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| Harmonie du Soir... [PV: Eden] | |
| Auteur | Message |
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Charles Grey Maître
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| Sujet: Harmonie du Soir... [PV: Eden] Dim 23 Jan - 14:49 | |
| Voici venir les temps où vibrant sur sa tige,Chaque fleur s'évapore ainsi qu'un encensoir... Rouge et blanc, blanc et gris, gris et noir... C'était respectivement ce qu'étaient la tâche de sang qui s'étalait sur sa veste, cette dernière qui avait été blanche immaculée pendant un bout de temps, ses yeux rivés sur le paysage, et son regard plus noir encore que les ténèbres. Il n'avait même pas fait attention aux paroles du neko, trop occupé avec cette histoire de paiement et de combat imprévu, chose qui arrivait assez rarement dans sa carrière mais dont il n'était pas totalement protégé. La blessure semblait se creuser, mais il n'en ajoutait pas dans son visage devenu plus inquiet par les évènements que par ce qu'il avait au flanc. Sourcils froncés, il se demandait encore comment cela se faisait-il qu'il devait supporter ce genre de poids lourd, alors qu'il n'en avait jamais voulu, d'autant plus que cela ne lui créerait que des problèmes... La voiture avançait lentement mais sûrement. Déjà au bout du chemin les toits du manoir se distinguaient, ainsi que ses grandes terres derrière qui semblaient se perdre dans l'infini de l'horizon. Enfin son manoir, enfin un endroit tranquille où il pourrait respirer un peu mieux et réfléchir aux conséquences de ses actes. Car ce n'était pas sans douleur qu'il allait recevoir une bien bonne visite, que ce soit ce soir, ou demain ou même les jours suivants, de cette animalerie qui croyait qu'il ne se doutait de rien. Comment préparer cet assaut si flagrant? D'autant plus que son frère ne serait pas là pour l'aider. Il fit la moue, remuant encore et encore ses pensées dans d'innombrables plans qui devenaient alors batailles guerrières aux allures de cinéma. Il le voyait déjà, le regard d'un de ces hommes fixant le vide, n'ayant même pas eu le temps de voir que son épée était plantée dans leur crâne avec une délicieuse harmonie. Ce soir, il était clair qu'il n'allait pas dormir, et pas que pour une seule raison. Les chevaux ralentirent, puis posèrent le pas, ils étaient arrivés. Le majordome ouvrit la portière, les laissant descendre, et Charles en premier alors que son grand frère le suivait avec le neko en laisse. L'immense manoir se dressait enfin devant eux, et les portes s'ouvrirent aux mains des servantes qui vinrent accueillir le blessé avec inquiétude. Ce dernier les repoussa, mais enleva sa veste blanche pour la déposer sur les bras de la première servante qui se chargea de l'envoyer aux soins. -Hannah!!La jeune femme accourut, et regarda l'état de son maître avec inquiétude: -Monsieur que vous est-il... -Va chercher des fils et des aiguilles tout de suite. -Oui monsieur...Elle courut donc chercher le nécessaire alors que le maître des lieux se dirigeait vers la salle de bain du rez-de-chaussée. Charles l'aîné entra dans le salon, le neko tenu en laisse, et vint voir les derniers papiers étalés sur la table qui indiquaient leurs missions accomplies. Il tourna les pages un bon moment alors que ses yeux se rivaient sur tous les noms qui avaient été barrés et ceux qui ne l'étaient pas. Il arriva ensuite à celle où le nom d'Eden ainsi que sa photo y étaient affichés, avec tous les renseignements à savoir là-dessus. Le prix aussi, y était inscrit, mais beaucoup moins élevé que ce que l'autre avait annoncé... Entretemps, Charles était également affairé. Devant cette glace immense qui passait du plafond au sol, il regardait sa peau blanche terrassée, dévorée par le rouge pourpre de son sang. Passant le fil dans l'aiguille, ce fut ensuite l'aiguille qu'il passa dans la chair, pour retirer avec la force du fil la balle qui y était encore logée. Une légère grimace apparut sur son visage pourtant impassible, les sourcils froncés vers le haut, les lèvres entrouvertes, lesquelles laissèrent passer un gémissement presque étouffé. Était-ce de la douleur ou du plaisir? Le masochisme n'avait aucune limite, mais s'il avait pu le refaire il l'aurait peut-être fait... En attendant, le sang tâcha la salle de bain ainsi que le lavabo lorsque la balle tomba de l'orifice. Le fil avait changé de teinte, l'aiguille tomba sur le bord blanc, et son regard imprégné de lassitude se riva sur sa blessure. Il ne manquait plus qu'à recoudre... ses mains s'activèrent à la hâte, il planta l'aiguille dans l'épiderme, et serrait une fois l'autre morceau de peau atteint. Nouant, coupant le fil, il délaissa l'aiguille sur le bord du lavabo et constata la blessure sur son flanc. Elle n'était pas si profonde, ni même trop grande, mais ce fil noir cassait avec beauté la blancheur de sa peau si douce et cadavérique. À ce constat il fronça les sourcils. Pendant une semaine tout au plus il ne pourrait même plus se voir de la même façon! Raison de plus pour faire payer à ces gorilles cet acte qui leur coûtera très cher... trop cher. Hannah était derrière lui, calme, silencieuse, le regard rivé au sol et tenant aux mains les rouleaux de bandages. Une fois que le maître se retourna pour lui faire face, elle vint à lui, se baissa, et passa les bandages autour de sa taille en serrant bien. Charles ne la regardait même pas, trop préoccupé à réfléchir sur ses futures intentions, mais elle savait d'avance ce qu'il allait ordonner et ce qu'elle devrait faire. Le manoir tantôt paisible deviendrait en cette triste journée le théâtre d'une nouvelle tragédie, les sons et les parfums tournant dans l'air du soir, valse mélancolique et langoureux vertiges... Les paupières mi-closes, les iris rivés dans le vide de ses pensées, le maître passa ses doigts fins et délicats dans sa chevelure blanche et luisante. Ses lèvres s'entrouvrirent une nouvelle fois, doucement, légèrement, et dans ce peu d'ouverture laissèrent passer un soupir presque désespéré. Une fois que la servante termina, il prit une nouvelle chemise et l'enfila, alors que de nouvelles paroles résonnaient dans la pièce: -Ils sont déjà là. Prépare le tout. -Oui, Monsieur. Dit-elle en s'inclinant, sortant de la salle de bain pour appeler toutes les servantes, servants, et autres domestiques. Charles noua le tissu à son col pour le faire apparaître aussi beau qu'avant, un noeud noir et bien ordonné. Sa veste blanche couvrit ses épaules, ses gants glissèrent sur ses mains longues. Devant ce miroir qui le reflétait, son regard se fit froid et distant. Plus rien ne comptait à présent que d'obtenir ce qu'il avait toujours souhaité, et pour l'heure, cela consistait au paiement de ce neko qu'il s'était coltiné. Pourquoi les gens se compliquent-ils autant la vie? Payer et partir tranquillement avec l'objet souhaité aurait été un échange bien plus calme et distrayant que de se mettre à dos l'un des plus glacial tueur du monde... d'autant plus que son tempérament l'exigeait, sans compter son manque de coeur. La pitié... il n'avait jamais pitié de rien ni de personne, et c'était peut-être cela qui l'avait élevé au rang ultime de garde du corps. Aujourd'hui et seulement aujourd'hui pour la bonne cause, il devait protéger un objet qui n'avait pas été payé, un objet qu'il avait finalement amené chez lui mais qu'il voulait voir rapidement disparaître. Il demanderait peut-être à son frère d'aller chercher une autre animalerie prête à en payer le prix, puis règlerait totalement ses comptes avec celle qui osait envoyer des hommes pour le récupérer. Ses sourcils blancs se froncèrent, son regard devint hautain et sa main se posa sur le pommeau de son épée. S'ils le cherchaient, ils allaient le trouver, et bien vite. D'un pas tout aussi gracieux que lors de ses pires travaux, il passa le pas de la porte de la salle de bain, laissant le désastre ensanglanté sur le lavabo, et se dirigea vers le salon où il vit son frère avec l'objet en question. Sans même regarder ce dernier, il le dépassa pour river son regard sur son aîné, le voyant