne voulait pas l'avouer si fort. Au fond de lui déjà la phrase venait parcourir les chemins de sa tête avec une légère moquerie: Ils ne paieront pas...
Saleté de vendeur, saleté de gorilles... si seulement il pouvait au moins avoir un minimum de chance de pouvoir les étrangler, il n'hésiterait pas, mais pour l'heure la chose primordiale était d'emmener le neko en lieu sûr de façon à ne pas se le faire choper: et oui, les lois de la jungle revenaient, et ce n'était pas pour lui déplaire! Car tout ce qui se disait sauvage, signifiait utilisation de sa tendre et chère épée qu'il avait pris maintes soins de bien préparer au cas où il adviendrait quelque chose d'aussi problématique. De plus, cela faisait un bout de temps qu'ils étaient suivis par d'autres de ces singes, alors qu'ils avaient enfin atteint le lieu de rendez-vous qu'ils s'étaient donnés avec son grand frère, lequel le regarda aussi impassible que lorsqu'ils étaient partis. Il n'y avait eu aucune trace de bagarre, et cela prouvait bien le tempérament calme de Charles l'aîné, mais son regard sembla brusquement plus sombre. Il n'y avait plus besoin de mots, plus de ces paroles bêtes et inutiles, leurs regards s'étaient échangés rapidement et s'étaient tout dit. À croire que le fait qu'ils soient frères ne soit pas partiel, et ceci le prouvait... les yeux des deux frères se rivèrent exactement au même endroit: la calèche. À coup sûr s'ils y montaient, ils risquaient de se faire poursuivre et les deux baraqués qui étaient là les prendraient en chasse. Raaah quelle haine tout de même! Il ne supportait pas être la proie, mais bien le prédateur.

-Qu'est-ce que vous comptez faire, à présent ? Ce serait dommage de rater une telle somme d'argent, hum ? Surtout que je suppose que vous n'avez pas l'habitude d'en voir beaucoup...


Comme des paroles au vent, il le laissa parler. Pourquoi s'acharner sur un neko alors que leurs principaux ennemis étaient tout autour d'eux? L'ange n'avait pas pour habitude de s'énerver à tout va, il était sûr qu'il s'énervait tout seul souvent pour rien, mais dans ce genre de situation sa raison était telle que même sa concentration était imperturbable. Aussi, les remarques du neko avaient beau s'acharner sur lui, qu'aucune réponse ne parvint à ses lèvres ni même un seul regard. Celui-ci pourtant, bleu/gris, était rivé sur les alentours, tandis que son frère s'occupait de préparer le nécessaire dans la calèche et de monter le matériel laissé précédemment dehors. Oui, ils le savaient tous deux, l'heure était à la retraite et rapide. Maintenant il fallait savoir s'ils devaient emmener le neko chez eux ou trouver une autre animalerie qui pourrait les payer... ceci étant dit, cette dernière option était quasiment impossible. Ou alors... il y avait aussi abandonner le neko aux chiens et en pleine nature, sans que les autres ne l'attrapent... après tout ce n'était pas son problème. Il fit la moue: non, il ne voulait pas de mort causée simplement par le débarras. Il ne tuait que pour une bonne raison, et là, même lui trouvait qu'elle n'était pas bonne: autant faire les choses bien et jusqu'au bout!
Charles tourna ses pupilles sur les deux baraqués qui étaient en train de préparer quelque chose dans leur voiture, non loin d'eux. Mais ce qui l'intriguait encore plus, étaient ces ombres noires qui se déplaçaient au loin ou dans les buissons, derrière les murs des bâtiments assez proches ou derrière des arbres, croyant se faire discret. Au moindre faux pas... ils allaient attaquer.

-C'est quoi ton nom, paysan ? Si tu me ramènes à l'animalerie, je pourrais éventuellement parler de toi à mon futur maître. Tu auras sûrement droit à deux ou trois pièces.