étrangement plus inquiet que d'habitude. -Que se passe-t-il? -Le prix qu'ils t'ont donné n'est pas le bon. En tout cas, ils ont surestimé leurs capacités de paiement. Charles jeta un coup d'oeil au carnet et grommela, assez mécontent de la nouvelle, à laquelle pourtant, il n'était pas étranger. -Ils ont donc vraiment menti... -Tu le savais? -Oui. Cela fait un moment que Lord Hanashi m'avait ordonné de surveiller ces crapauds... et il n'avait pas tort à vrai dire. -Donc tu étais là pour les espionner... Charles le cadet passa sa main dans ses cheveux, soupirant. -Bien sûr... c'est aussi pour cela qu'ils se sont pris à nous, et par la même occasion qu'ils nous ont suivis. Son sourire et son regard en coin d'yeux fit écarquiller ceux de son grand frère. Il était vraiment imprévisible ce petit, et en plus de prévoir tout, il arrivait à savoir ce qu'il se déroulait autour de lui. Loin de vouloir le réprimander, Charles l'aîné se sentit un peu plus fier d'avoir un énergumène plus fou encore que lui, car il savait qu'il pouvait le laisser seul sans qu'il n'ait à s'inquiéter de lui. Cela se voyait déjà, à son hyperactivité, que les balles le touchent ou non, qu'il n'ait plus aucun membre ou plus de tête, personne n'arrivera à le calmer tant qu'il ne poursuivra pas son but. C'était également pour cela, qu'il fallait éviter de lui attiser une rancune qui risquerait de devenir assez grave, et même dans l'au-delà. Charles l'aîné soupira, puis afficha un léger sourire en coin de lèvres: -Bon alors je peux te laisser faire. -Tu me prends pour qui? -Essaie de ne pas blesser la marchandise, sinon elle sera fichue. Dit-il en jetant un oeil au neko, tendant la laisse à son frère cadet. Le petit démon à l'apparence d'un ange prit la laisse de ses mains et afficha un sourire des plus machiavéliques. -J'ai pas besoin de tes conseils. Charles fit un signe de la main et sortit du manoir. Il n'y avait eu aucun bruit, mis à part celui du fiacre qui s'était lancé avec les chevaux, et un silence assez pesant plomba le manoir. Il n'y avait plus aucun mouvement, plus aucune respiration qui se manifestait. Charles s'était approché de la fenêtre, l'animal en main, l'épaule posée sur le cadre de celle-ci de façon à ne pas être visible. Hannah, qui s'était préparée, était à présent à côté, un sniper à la main. D'autres servantes étaient éparpillées dans tout le manoir, à chaque fenêtre, à chaque porte, prêtes tout démolir ou à tout tuer d'une seule pression de gâchette. Oui, c'était ce genre de silence qu'il aimait par dessus tout. Ce genre de silence qui ressemblait à celui qui précédait l'instant où ton coeur s'arrêtait et ne battait plus, ce genre de silence qui annonçait tout simplement la mort. Soudain, une silhouette apparut dans la cour, à côté de la fontaine. Elle n'eut même pas le temps de se cacher derrière que la balle de Hannah l'atteignit, et elle sombra au sol, dans son propre sang. C'est alors une série de masses qui s'enchaîna à atteindre le manoir, mais les coups de toutes les fenêtres fusèrent et elles tombèrent toutes au sol avant d'atteindre ne serait-ce que les marches d'entrée. Charles poussa le neko au sol, de façon à ce qu'il évite les balles des "ennemis" qui se trouvaient à l'extérieur, puis le prit par la laisse et l'emmena dans une des salles du sous-sol, fermant la porte derrière lui. C'était un des rares endroits où il aimait à rentrer, dû au fait qu'il renfermait tous les anciens objets et souvenirs d'une certaine personne en plus de ses anciennes affaires familiales, mais c'était la seule qui était plus blindée encore que le reste du manoir et où ils ne risquaient pas de venir les chercher. -Reste calme et ne bouge pas si tu ne veux pas te faire éventrer. Dit-il en s'adressant au neko, attachant la laisse au pied d'un énorme divan. Bon, à présent que tout était géré par Hannah et ses collègues, il n'avait plus qu'à préparer le tout, au cas où. Sa main s'infiltra dans un des tiroirs des commodes qui se dressaient dans cette grande salle où la seule lumière était celle des chandeliers. Il récupéra un 9mm, le chargea et le plaça dans sa poche en attendant. S'installant sur un des fauteuils, scrutant une des vieilles photographies poussiéreuses et encadrées d'arabesques, il se demandait encore combien de temps tout cela durerait. Son coude se posa sur l'accoudoir, sa joue sur le dos de sa main, et il se mit à jouer avec l'un des couteaux qui avait été déposé sur le bureau. Cette photo... il demandera à Hannah de nettoyer cette pièce et peut-être même de tout brûler. Il ne venait jamais ici, c'était également pour cela qu'il n'y avait jamais fait attention, mais se débarrasser d'un passé trop encombrant était la meilleure des choses à faire en ce bas monde. Les coups de feu retentirent, des tremblements gigantesques fit vibrer les murs, mais Charles resta calme et impassible. C'était pareil que ce jour-là, où il l'avait rencontré. Sous ce ciel triste et beau comme un grand reposoir, le violon frémit comme un coeur qu'on afflige... valse mélancolique et langoureux vertiges, comme ces fleurs qui s'évaporent, ainsi qu'un encensoir... |
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Eden Neko mâle
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| Sujet: Re: Harmonie du Soir... [PV: Eden] Ven 18 Fév - 20:08 | |
| Les humains avaient juste l'air de se ficher totalement de ses paroles. Bah. C'était bien la peine, de jouer le provocateur. Ça n'avait aucun effet. Enfin, il comprenait que les deux psychopathes avaient d'autres histoires à régler. Des histoires le concernant. Aussi, il n'en rajouta pas, se contentant de rester silencieux durant le reste du voyage. Silence. Juste les cliquettements des sabots des chevaux sur le sol, et les respirations des humains. Eden aurait pu s'endormir, si ils n'étaient pas arrivés à destination, et si on ne l'avait pas arraché de son siège avec autant de délicatesse qu'un gorille manchot. Ah, la douceur, bon sang, la douceur. Ils ne semblaient pas connaître cela. Et ça chagrinait le félin, qui n'avait connu que cela durant toute sa vie. Depuis plusieurs heures, il se faisait malmener de droite à gauche, comme un pauvre sac rempli d'argent. Il était sensible le pauvre. Il avait mal aux côtes, à gauche. Il devait sûrement avoir des bleus. Son pauvre corps si parfait. Il toucha du bout des doigts ses côtes dans un grognement silencieux. Il avait mal. Même si Charles² devait certainement avoir encore plus mal. Il le vit donner sa veste souillée de sang à une femme, qui, vu sa tenue, devait être une servante. Ah. Il était donc véritablement tombé sur des aristocrates. Tant mieux, il ne serait pas dépaysé. Sauf si il ne s'attardait pas ici. Vu la petite guerre qu'il semblait avoir déclenché...
Il suivit docilement les humains à l'intérieur. Il n'avait plus le cœur à protester, tiens. Il n'avait plus le cœur à rien. Son maître n'était plus là. Il n'était plus rien. Jusqu'ici, il avait fait tout ce qu'il avait pu pour aller à l'encontre du destin. Mais finalement, on ne l'entendait plus. Qu'importe ses miaulements révoltés, plus personne ne l'écoutait. Ses bribes de paroles s'envolaient dans les airs. Plus personne ne l'entendait. Il l'avait compris à présent, et il se taisait. Tiens, et si il ne disait plus rien ? Après tout, pourquoi parler, si on se fichait de ce qu'il disait ? Ouais, il allait se taire à jamais. On l'amena au salon, là on continuait de lui laisser cette fichue laisse au cou. Il déglutit avec dégoût. Autour d'eux, les servantes s'affairaient, et il vit Charles² disparaître dans une autre pièce. Sûrement parti se recoudre le ventre, devina t-il quand il réclama du fil et une aiguille. Eden tendit l'oreille, et put entendre l'infime gémissement que l'humain poussait. Huh, ses instincts sadiques le firent étirer un sourire satisfait. Bien fait. Il n'avait aucun scrupule, le chat, à se contenter du malheur des autres. Ce n'était qu'un chat, après tout, et les états d'âme, il n'en avait que faire. Aussi, aucun remord ne lui vint quand il se trémoussa de bonheur rien qu'à entendre l'humain souffrir.
Le temps était à l'orage, dehors. Non, il ne parlait pas du ciel, mais de cette étouffante ambiance tendue. Les servantes semblaient nerveuses, il le ressentait jusqu'au bout de ses oreilles félines. C'était d'ailleurs très désagréable. Allait-il se passer la même chose que précédemment ? Décidément, quelle chance de se retrouver au beau milieu d'une guerre. Si il avait su que tout cela lui arriverait... Il ne serait pas là, non. Il aurait lutté au mieux pour s'enfuir, il serait resté à l'animalerie, il... Il ne savait pas, mais en tout cas, il aurait tout fait pour éviter de se retrouver ici. Malheureusement, le destin en avait voulu autrement. Il avait toujours su que les chats noirs portaient malheur. Soupirant silencieusement, il jucha d'un regard Charles. Ah, ce type gardait-il constamment cet air blasé sur son visage ? C'en était presque effrayant. Constatant qu'il n'obtiendrait rien de cet humain, le chat se glissa sur le côté, allant s'asseoir sur le rebord du canapé. « Le prix qu'ils t'ont donné n'est pas le bon. En tout cas, ils ont surestimé leurs capacités de paiement. » Ah. Charles² était de retour, et l'odeur métallique de son sang s'était un peu estompée. Le chat releva un regard impassible, suivant leur conversation.
« Essaie de ne pas blesser la marchandise, sinon elle sera fichue. » C'était si gentil de penser à lui. Un peu plus et il en serait presque touché. Seulement, il ne leur pardonnait pas d'avoir été entraîné dans une espèce de guerre irréelle. Alors non, il ne retint de ce raisonnable conseil qu'une indifférence totale. Qu'on le frappe ou non, cela n'avait plus d'importance. Ses côtes en avaient déjà souffert, pas plus que sa pauvre nuque meurtrie par le collier de cuir qui lui brûlait la peau. Il regarda Charles s'éloigner, alors que le silence s'installait parmi eux. Un silence total, lourd et pesant. « L'instant Kodak », souffla le félin. Il avait entendu cela dans une publicité, et c'était exactement ce qu'il ressentait. C'était ce moment-là, exactement, celui-ci dans lequel on retenait son souffle avant que tout ne parte d'un coup. Coup de feu. Ça y est. C'était l'explosion. Ses oreilles en frémirent, alors qu'il apercevait un corps tomber dans un bruit sourd. La même odeur qu'il avait senti quelques instants auparavant, celle du sang, lui revint dans les narines. Les coups de feu repartaient de plus belle, il avait l'impression que ses tympans allaient exploser. Il restait, paradoxalement au vu de la situation anarchique qui l'entourait, totalement stoïque, complètement absorbé, les yeux grand ouverts. C'était la guerre, tout autour de lui.
La mort laissait derrière elle une effroyable odeur, mélange de sang, de fer et de poudre, et Eden en eut un haut-le-cœur. Personne ne pouvait mieux sentir cette odeur que lui, malheureusement. Il serra les dents, en ravalant sa salive avec difficulté. La mort, la mort, la mort. C'était la mort tout autour de lui. Lui, simple esclave, félin de compagnie, n'avait jamais vu ça de sa vie, et c'était violent. Quelque chose se brisa en lui, mais il ne sut pas quoi. Quoi qu'il en soit, ce spectacle sanglant allait forcément le changer, on ne pouvait pas voir une telle chose et en rester indifférent. Combien de minutes s'était-il passé, depuis qu'il voyait tous ces hommes tomber les uns après les autres ? Cinq ? Dix ? Peut-être quelques secondes... On le poussa au sol, et il ne s'y attendait tellement pas que son équilibre félin n'eut pas le temps d'agir, et il atterrit lourdement sur son épaule. Ayant à peine le temps de pousser un miaulement de protestation, on le tira vers le sous-sol, bien loin bruit et de l'agitation. Pourtant, Eden entendait encore les coups de feu et les cris, qui furent un instant couverts par la voix de Charles².
Il ne répondit rien. Il écoutait le bruit des armes en reniflant pour humer l'odeur de la mort. Mais il ne la sentait plus d'ici. Son corps se détendit inconsciemment. Que faisaient-ils ici ? Ils attendaient ? Pourquoi ? Pour qui ? Et pour combien de temps ? Eden posa un instant son regard sur l'humain, qui lui-même, contemplait une photo. Sa main vint pensivement caresser le cuir du collier. Attendre, encore un peu... On le lui enlèverait peut-être si il restait sage, qui sait ? Alors il attendait. Les murs tremblaient, et l'odeur de sang, jusqu'ici peu présente, gagna un peu d'intensité. « Tout ça pour un simple petit paquet d'argent. Ça va loin, pour une transaction si banale. » N'avait-il pas raison ? Si Charles² avait agi comme ça au départ, c'était parce qu'on ne lui avait pas donné l'argent. Mais il ne l'aurait pas cet argent, il ne l'aurait jamais. Enfin... Eden disait juste ça pour parler, il avait besoin de couvrir cet incessant bruit qui bourdonnait au creux de ses oreilles. « Ou peut-être... Que tu m'utilises comme prétexte pour tuer tous ces gens ? Je ne t'en veux pas, tu fais c'que tu veux, après tout... Mais cette situation est d'un pathétique, jamais je n'ai vu ça. Et j'ai déjà vécu beaucoup de vies. » Il ne le regardait même pas en parlant. Il fixait le sol, la pièce était sombre. Ses yeux émeraudes brillaient légèrement, dans la semi-obscurité qui les entourait.
« Détache-moi, s'il te plaît, je ne peux plus supporter ce foutu collier. »
En disant cela, il tira sur le cuir qui enserrait son cou. Une légère grimace lui déforma le coin de la bouche. Il n'en pouvait plus. Il n'avait, de toute sa vie, porté un accessoire pareil. C'était humiliant, douloureux, et rabaissant. Un véritable accessoire pour esclave, ce qu'il n'était pas. « Oh. Et en parlant de 'ne pas blesser la marchandise', ce n'est pas ce que j' appelle prendre soin de moi. J'ai les côtes meurtries, elles sont sûrement couvertes de bleus. » Il passa la main sur son flanc. Il avait mal partout, et il était complètement déboussolé, physiquement comme psychologiquement. Il n'avait pas peur, non. Mais il savait que la vue de tous ces cadavres ne le laissait pas indifférent. Qu'en serait-il, à présent ? Pourrait-il redevenir comme avant ? Et que deviendrait sa vie ? Pour l'instant, seul importait son état, il attendait qu'on le libère de son collier.
Au dessus de sa tête, c'était la guerre, mais lui, il voulait juste qu'on le soigne. Seul importait sa petite personne dans ce bas-monde. |
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Charles Grey Maître
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| Sujet: Re: Harmonie du Soir... [PV: Eden] Lun 14 Mar - 3:04 | |
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Le violon frémit comme un coeur qu'on afflige, un coeur tendre, qui hait le néant vaste et noir... Ses perles bleues scrutaient avec attention cette photo qui le hantait depuis déjà plus de cinq minutes. Un portait qu'il n'aimait à voir mais dont il était contraint et qui le forçait à voir et revoir ce passé qu'il ne s'était pas lassé d'oublier. Il avait ce regard d'enfant, celui que l'on affligeait lorsque les douleurs étaient encore perdues dans son coeur et que les cris de désespoirs et d'égarement résonnaient en son sein. Ses doigts tripotaient le couteau, le firent danser, valser entre sa main et le bois de ce bureau assez creux. La poussière se levait par le tintamarre des coups violents et des explosions à la surface, mais son attention se fit muette, distante, face à une scène qu'il ne voyait pas. Ce qu'il faisait? Réfléchir à cette situation qui commençait à lui prendre les tripes avec une rage qu'il haïssait tant. Il détestait les mauvaises transactions, et quoiqu'il en dise, il devait avouer que le neko, noué au pied du fauteuil, n'avait pas tort. Il parlait énormément le bougre, mais il ne répondit pas à ses maintes plaintes et provocations qui commençaient à se faire fantômes dans son oreille. Il fallait à tout prix qu'il trouve une animalerie mais vu comme il s'était démené contre ce vendeur, il risquait de se faire rejeter et poursuivre par toutes les autres boutiques. Que faire? Que faire? Que faire?... lui qui avait toujours eu de bons échanges et un commerce des plus profitant [en menaçant bien sûr mais quand même], n'arrivait ni à se débarrasser de ce poids qu'il considérait totalement lourd et aussi de boulet, ni à recevoir cet argent, ce maudit argent qu'il avait été censé de recevoir.