Charles écarquilla les yeux. Non, ce n'était pas sa remarque qui l'avait touché autant, mais autre chose, autre chose de bien plus étonnant encore. Vivement, il mit la main sur la bouche du neko et colla son dos contre lui, le tenant limite comme un otage, et se tourna violemment de façon à faire bouclier de son dos. Il ne fallut que quelques secondes et une explosion se produisit à quelques mètres d'eux, les poussant brusquement contre la calèche où se trouvait son frère. Par chance, Charles y était habitué, à ce genre d'artifices ridicules, et, prenant le neko par le col, il le balança rapidement à l'intérieur avant de fermer la porte, restant dehors, et sortant son épée car à peine avait-il fermée la portière que déjà une masse énorme plongea sur lui. Bienheureusement, ce n'était pas ce genre de technique qui allait le ridiculiser, et, prenant soin d'utiliser tout son savoir et sa petite taille -par rapport à eux- il esquiva telle une ombre, se retrouvant derrière lui dans un saut qui s'acheva, le coude contre la colonne vertébrale. Le pauvre ne comprit rien, les nerfs furent touchés et il tomba au sol. Il ne fut pas le premier, ni le dernier, puisqu'une quantité impressionnante de masses de macaques vint à l'abordage comme un trésor inestimable à venir attraper. À croire que c'était la fin du monde...
Dans un geste fin, il tourna sur l'une de ses jambes et trancha leur peau au passage, coupant un doigt, un visage, des jambes, les faisant hurler de douleur. Pourtant, il n'était pas allé si fort, alors qu'il aurait pu les empaler...
SPLATCH

Peut-être avait-il parlé trop vite...
Oui, il avait senti cette masse derrière, et son épée était partie en arrière sans qu'il ne fasse attention à son action. On va dire que c'était un signe de protection, hm? Il se poussa de côté, le corps tomba avec une petite flaque de sang comme finalité de spectacle: pas mignon tout ça? Il aurait pu en rire, mais des coups de feu retentirent, et l'un frôla son visage. Il avait eu le réflexe de ne pas bouger et de bien se tenir, comme quoi cela avait ses avantages. Mais son manque de mouvement ne dura que quelques secondes, puisqu'il se précipita sur la calèche et ordonna au cocher de démarrer. Accroché à la porte et au marche-pied, il sortit de sa ceinture arrière le seul flingue qu'il s'attribuait à porter, et le tendit après avoir rangé son épée. Il était hors de question d'essayer de faire Zorro alors qu'ils étaient poursuivis par des véhicules bien plus rapides...
Les coups fusèrent, mais Charles n'en fut pas moins content. Pour une fois qu'il y avait un peu d'action dans cette ville que son train train quotidien! Ce n'était pas cela qui allait le déranger! Par contre pour plus tard ce serait problématique, et pour régler ce genre d'affaire trop complexe, il n'avait plus qu'à se salir lâchement les mains. Grimpant sur le toit de la calèche avec un peu de difficulté du fait que cette dernière était tirée par des chevaux aux galops, il glissa jusque vers le cocher, baissant la tête pour ne pas se prendre une des balles qui fusaient sans cesse depuis les voitures noires.

-Surtout, fais en sorte de ne pas blesser les chevaux!!
s'exclama-t-il au cocher qui confirma en faisant bien attention.
Bien sûr et c'était évident, le Comte aimait par-dessus tout ses bêtes et les chevaux étaient des pur-sangs qu'il n'aurait jamais voulu à remplacer, non seulement pour leur prix, mais également pour leur obéissance et leur beauté. Enfin, le premier qui oserait les blesser s'en verrait à jamais banni dans ses plus profonds enfers, et le sien était largement à déplorer.
Le fiacre s'engagea dans la route principale qui menait de l'autre côté de la ville et fit déraper les roues, qui, par chance, reprirent leur état normal dans un heurt violent. Charles se protégea du simple petit pan de bois qui dissimulait habituellement le cocher et tirait avec précision sur les mains des braqueurs, leur enlevant toute envie de le viser. Seules trois voitures avaient été lancées, et dans les trois voitures il les avait tous touchés aux poignets. Conclusion de tout ce vacarme: ils s'arrêtèrent alors que la calèche poursuivait sa course loin, très loin de tout cela.
Le petit ange se redressa, constatant les dégâts: ah, il les avait fait fuir et il était fier! Au loin on voyait encore les ombres des voitures arrêtées et des hommes qui descendaient pour trouver de l'aide, leurs camarades blessés. Qu'ils étaient niais et inutiles... mais il savait que tout cela ne s'arrêterait pas là et que tôt ou tard ils reviendraient à la charge réclamer leur dût. À ce moment-là cependant, il les accueillerait avec une toute autre intention, s'ils ne venaient pas avec l'argent demandé. En attendant, il tapota l'épaule du cocher en voyant que les chevaux n'avaient pas été touchés, et se balança le long du côté de la calèche, ouvrit la portière et s'installa à l'intérieur sans omettre de fermer derrière lui. Soupirant, passant sa main dans ses cheveux, il enleva le chargeur de munition en penchant l'arme de côté et enleva les quelques balles coincées qui avaient été mal tirées. Il ne l'avait pas utilisée depuis fort longtemps, en rentrant la première chose qu'il ferait serait de la nettoyer et de la remettre à neuf... heureusement, les armes, ce n'était pas ce qu'il manquait chez lui. Souriant à son frère qui avait gardé tout son calme, la main tenant la laisse du neko comme toujours, il rangea en même temps son matériel dans une des sacoches de la calèche, posée sous le siège:

-Ces orang-outans m'auront donné beaucoup de mal mais finalement ils avaient encore moins de cervelle que ce que je pensais!


-Tu as pris beaucoup de risques...


-Mais no... Aah!


Charles fronça brusquement les sourcils et ferma les yeux: une douleur le tirailla violemment à la taille. Lorsqu'il rouvrit à l'instant les yeux et qu'il regarda à l'endroit douloureux, il constata une petite tache de sang qui commençait peu à peu à s'étaler. Plissant les yeux, il grimaça, les dents serrées:

-Tsch... saleté.


-Il va falloir soigner ça.
Répliqua le grand frère, s'étant penché dessus, essaie de ne pas bouger pour le moment, nous arrivons bientôt.

-Hm... je ne pense pas que ce soit ça le problème...
dit-il en posant sa main sur son flanc pour éviter que le sang ne s'étale de trop sur son costume blanc de neige, posant ses yeux bleus/gris sur le neko qui avait pris place dans la calèche. Et merde, pourquoi je dois me taper un neko chez moi?!

-Nous sommes obligés de le garder pour le moment.

Charles grommela. Mais de tout le reste du chemin il ne dit rien, car il savait qu'en plus des nouveaux problèmes qu'ils s'étaient causés, ils s'étaient ramenés avec un neko, une bête qui pourtant n'avait jamais été souhaité au sein même de son manoir.












[hs: désolé, c'est court mais je pensais faire la suite au Manoir. Tu peux répondre à celui-ci et je continue chez moi ^^ si ça te convient pas, tu peux toujours me le dire éwè]


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Eden

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MessageSujet: Re: Le prince veut un esclave. ou alors peut-être est-ce un maître... [Charles] Le prince veut un esclave. ou alors peut-être est-ce un maître... [Charles] EmptyVen 14 Jan - 23:07

Eden ne comprit pas tout de suite ce qui lui arrivait. Il y avait d'abord cette main qui se plaquait contre sa bouche, puis toute cette agitation qui arrivait. Puis vint cette explosion qui fit littéralement – et c'était le cas de le dire – exploser les tympans du félin. Instinctivement, ses oreilles se plaquèrent contre son crâne alors qu'on le jetait sans douceur dans le fiacre. Il laissa échapper un petit miaulement, mi-surpris, mi-souffrant. A l'extérieur, l'humain psychopathe massacrait les gros bras qui étaient à sa poursuite. Prudemment, Eden se plaça à côté de la fenêtre, ne voulant bizarrement pas perdre une miette du spectacle. Il fallait dire que pour le Neko noble qu'il était, ce genre d'affrontement n'existait qu'à la télévision, et encore... C'était assez passionnant, tout en étant considérablement effrayant. Parce que oui, c'était bien beau de se battre pour son joli minois, mais un coup de feu mal placé serait si vite parti. Il sursautait à chaque détonation, ne quittant toutefois pas sa place. Oui, c'était réellement passionnant. Tant et si bien, qu'il restait absorbé par cet horrifique spectacle, ses prunelles émeraudes fixant avec attention le corps sans vie qui gisait juste à côté, dans une flaque écarlate. C'était irréel. Totalement. Comment aurait pu croire que tout cela arriverait ? Il était vraiment tombé sur le mauvais humain. Un véritable tueur. Soudain, il prit conscience que ce type pouvait le tuer quand il le voulait. Il suffisait de le voir ainsi, à massacrer sans mal ces gorilles. Brr, c'était véritablement effrayant, de le savoir capable de ça. Et à la fois, il était étrange de voir – ou d'entendre, plutôt – que cet homme s'inquiétait de la santé de ses chevaux. Dire qu'à côté de ça, tout le monde se fichait de la santé d'Eden. Eden n'était pas Eden, il était un objet d'une valeur inestimable, tout simplement. On ne se battait pas pour lui, mais pour l'objet qu'il était. Un objet. Objet. Le mot résonna dans son esprit, et il regardait le paysage défiler à travers la fenêtre, le collier de cuir à son cou lui brûlant la peau. Il en apprenait, des choses, aujourd'hui. Premièrement, il n'était qu'un objet. Deuxièmement, l'humain sur lequel il était tombé était un dangereux tueur. Troisièmement, il ne s'en sortirait jamais.