-Tout ça pour un simple petit paquet d'argent. Ça va loin, pour une transaction si banale.
Ses sourcils blancs se froncèrent, son visage se crispa légèrement et il joua plus frénétiquement avec le couteau qui éraflait la surface de bois du bureau, déjà bien abîmé. Qu'allait-il faire? Charles, son frère, était parti de façon à le laisser régler ses affaires tranquillement et de façon à prévenir les autres boutiques d'une menace bien ressentie si elles ne coopéraient pas. Mais de son côté, quelle décision assez bonne prendrait-il? Pour le moment il n'avait pas le choix, il fallait qu'il se coltine sur les bras ce neko qui ne passait son temps qu'à se plaindre et à gémir de tout et n'importe quoi... il n'était ni recyclable ni jetable... quelle vaine!
-Ou peut-être... Que tu m'utilises comme prétexte pour tuer tous ces gens ? Je ne t'en veux pas, tu fais c'que tu veux, après tout... Mais cette situation est d'un pathétique, jamais je n'ai vu ça. Et j'ai déjà vécu beaucoup de vies.
La photo qui était devant lui l'exaspérait. Un jour ou l'autre il fallait qu'il la jette, qu'il nettoie cette maudite sale et qu'il la réserve en cage à neko... oui, cela serait bien plus pratique tiens! Et pourquoi pas commencer dès maintenant? S'il fallait qu'il s'occupe de lui, il n'avait plus qu'à le caser là pour qu'il se taise une bonne fois pour toutes...
Détache-moi, s'il te plaît, je ne peux plus supporter ce foutu collier.
Les bruits se faisaient encore trop puissants au-dessus de cette cave où il avait tout accumulé. Ils ne pouvaient pas encore sortir et ils ne sortiraient pas avant que Hannah ne vienne toquer à la porte. Par chance, il avait encore des armes si jamais cet "ennemi" voulait s'infiltrer, et il pourrait toujours cacher le neko dans un coffre... encore fallait-il savoir lui enseigner à se la boucler...
-Oh. Et en parlant de 'ne pas blesser la marchandise', ce n'est pas ce que j' appelle prendre soin de moi. J'ai les côtes meurtries, elles sont sûrement couvertes de bleus.
//SHLAK//
Le couteau vola telle une flèche, rasant la joue du neko et se plantant dans le fauteuil en se balançant une fois bien enfoncé. Il n'avait pas hésité à le lancer, car il lui empêchait de réfléchir correctement à ses fichues transactions et aux pertes qu'il gagnerait sur le nom des Comtes de Grey. Il se leva d'un pas léger, se dirigeant vers la photo qu'il brisa et jeta à la poubelle non loin de là, avant de dépoussiérer un peu une des étagères de son gant blanc et de venir par la suite ôter le couteau du fauteuil.
-Tais-toi un peu, nous ne sommes pas dans un hôtel quatre étoiles, alors si tu veux rester en vie et avoir un minimum de luxe, tâche de te taire.
Il soupira, entendant pour la énième fois des tremblements semblables à des séismes parcourir les murs. Posant le couteau dans le revers de sa veste, il posa ses mains sur sa taille, regardant vers le plafond puis scrutant la pièce dans ses moindres recoins.
-Bon, en attendant je vais faire de cela ta pièce. Puisque de toute façon, tu ne risques pas de partir de si tôt...
Oui, il l'avait déjà conclu.. mais il n'avait pas eu le choix et ni tort. Il se mit à tout jeter. Livres qu'il avait mis du temps à écrire, souvenirs en photos, objets qu'il considérait comme précieux... tout passa dans le sac à poubelle et il se contenta de jeter et encore jeter jusqu'à ce qu'il ne reste plus que les meubles. Après tout, rien n'était intéressant dans cette pièce, tout devait passer à la trappe. Au bout d'un moment et une fois le tout terminé, il ouvrit une porte dissimulée derrière la bibliothèque et ouvrant sur une salle de bain pour prendre une serviette et un gant de toilette, les humectant d'eau et venant vers le neko qu'il attrapa par les poignets pour tout d'abord les attacher.
-Cela t'évitera de trop bouger. Dit-il d'un ton plus calme et moins sec, se concentrant à la fois sur ses papiers et son argent, et cette guerre qui se déclarait au-dessus d'eux. Il lui ôta alors le collier et la laisse, puis lui fit pencher le buste sur ses genoux une fois qu'il se soit installé sur le divan, épongeant par la suite sa trace rouge. Avec attention et application il n'omit aucune partie, ôtant avant tout les saletés accumulées à cause du collier, puis avec la serviette il lui appliqua une pommade spéciale pour lui calmer la douleur et la brûlure. Il massa en même temps, de façon à retirer un peu plus la tension qui était dans ses muscles.
-Je pense que tu dois avoir soif. Dit-il simplement, après lui avoir mit un pansement autour du cou pour qu'il évite qu'il ne se gratte.
Sans attendre sa réponse, il se dirigea une nouvelle fois vers la salle de bain, ôta ses gants et se lava les mains, avant de revenir, un verre d'eau à la main et le lui tendant pour qu'il puisse boire. Il n'avait pas attaché ses poignets trop fortement de façon à ce qu'il n'y ait aucun frottements, mais assez étrangement de façon à ce qu'il ne puisse pas fuir, pour le moment... C'était assez bizarre qu'il réagisse ainsi. Il n'aimait pas le contact, n'aimait les nekos qu'en cage ou avec la tête coupée, et ne supportait pas prendre soin de quelqu'un d'autre que lui... alors pourquoi agissait-il ainsi? La réponse était claire: C'était de la bonne marchandise! En tout cas, c'était ce dont il était convaincu... Mais au moment où il allait lui demander encore autre chose, la porte s'ouvrit et Hannah apparut. Elle se courba pour s'incliner avec un grand sourire.
-Monsieur, nous avons réussi à terminer.
Charles soupira. Encore une fois vainqueur et il n'avait pas eu besoin, cette fois-ci, de se salir les mains. Quel bonheur de se dire que les perdants étaient à présent sur le tapis...
-Bien. Prépare-moi cette salle pour l'hybride, et installe-lui un lit. Je m'en vais m'occuper du reste.
Sans plus attendre, il monta au rez-de-chaussée alors que Hannah se mit à sourire au neko, lui installant tout le nécessaire avant de le faire sortir, de façon à nettoyer la pièce plus proprement. Elle vint vers lui et sourit:
-Pendant que nous nettoyons votre pièce, je vous conseille d'aller prendre un bain, cela vous régénèrera un peu.
Elle le mena donc au premier étage du grand manoir, parcourant les nombreux couloirs effrayants et lui ouvrant la porte de la salle de bain largement plus grande que celle du sous-sol, une salle de bain immensément grande et qui comprenait en plus de la douche, de la baignoire et du jacuzzi, un sauna des plus agréables. Elle lui sourit une nouvelle fois, lui détachant les mains, et lui tendant les serviettes et les savons:
-Prenez votre temps.
Elle sortit donc, se dirigeant vers le sous-sol après avoir fermé à clef derrière l'hybride. Après tout, tant qu'il ne serait pas habitué à la demeure, il n'obtiendrait, certainement, aucune liberté....
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Eden Neko mâle
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| Sujet: Re: Harmonie du Soir... [PV: Eden] Sam 19 Mar - 0:33 | |
| Il avait peut-être trop parlé. Le couteau fendit l'air, sifflant tout près de son oreille et lui entailla la joue. Ses oreilles se dressèrent brusquement, alors que ses pupilles se dilataient sous l'effet de la surprise. Il n'avait même pas eu le temps de réagir. Ses doigts pâles glissèrent, tremblant, sur sa joue dont l'éraflure rouge sang le brûlait désagréablement. Donc... Il avait compris. Il se taisait. C'était, quoi qu'il en soit, une façon plutôt radicale de lui demander de se taire. Charles² se levait, Eden faillit sursauter. Cet homme lui faisait décidément de plus en plus peur. Il ne savait même pas si il risquait de se faire tuer ou non – au début, il n'y croyait pas mais cet humain était vraiment convaincant, à la longue. L'homme aux cheveux clairs prit la photo qu'il contemplait depuis tout à l'heure, et la jeta, avant de se rapprocher d'Eden qui se fit tout petit sur son canapé. Non, il ne voulait pas mourir, pas si jeune !
« Tais-toi un peu, nous ne sommes pas dans un hôtel quatre étoiles, alors si tu veux rester en vie et avoir un minimum de luxe, tâche de te taire. »
Tout à fait, message passé. Il ne prit pas la peine de répondre, ayant déjà pincé les lèvres, silencieux depuis le lancer de couteau. Charles² le retirait d'ailleurs, tandis que les oreilles affûtés du Neko pouvaient toujours entendre le brouhaha de la guerre, en haut. Ah. Il devait éviter de se concentrer sur ça. Les coups de feu faisaient tressaillir ses oreilles. Les plaquant légèrement en arrière, il posa de nouveau ses yeux sur l'humain, qui lui annonçait que cette pièce serait la sienne. Oh. Il en était vraiment enchanté. Si, si, il avait toujours rêvé de vivre au sous-sol... Eden se mordit la langue, évitant de laisser quelques paroles provocantes sortir de sa bouche. Chut. On est sage et on se tait. Il ne savait pas ce que faisait son maître improvisé – qu'il ne considérait d'ailleurs pas du tout comme tel. Il était en train de tout jeter, livres, photos et autres. Objets que le chat avait analysé comme étant précieux – ce genre d'objets comptaient souvent beaucoup pour les humains, il l'avait remarqué. Bah. C'était quoi, ça ? Il pétait un câble ? Bah. Il le laissait faire, qu'il se fasse plaisir, hein. Et puis, oh, une salle de bain cachée. Magique. Il revint vers lui, et lui attacha les poignets. Eden le laissa faire bêtement, en partie parce qu'il ne s'en rendit pas compte tout de suite, et aussi parce qu'il avait à présent peur de dire quoi que ce soit.
« Cela t'évitera de trop bouger. »
Pourquoi ne pas bouger ?! Parce qu'il comptait s'attaquer à lui, c'était ça ?! Argh, non, c'était trop tôt, c'était encore trop tôt ! Eden ferma les yeux, serrant les dents. Il sentit qu'on lui retirait son collier. Pour mieux être étranglé ? Il ferma un peu plus les yeux, décidant de rester totalement immobile, il en souffrirait sûrement moins. Mais non. Un gant humide, frais, vint se poser sur sa nuque. … Ah. Il ne le tuait pas tout de suite, alors ? Un soupir rassuré sortit d'entre ses lèvres. Il vivrait encore. Le Prince était immortel. Bien que ce fut peu agréable dans le sens où cet inconnu l'effrayait littéralement, Eden laissa Charles² s'occuper de sa chair meurtrie. Ce fut vite fini, clos par un vulgaire pansement qu'il ne put s'empêcher de toucher aussitôt. Disons que c'était aussi dérangeant que la présence d'un collier, la douleur en moins. Mais dérangeant quand même.
« Je pense que tu dois avoir soif. »
Euh. Eden devait avouer que tant de gentillesse si brusquement, c'était très déstabilisant. Perturbant. Il haussa un sourcil, plissant ensuite les yeux, peu convaincu. Euh... Est-ce que c'était ses précédentes paroles qui avaient eu un quelconque effet, ou... ? Parce que là, excusez-le, mais il ne comprenait pas. Pourquoi ? Et pourquoi maintenant ? Bah. Il s'en fichait. Il prit le verre qu'on lui tendit, le vidant d'une traite. Maintenant, il s'en rendait compte, sa bouche était sèche. L'angoisse, peut-être, le stress, sûrement, et la raison de tout cela devait être en partie dû au grabuge qu'ils entendaient enc... Ah tiens. Non. Il n'y avait plus rien. Une porte s'ouvrit, et le chat se tourna brusquement, sur ses gardes. Ah. La servante de tout à l'heure. D'après ses dires, la guerre était terminée, ou plutôt, ils avait 'terminé'.
« Je vois que vous avez été plutôt efficaces, leurs gémissements ont été de courte durée. »
Non, il n'avait pas pu s'empêcher de faire une remarque. Mais même d'ici, même à travers cette porte, il avait tout entendu. Et tout cela le hanterait encore longtemps. Ils étaient morts, bon sang ! Il était le seul ici, que ça touchait un minimum. Bon, certes, il se fichait de la mort de ces paysans, mais tout de même... Ils étaient morts. Morts. Oh, mais. Charles² s'en allait, le laissant seul avec la demoiselle. Sûrement en avait-il assez, de sa royale présence ? Les réflexions du chat étaient peut-être agaçantes, mais elles étaient vraies. D'ailleurs, il n'y a que la vérité qui blesse, disait-on... Eden en avait assez, aussi. Il se sentait incroyablement fatigué, et les liens qui enserraient ses poignets ne le faisaient même pas réagir. Pour quoi faire ? Pour se prendre un poignard dans le crâne ? Très peu pour lui ! La jeune femme, la servante, elle était belle. Eden n'avait jamais vraiment aimé les femmes, mais elle était belle quand même. Cruelle beauté, songea t-il quand il la revit, fusil à la main.
Sa voix était douce et posée. Quel contraste, quand on la savait capable de tuer un homme avec tant de sang-froid. Eden était officiellement tombé sur des cinglés. Il avait toujours eu de la chance. Enfin, ils quittaient cette pièce lugubre et glauque, et montaient même au premier étage. Tant mieux, un peu de lumière ne faisait pas de mal. D'ailleurs, de ce qu'il avait compris, il allait pouvoir prendre un bain. Tant mieux. Il se sentait souillé de sueur et de poussière, et cet homme l'avait touché... Il en frissonnait encore. La salle de bain était plutôt grande, bien que le chat n'en retint qu'une indifférence totale. N'oubliez pas qu'il avait l'habitude de ce genre d'endroits, il était un Prince. La jeune servante lui libéra les poignets, avant de lui tendre serviettes et savon. Elle lui souriait, en plus, et Eden était si épuisé qu'il faillit en être touché.
« Prenez votre temps. _Ah. Euh. M... »
… Merci. Mais elle était déjà partie, prenant bien soin de verrouiller la porte. Eden poussa un long soupir, posant les serviette sur un meuble. Bien. Puisqu'il avait la salle de bain pour lui tout seul, autant en profiter. Il se débarrassa de ses vêtements et se glissa sous la douche. L'eau tiède coula sur ses fins muscles, les détendant agréablement. Moins courbaturé, lavé et et plus en forme, il décida, vu le temps qu'il semblait avoir devant lui, de faire ensuite couler un bain. On le lui avait toujours fait pour lui. Quand il pensa à cela, il en retint une amère déception. Sa vie de Prince lui manquait, alors qu'il l'effleurait une nouvelle fois du bout des doigts. Mais ce ne serait plus pareil, rien ne serait jamais pareil. Il en était écœuré. Malade, même. Tout partait en morceaux, qui commençaient peu à peu à lui lacérer le cœur. La vie était cruelle. Mais il était un Prince, et il resterait digne. Il se glissa dans l'eau chaude, ne prenant pas compte de son pansement, qu'il mouilla sans y faire attention.