Eden ne croyait pas au destin. Il ne pensait pas que ses actions, que ses moindres faits et gestes étaient écrits, décidés, dès sa naissance. Eden pensait que les horoscopes étaient une chose stupide, et l'astrologie, une science de charlatans. Le chat avait toujours cru que quoi qu'il arrive, on prenait la vie comme elle venait. Simplement. Et pourtant, aujourd'hui, c'était probablement idiot de penser cela, il était persuadé d'être confronté à son destin. Difficile d'imaginer l'avenir. Tout était sombre, couvert, caché par ces deux hommes, là, juste à côté de lui. Charles, et... Appelons-le Charles². Ils devaient être frères. Il se ressemblaient tellement. Il était quoi qu'il en soit certain que ces deux hommes partageaient un lien de sang. Charles² était blessé. Dès qu'il entra dans l'habitacle, Eden le sentit. Cette odeur métallique, âcre et salée, si particulière, il la connaissait. C'était du sang. Le félin cessa de fixer le paysage, et tourna lentement la tête vers l'humain. Il ne l'avouerait pas à voix haute, mais le grognement que le jeune homme poussa, mêlé à un léger gémissement de douleur le remplit d'un indicible plaisir pervers. Oh, il commençait à devenir aussi sadique que les humains, dis donc. Il sourit discrètement, ses pupilles se teintant d'une moquerie haineuse. Ça fait mal, hein, pauvre chou ? Ses yeux restaient fixés sur la blessure, et cette tâche rouge vif qui s'étalait peu à peu. Ça empestait. Ça empestait le sang, mais personne d'autre que lui ne pouvait le sentir aussi bien. Il fronça légèrement le nez, en se retenant de grimacer. « Et merde, pourquoi je dois me taper un neko chez moi?! » Ses yeux remontèrent aussitôt sur le visage de Charles², exprimant un léger étonnement, tout d'abord à cause du langage vulgaire qu'il venait d'adopter – jusqu'alors, il s'était exprimé avec retenue – puis il haussa un sourcil. Ben tiens. Il ne voulait pas de lui. Fort bien. Dire que beaucoup de personnes se seraient arrachés l'objet qu'il était. C'était le comble. Eden ne dit toutefois rien. Il fixa quelques instants Charles², puis Charles, avant de soupirer silencieusement.

De toute façon, il n'osait plus rien dire. Pourquoi ? Oh, c'était très simple. Il avait peur. Pas étonnant, après avoir vu cet homme faire couler le sang avec tant de légèreté, de le craindre. Il avait peur, mais il ne devait pas le montrer. Ce serait s'exposer encore plus au danger. Non. Même si il avait peur, il devait se montrer fort. C'était ça, être un vrai prince. De toute façon, les humains n'avaient pas les sens assez aiguisés pour sentir cela. D'ailleurs, l'odeur de sang qui lui picotait les narines commençait vraiment à devenir dérangeante. Ça ne les agaçait pas, eux ? Lui si, en tout cas. Et disons que... Cette odeur n'était pas des plus plaisantes. Oh. C'était très étrange, d'ailleurs, car tout en le dérangeant, cette odeur excitait ses sens. Ce devait être dû aux gènes de chasseur du félin qu'il était. Ses oreilles s'agitèrent, alors que l'envie de planter ses griffes dans cette blessure, de voir l'humain hurler de douleur le démangeait. La peur n'était plus là. Juste cette incroyable désir de vengeance. Eden s'était fait malmener tout au long de leur rencontre, c'était légitime, cette envie, non ? Et il y avait cette occasion en or, cette plaie toute fraîche, cette faiblesse si voyante. C'était le moment ou jamais, non ? Il était malade, de penser à ça. Complètement malade d'oser envisager cette possibilité. Mais il ne pouvait pas s'en empêcher.