« Eden Lewandowski. »
C'était ce qu'il était, c'était QUI il était. Il l'avait dit à voix haute pour mieux s'en assurer. Et c'était vrai, il se sentait mieux. Le son même de sa voix avait un côté rassurant, plutôt douillet. Sa propre voix, c'était tout ce qui lui restait. Ses doigts glissèrent le long de ses côtes, et il compta ses bleus. L'un d'eux, plus gros que les autres, s'étalait sur son flanc droit. Il virait au bleu foncé, et Eden grogna de douleur quand il l'effleura. Aïe. Il souffrait. Lui, le Prince, souffrait. C'était inadmissible. Il appuya plus fort sur l'hématome, grondant d'un air sombre et grave. Charles² lui paierait cet affront, il pouvait en être sûr ! D'ailleurs, ça méritait bien une petite conversation à voix haute, puisqu'il était seul et que sa voix lui faisait oublier le reste.
« Stupide humain... Quel enfoiré. Je le ferai tuer, ce.. ce... »
Il murmura tout un chapelet d'insulte que l'humain méritait. Ou plutôt, il se tuerait, comme ça il l'aurait bien profond ! … Ou pas. Eden ne voulait pas mourir. Il avait trop peur. Il était trop lâche. Prenant une longue inspiration, il s'enfonça dans l'eau. Restant quelques secondes en apnée, il remonta bien vite à la surface. Pfft. Et il avait été enfermé dans cette pièce. Se rendaient-ils compte de tout ce qu'il pourrait faire ? Sûrement pas. Il quitta la baignoire, se sécha rapidement et accrocha la serviette à sa taille. Et que faisait-il, maintenant ? Il cognait dans la porte jusqu'à ce que quelqu'un l'entende ? Eden passa devant le miroir, contemplant quelques instants son reflet. Il n'était plus le même, celui qu'il avait pu être ce matin-même. Ses bleus le montrait, de même que le bandage à son cou, qui commençait à s'en aller. Dans ses yeux émeraudes, une lueur fatiguée voilait son habituelle malice. Eden ouvrit un tiroir, le fouilla, et y piocha une lime à ongles. Sait-on jamais, peut-être cela pourrait lui servir – une lime à ongles dans l'œil pouvait être très douloureux. D'un œil contrit, il regarda un instant ses vêtements, décidant qu'il en demanderait d'autres, en meilleur état. Plus propres et moins abîmés. Dissimulant la lime derrière son dos, il vint frapper à la porte, avec l'espoir que quelqu'un ne serait pas loin.
« Euh... Hannah ? … L'autre, là ? »
Il ne savait même pas son nom, tiens. Mais il ne voulait même pas lui demander. Ce serait lui donner trop d'intérêt, et trop d'importance. Il n'en méritait pas, ce sale humain. Il avait beau s'être calmé un peu vis-à-vis de lui, il s'était quand même sacrément mal comporté avec lui le reste du temps. Ce n'était qu'un gosse violent, trop gâté. Un type cinglé. Un fou. Et le Prince n'aimait pas les fous. |
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Charles Grey Maître
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| Sujet: Re: Harmonie du Soir... [PV: Eden] Mar 29 Mar - 8:04 | |
| Les pas s'approchèrent avec une lenteur qui lui était propre. Ce silence, aussi lourd et pesant que s'il n'y avait jamais eu aucune forme de vie, l'accompagnait dans ce détour dont il n'avait jamais cru emporter avec lui, dans une forme de danger qui n'aurait pu s'être expliqué. Le temps passa doucement, les pas se firent plus lourds mais discrets, et là, derrière cette porte, le met lui attendait...
Le soleil se couchait peu à peu dans une lenteur qui lui était propre. Calme et doucereux, dans ce ciel qui devenait rougeâtre au fil des heures, il donnait à ce paysage un semblant de désir et de détente que lui n'avait pas. Cela faisait peut-être plus de dix minutes qu'il contemplait la cour de devant, à travers cette fenêtre du grand salon, comme si le crépuscule pourtant loin d'arriver encore pouvait le régénérer dans ses réflexions. Là, au fond, quelques domestiques ramassaient les corps qui avaient tâché le jardin, et les faisait disparaître dans un coin où personne ne pourraient les voir. Pourtant, même s'il avait réussi à les éliminer tous, il se demandait encore s'il n'y avait pas un piège à tout cela, s'il n'y avait pas quelque chose qui clochait et par la même occasion, s'il n'y en avait pas un qui était prévu pour pénétrer en ses propres lieux. Il fronça les sourcils : peut-être était-il en train de trop penser, trop réfléchir à ce neko qui pourtant lui importait peu... importait peu... non, ce n'était pas le mot, il le faisait carrément ralentir dans ses transactions! Si seulement il avait eu la noblesse d'être plus vif d'esprit. Quoiqu'à vrai dire, il avait au minimum le respect de se la boucler lorsqu'il le menaçait. Enfin... Et l'heure tourna. Alors que ses papiers dans la mains lui révélaient les quelques petits soucis financiers et par la même occasion commerciaux que le vendeur de cette animalerie lui avait créé, la jeune femme, gouvernante du manoir, de longs cheveux blancs et des yeux bleus à en faire virer les cadavres vint vers lui pour s'incliner respectueusement. Pour lui, elle semblait avoir une importance capitale même s'il ne le révèlerait jamais, et elle était pour lui un moyen de fonctionnement et de tournant assez important. De son allure elle s'approcha légèrement, le visage tourné au sol:
-Monsieur... , commença-t-elle, le jeune neko prend son bain, il ne devrait pas tarder à sortir.
-Sa chambre?
-Prête.
-Prépare-lui quelque chose à manger de rapide. Je ne veux cependant pas le voir à ma table.
Elle releva le visage et afficha un sourire, comme si elle avait été satisfaite. Mais elle ne l'exprima pas aussi clairement et, alors qu'il déposait les papiers sur la petite table, elle s'approcha, déposant ses mains sur ses épaules et collant son corps au sien:
-Allez-vous le tuer?... murmura-t-elle, muant ses lèvres violettes.
Il soupira. À vrai dire l'approche qu'elle avait avec lui ne le dérangeait pas... combien d'années cela faisait-il qu'il l'avait à son service sans qu'elle ne soit considérée réellement comme un de ces chiens domestiques?... beaucoup d'années. Et sans qu'il ne lui dise rien, elle comprenait parfaitement le moindre de ses faits et gestes par on ne sait quel lien qui l'unissait à lui, le rendant parfois invulnérable à ses demandes et ses désirs qui se traduisaient par ses regards. Comment il l'avait rencontrée importait peu, ce sont ces cheveux blancs et ces yeux bleus, les attributs qu'il avait lui-même, qui avait pu faire de sa beauté un charme exceptionnel à ses yeux. Enfin bon, oui, tout cela importait, et c'est dans cette même lassitude qu'il répondit, entrouvrant ses lèvres fines et dessinées avec perfection:
-Je verrai en fonction de son agitation.
Son regard se pencha sur les escaliers d'entrée du manoir lorsqu'il sortit de la pièce, suivi de la gouvernante. Que se passerait-il enfin? Il y avait des choses qu'il ne pouvait pas savoir, et ce neko qui lui causait des ennuis était bien loin d'apprécier son doux séjour au sein de l'habitation, en plus de cela animé par plusieurs aller-retours de travaux concernant les êtres de sa même espèce. Les nekos... une espèce qui n'aurait peut-être jamais dû exister et qui pourtant faisait autant d'heureux que des travailleurs en leur offrant un boulot. Triste sort, mais son frère n'avait jamais eu tort: le malheur des uns fait le bonheur des autres. Il les entendait alors, ces pas, qui semblaient discrets à toute oreille humaine mais pas aux leurs. Posté devant les escaliers, il tendait l'oreille, essayant d'analyser "ses" moindres faits et gestes. Quel était son but? Ils le savaient déjà, et c'est bien pour cela qu'accompagné de sa domestique, il monta doucement, très légèrement les marches d'escaliers, se dirigeant par la même occasion vers la salle de bain. Des pas lourds et mal calculés, transportant par la même occasion quelque chose d'assez lourd... Charles fronça les sourcils. Une nouvelle fois, encore, il fallait qu'il y aille et qu'il fasse couler le sang. À croire que ce neko avait été bien destiné pour cela... et c'est dans une dépêche rapide qu'il fit signe à Hannah de monter par l'autre côté du couloir qui rejoignait à l'endroit. Il n'y avait jamais eu autant d'attention et d'analyse, mais non plus autant d'infiltration, et c'est avec beaucoup de calme et de patience qu'il sortit son épée du fourreau, frôlant le mur de son dos pour glisser telle une ombre à travers les couloirs du manoir. Non mais franchement, il avait le tact pour s'attirer les pires ennuis celui-là! Il lui ferait la peau, lui arracherait les cheveux, et il comprendra sûrement enfin. Oui, il comprendra qu'il fallait arrêter de séduire un peu tout et n'importe quoi...
Alors que les pas s'arrêtèrent devant la porte de la salle de bain, le verrouillage se lâcha, comme activée par une main humaine. La porte s'ouvrit lentement, très lentement, pour dévoiler peu à peu les formes du neko qui s'affichaient devant lui. Ses pas avaient été discrets et lourds, mais la silhouette qu'il était n'était rien d'autre qu'un homme à capuche, avec à la main un énorme couteau qui ressemblait plus à une hache qu'autre chose. Sans plus attendre, il attrapa l'hybride et mit sa main devant sa bouche, murmurant à son oreille un "Si tu hurles, je t'éventre" des plus graves et des plus rauques. Il redressa le visage : il avait été découvert. Mais peu importait, il fallait qu'il retrouve la sortie et qu'il atteigne l'animalerie à temps de façon à ce qu'il ne puisse pas en profiter. Calme et silencieux, il sortit de la salle de bain en glissant contre le mur telle une ombre, alors que Charles, de son côté, commençait à le rejoindre avec plus de techniques qu'il ne l'aurait cru.
*Faites que ce stupide neko comprenne et détourne son attention...*
Pensa-t-il alors que son corps glissait doucement, derrière cette ombre gigantesque...
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Eden Neko mâle
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| Sujet: Re: Harmonie du Soir... [PV: Eden] Mer 13 Avr - 18:55 | |
| Les bruits de pas lui indiquaient que quelqu'un s'approchait. Ils étaient trop lourds, trop disgracieux pour que ce soit Hannah, mais sur le coup, Eden ne se posa pas de question. Après tout, la guérilla de tout à l'heure était terminée, il n'avait rien à craindre. Du moins, c'est ce qu'il croyait. Et malgré la lime qu'il avait soigneusement glissé entre sa hanche et la serviette, le chat noir ne se méfia pas. Lorsque la porte s'ouvrit lentement, Eden trottina vers la sortie, insouciant. La silhouette noire qui lui barrait le passage le fit ouvrir de grands yeux, mais la surprise l'empêcha de réagir, et avant qu'il ne puisse faire quoi que ce soit, une grande main se plaqua sur sa bouche. La lame glacée effleura un instant son ventre nu, et il frissonna d'effroi. La voix de l'humain, rauque et traînante, eut tôt fait de le faire taire. D'ailleurs, avec cette main sur sa bouche, il ne pouvait rien dire. Eden tituba, entraîné par l'humain qui rasait les murs. C'était horrible. Cette odeur sombre et amère, celle des humains, qui lui arrivait directement dans les narines. Il en avait la nausée. Il allait vomir, sérieusement. Serrant les dents, il tenta de résister. Derrière lui, des pas silencieux se calquaient sur ceux de l'humain, et il devina la présence de Charles². Il voulut tourner la tête, juste pour vérifier, juste pour voir, mais l'humain l'en empêchait. Ah, et toujours cette abominable odeur. Il ne pouvait plus respirer.
Eden jaugea un instant l'homme encapuchonné. Il était grand et massif, et le chat devait sûrement être plus rapide. Si il se mettait à courir... Si jamais il trouvait une ouverture... Sa main glissa sur son flanc droit, il attrapa la lime à ongles entre ses doigts. Ça devait faire fichtrement mal, planté dans l'œil. C'est ce qu'il s'était dit, quand il avait pris le petit objet, en cas d'ultime recours. Le chat noir fixa le visage de son kidnappeur, avant de pousser un miaulement plaintif, étouffé par la main puissante qui emprisonnait sa bouche. Sitôt que l'homme eut tourné la tête pour lui intimer de se taire, Eden lui planta la lime dans la joue, sans réfléchir. Il relâcha sa prise, foudroyé par la violente douleur, et le félin fila comme une flèche. La seule chose à laquelle il songea en cet instant, fut la déception qu'il avait ressenti en ratant son œil. Mince alors. Se délectant une dernière fois d'un gémissement rauque de l'humain, il courut loin de lui, hors de sa vue. Il laissait Charles² s'occuper de cela, ce n'était pas son truc. Filant dans les couloirs du manoir, il partit à la recherche de vêtements. Autant en profiter. Il était seul, sans Hannah ni l'autre psychopathe. C'était le moment de se faire la malle. Il était seul.
Son cœur battait fort, quand il pénétra dans la chambre de l'humain. Il se dit en ce même instant qu'on n'entendrait même pas l'humain arriver; tant l'organe était bruyant. Alors il devait se dépêcher. Il traversa la pièce en trois enjambées, ouvrit le placard à la volée et vola quelques habits; un tee-shirt, un caleçon et un pantalon. Il les enfila bien plus vite que son ombre, et jeta un vif coup d'œil par-dessus son épaule. L'adrénaline coulait à flot dans ses veines. Ses mains en tremblaient. Il courut à la fenêtre et l'ouvrit avant de juger d'un œil contrit la hauteur qui le séparait du sol. Bon. Réfléchissons. Si il n'arrivait pas à fuir, il pouvait être sûr de s'en recevoir plein la truffe. Vu la façon dont il s'était fait malmené, c'était très plausible, et des bleus en plus, très peu pour lui. Quoique, en y réfléchissant vraiment, même si il ne fuyait pas maintenant, il allait quand même se faire allumer, pour avoir osé voler des vêtements et envisager de se faire la malle. Son cœur battait décidément trop fort. De toute façon, c'était trop tard; c'était toujours trop tard. Il n'était qu'au premier étage, ce n'était pas si haut. Il sauta en se réceptionnant parfaitement sur ses pieds, même si ses côtes le firent terriblement souffrir.
Il ne suffit pas de fuir, il faut fuir dans le bon sens. Et pour aller où ? Pour faire quoi ? Son maître était mort, à présent, et il n'avait plus rien. Il était le ridicule objet d'une dispute sans fin, et le martyr d'un psychopathe. Tout était réellement fini, se rendit-il compte alors qu'il marchait au hasard sur la pelouse trop verte derrière le manoir. Il s'arrêta de marcher. Fuir, fuir, mais pourquoi fuir, au final ?! L'odeur de poudre régnait encore dans les airs. Il se souvint des évènements, il se rappela la raison pour laquelle il était ici et oublia celle pour laquelle il voulait fuir. Fuir, pourquoi fuir ? On le retrouverait. On le tuerait, on l'enfermerait, on ferait de lui ce qu'on voudrait. Alors, pourquoi fuir ? Fuir n'était pas une solution. Il fallait s'imposer. Eden pencha la tête sur le côté, il tourna les talons. Le vent tourna avec lui, et une odeur trop forte d'humain chatouilla ses narines. Il eut à peine le temps de se retourner qu'un homme – sûrement le complice du précédent – se jeta sur lui. Ils tombèrent lourdement sur le sol mou, et une main glissa sur sa gorge. Décidément, il était un aimant à problèmes. Il suffoqua, l'humain l'étranglait.