Dehors, le paysage continuait de défiler. Où allaient-ils ? Il l'ignorait. Il ne savait pas. Chez ces deux humains, probablement. Il l'avait sous-entendu quelques minutes à peine auparavant. Génial. Ironie, bien sûr. Loger chez deux psychopathes n'était pas vraiment ce dont Eden avait rêvé. Comment imaginer qu'il y avait à peine une semaine, il se la coulait douce chez feu son ancien maître ? Comment imaginer, à cette époque, que cela allait arriver ? Cruel hasard. Il ne faisait pas toujours bien les choses. Et la présente situation était un parfait exemple. Cruel destin, faillit-il penser. Mais il se retint. Ce n'était pas parce qu'il était désespéré qu'il allait se mettre à penser n'importe comment. « Qu'est-ce que j'vais dev'nir ? » Allons. On pouvait toujours poser la question, peut-être qu'avec un peu de chance, il existait une réponse. Alors, que deviendrait-il ? Un rôti ? Une proie ? Ou bien un jouet sur lequel se défouler ? Sérieusement, toutes les réponses semblaient plausibles... Et cela le décontenança un peu. Il blêmit légèrement en se mordillant la lèvres inférieure. Si il devait choisir, servir de repas semblait la meilleure solution. Hop, un coup de couteau dans la carotide, une mort assez rapide, et c'était fini.

La fin. A différencier de la faim, bien évidemment. Mais ne nous éloignons pas du sujet... La fin. Était-ce sa fin ? Il y songea quelques centièmes de seconde. Oui. C'était sa fin. Peut-être approchait-on de la fin de sa fin. A partir du moment où son maître, de renommée noble et de milieu aisé, avait disparu, sa fin avait commencée... Eden Lewandowski était devenu Eden. Eden était devenu un chat. Et le chat était devenu un objet. L'objet deviendrait-il quelque chose ? C'était la question qu'il avait posé. Lui, le prince déchu. Il en aurait pleuré si il n'avait pas été doté de cette fierté presque humaine. Au fond, l'objet restait Eden Lewandowski. Pas aux yeux du monde, mais lui-même se considérait toujours comme le prince qu'il avait été. Manquerait plus qu'il ne devienne qu'un pantin. Non. Tout mais pas ça. Il ne se perdrait pas lui-même. Il fallait résister à tout cela, à ces regards, à ces paroles et à ces gestes. Il fallait être fort. Il fallait être un vrai prince. Ce que, officiellement, Eden n'était pas. Lui-même le savait, mais il préférait ne pas trop se l'avouer. Il préférait de loin le crier haut et fort, à qui voulait l'entendre, et même à qui ne voulait pas l'entendre. « En tout cas, je serai jamais ton esclave, paysan. » Il avait grommelé dans sa barbe inexistante, mais assez fort pour que l'humain puisse l'entendre. « Enfin, ça vaut aussi pour toi, Charles. » Ce dernier nom, il l'avait craché dans une grimace de dédain, empreint d'un mépris orgueilleux. Oui, il avait très bien retenu. On ne pouvait pas tromper l'ouïe d'un chat. Bref. Il surveillait du coin de l'oeil la blessure encore fraîche de Charles². Si jamais il le frappait, il plantait ses griffes dedans. Il suffisait juste d'un geste rapide du bras, et ses réflexes félins lui permettaient de dépasser ceux des deux humains.

Un seul geste du bras et cet enfoiré hurlait de douleur.

[Tu m'excuseras la longueur et le retard, j'ai eu pas mal de boulot ces derniers temps x___x]
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Charles Grey

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Le prince veut un esclave. ou alors peut-être est-ce un maître... [Charles] Vide
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Le prince veut un esclave. ou alors peut-être est-ce un maître... [Charles]

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