« Tiens-toi tranquille, sale bête ! »
Eden n'avait jamais eu beaucoup de chance. La seule chance qu'il avait jamais eue, c'était de naître dans une famille noble. Le reste de sa vie, depuis la mort de son maître, n'avait été que problèmes sur problèmes. Peut-être que... C'était ce qu'on appelait le karma ? Non, il n'y avait jamais cru. Pourtant, quand la main de l'humain déchira les bandages qui entouraient sa gorge, il y songea. L'air manqua, il essaya de respirer. Mais l'air ne venait pas. Sa tête lui tournait. Non... Il ne voulait plus souffrir ! Doucement, sa main glissa sur le visage de son agresseur, et ses griffes se plantèrent dans sa chair. Il respirait à nouveau. Griffant de toutes ses forces, il repoussa son adversaire et se releva. Courir, encore courir. Il n'était en sécurité que près de cet homme, maintenant qu'il y repensait. Oui, il parlait bien de Charles². Résigné, contrit, forcé, il reprit le chemin du manoir. Ses jambes pesaient lourd, et il eut peur un instant que l'humain le rattrape. Il jeta un bref regard en arrière, le vit se relever, et prit ses jambes à son cou. Retourna dans le manoir. Revint dans la salle de bain. Se rinça les mains. Charles² n'était plus là, et Eden en déduit que soit il était parti plus loin achever son agresseur, soit il était parti à sa recherche. Dommage qu'il n'eût pas son flair, il l'aurait retrouvé plus facilement. C'était l'avantage d'être un chat. Et un certain inconvénient aussi, dans la mesure où l'odeur était parfois trop forte et étouffante. Eden se regarda dans le miroir, son cou portait les traces rouges des doigts de l'humain sur sa gorge. Il se débarrassa des restes de bandages qui lui restaient, les jeta, et retourna dans le couloir.
[Pardon, je mets des semaines à répondre pour un petit post en plus u__u J'voulais pas trop avancer pour pas te coincer... M'enfin, pardon, ce post est complètement nul.] |
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Charles Grey Maître
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| Sujet: Re: Harmonie du Soir... [PV: Eden] Jeu 12 Mai - 22:57 | |
| Il ne manqua pas plus pour que l'ombre recule, hurlant à la mort avec cette douleur qui lui lacérait la joue, les deux mains posées sur la tête, tentant tant bien que mal de s'ôter l'arme utilisée. Les yeux gris du maître de maison se rivèrent brusquement sur la silhouette qui fuit rapidement vers l'extérieur sans se rendre compte de ce qu'il encourait. Un simple dénigrement sortit de ses lèvres fines et avares de tuerie, alors que ses dents se serraient légèrement et que ses pas, tel un félin, ne viennent provoquer leur ballet qui s'acheva de lame et de sang, tachant le carrelage pourtant si raffiné du couloir. Son corps tourna, ses jambes avec, ses bras faisant leur danse dans un silence qu'il était difficile de comprendre et qui s'était installé sans même que le manoir ne rencontre une quelconque onde sonore. Lorsqu'il s'arrêta brusquement, la seule chose qui s'entendit dans ce couloir immense fut le cliquetis de la lame lorsqu'elle encontra son fourreau dans une douceur et un mouvement si suave qu'elle en aurait même pu donner des frissons. Les quelques traces de sang avaient été éliminées sur le sol, lequel Hannah s'empressa de nettoyer lorsqu'elle arriva à sa hauteur, glissant le corps sur le côté, ce corps d'homme baraqué qui n'avait qu'une chose dans la cervelle, le mot "tuer". Charles regarda la gouvernante puis tendit l'oreille. Elle tout comme lui avaient entendu l'autre bruit qui émanait du jardin, un bruit qui était reconnaissable par ses spécificités. Après tout, il n'avait pas été l'un des gardes du corps de la Reine d'Angleterre pour rien, il fallait qu'il reconnaisse chaque détail et qu'il soit au maximum des performances humaines, autant qu'il le pouvait. Sans plus se retenir il décida de passer au peigne fin le manoir, de façon à vérifier qu'aucun piège n'avait installé dans l'enceinte de son habitation, avant de constater l'état d'un homme alarmé dans le jardin qui hurlait la douleur. Encore un imbécile qui avait osé attraper le chat?... un sourire s'étira sur ses lèvres pâles, des lèvres qui aimaient à dévorer la viande crue avec son jus dans quelques petites paroles pour bien rassurer, des paroles qui n'étaient faites que pour trancher n'importe qui sans même le toucher. Combien étaient-ils? Six, neuf, douze...? Venez tous passer sous à la casserole et finir dans le prochain repas qu'il allait disposer sur la belle table de séjour, goûter à cette sève délicate qui découlerait de vos corps comme le jus de ces pauvres morceaux de steak que l'on découpe sur les cuisses d'un boeuf... Les yeux du prédateur s'aventurèrent sur toute la longueur du jardin puis visualisa au fond, dans les grands hectares de terres qu'il avait à l'arrière-cour, regardant les moindres mouvements des silhouettes qui pouvaient s'y dissimuler. Ils avaient beau être spécialisés dans les cachettes, il connaissait son manoir et ses jardins par-coeur, et ce n'étaient pas eux qui allaient éviter ses petits joujoux. En parlant de ces derniers, il sortit son arme de sa poche arrière, sur la hanche, puis la braqua sur une cible, celle qui était la plus proche et qui semblait souffrir des griffures au visage. Sans plus attendre il tira une fois -il fallait bien économiser les balles- sur la tête, entre les deux yeux, ce qui le fit écrouler. Le bruit fracassant du tir anima quelques silhouettes, même si cela ne fut que très légèrement, ce qui lui permit de les repérer et de les achever par des tirs directs et précis. Il n'y en avait que deux en plus, mais il ouvrit l'oeil. Après tout, ce genre d'homme était du style à venir petit à petit, comme les rats et leurs éclaireurs, de façon à l'étudier... seulement, les sacrifices ne paient pas souvent. Ce ne fut pas si léger pour qu'il entende un bruit non loin de là, des mouvements puis des agissements, des portes s'ouvrant et se fermant, des pas parcourir le couloir carrelé. À coup sûr, c'était cette maudite chose qui avait tenté par la même occasion de s'enfuir... sans soupirer, -peut-être intérieurement-, et sans même ranger son arme il vint vers l'endroit où il avait tué le premier des pseudo assassins, lorsqu'il vit la lumière de la salle de bain allumée. Alors comme cela il avait pris des vêtements dans son armoire sans même lui en demander la permission? Ses lèvres s'étirèrent de nouveau, suaves, alors qu'il était déjà derrière l'hybride sans qu'il ne s'en apperçoive, l'attrapant violemment au cou.
-Toi...
Il le dévisagea du haut à la tête avant de le tirer de la salle de bain et de l'emmener de force au sous-sol, le traînant sans se soucier de son état de santé. Tant pis pour lui. Il s'est fait attaqué, certes, mais il a cherché à fuir, chose qu'il ne pardonne pas si facilement à vrai dire.... C'est ainsi qu'en serrant sa nuque toujours aussi fort il le lança brutalement dans la pièce nettoyée pour devenir sa chambre, fermant derrière lui. Son regard n'avait plus rien d'humain, comme s'il avait perdu la lucidité de ses fonctions, ne se préoccupant plus dès lors que de la punition qu'il allait lui infliger. La porte avait été fermée à clef, et sa main avait rangé son arme à sa hanche de façon à s'occuper un peu mieux du fouet qui trônait sur le côté. Il n'hésita pas prendre avant tout les menottes et les lui mettre aux mains, l'attachant au pied du bureau en bois brut, lequel était assez lourd pour le maintenir parterre dans une position peu dominante. Arrivant devant lui, le fouet à la main, il le fixait de haut, ce sourire à la fois cynique et effrayant qui voulait tout dire sur ce visage angélique:
-Chaque coupable doit reconnaître une faute. Chaque coupable doit subir une punition... tu n'es pas sans savoir que cela est le cas même chez moi... alors, serre les dents mon chou <3.
Il fit claquer le fouet dans l'air, alors que son pied se posa sur son ventre comme pour le tenir. L'extrémité frappa le sol, avant de se lancer à la conquête de sa peau, le griffant de toute part avec une force qui n'était pas retenue... après tout, c'était aussi un plaisir que de le faire! Son sourire était déjà parti, laissant place à un visage aussi impassible que la roche, aussi impassible que ces murs froids qui les couvraient du monde extérieur comme s'ils n'allaient jamais en sortir.
-Si tu supplies... je verrai peut-être à ne pas te laisser attaché cette nuit, et même à arrêter de te torturer. Mais cela sera extrêmement difficile, car cela m'est très agréable... PS: je suis désolé du temps mis, j'ai un peu de mal ces temps-ci! Mais je pense que mon prochain post je le ferai à la première personne du singulier si cela ne te dérange pas! Pardon encore! |
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