Ainsi donc, le Neko était encore pur et innocent. Bah, tant mieux, comme ça, Akio serait le premier à jouir de son corps. Et le premier à le faire tomber dans le gouffre profond des désirs de la chair. Il posa sa main sur l'épaule du chat, l'enlaçant tandis que ce dernier se collait à lui. Le blond aurait pu croire que le matou aurait tenté de fuir une fois en dehors du bar, mais non, au contraire, il se collait même à lui. Le blondinet n'aurait pas pu espérer mieux. Sa main remonta un peu, allant caresser les cheveux de l'hybride, fins et doux, semblables à des poils de félin. Souriant intérieurement, il se languissait de passer à « la suite », qui s'annonçait bien plus palpitante et intéressante. Le taxi s'arrêta, et les déposa devant l'hôtel. Akio, toujours collé à Kaoru, s'engouffra dans le bâtiment et se dirigea vers la réception. On les accueillit d'abord froidement – comprenez, un homme bourré et un hybride non plus très sobre qui se pointaient dans un hôtel pareil – mais le blondinet réussit à aligner plusieurs phrases cohérentes, et son apparence fit le reste. On les mena donc à une chambre, devant laquelle Akio remercia rapidement le majordome avant de d'y entrer avec Kaoru, claquant la porte derrière lui. Une fois dans la chambre, l'humain ne fit que chercher le lit. Le reste ne comptait que peu. Ou la douche, à la rigueur... Bref. Le jeune homme fit quelques pas dans la chambre, poussa gentiment l'hybride sur le lit, avant de commencer à déboutonner sa chemise.


« Déshabille-toi. »


C'était presque un ordre, susurré d'une voix de velours. Akio esquissa un sourire charmeur, puis entreprit de faire le tour de la chambre, pour visiter. La salle de bain était vachement classe, même lui qui était tout de même habitué au luxe la trouvait clinquante. Il se promit de l'essayer plus tard, et en préférence avec le chat. Un bain à deux... Moui, ce n'était pas une mauvaise idée. La pièce principale était juste une grande chambre, équipée d'un lit – et bien entendu deux place. Sinon, la chambre comportait également un petit frigo, une armoire et une table de nuit. Ayant terminé sa petite visite, le blond se servit un verre d'eau – ça changeait de l'alcool – et le but en quelques gorgées. Oui, il avait arrêté le whisky, ce serait dommage qu'il s'étale dans le lit avant d'être passé à l'action. Cela prouvait que l'humain savait quand même penser un peu. Son regard coula sur le chat, particulièrement son corps, et il ne se priva pas de se rincer l'œil là-dessus. Ses lèvres s'arquèrent en un sourire des plus vicieux, et le blond retira sa chemise pour la laisser tomber sur le sol. Il monta à son tour sur le lit, poussant Kaoru sur le dos. Les jambes de chaque côté du bassin du chat, il se retrouvait donc à califourchon sur lui, ses mains commençant à parcourir sa peau.


Akio se baissa vers le visage du matou, laissant un chemin de baisers le long de sa mâchoire. Continuant sa lente descente, il le mordilla dans le cou, pendant que ses doigts caressait sa peau pâle. Il allait peut-être un peu vite pour un vierge qu'il venait juste de rencontrer, mais Akio préférait brûler les étapes et terminer rapidement les préliminaires. Histoire de passer à la meilleure partie de ce qui constituait un coup d'un soir. Il continua donc ses baisers, ses caresses allant jusqu'à de sensuels coups de langues, jetant parfois des regards brûlant de désir au chat. Sa main descendit le long du ventre du félin, s'arrêtant sur l'entrejambe du garçon. Un sourire amusé ponctua son geste, alors qu'il effectuait des caresses appuyées sur ce point sensible. Il allait réagir. N'importe qui aurait réagi. Et même si il était vierge, il allait connaître ce qui s'appelait le plaisir.

Hum ? Le chat voulait qu'Akio s'arrête. Pourquoi ? Il réfléchit à ses gestes, se repassa la scène dans sa tête afin de chercher quoi que ce soit qui aurait pu le blesser. Il ne trouvait décidément rien. Qu'avait-il fait de mal ? Une parole de travers ? Ou bien le félin venait de changer d'avis ? Alors ça, c'était pas de chances. Toujours au-dessus du garçon, le blond s'était toutefois arrêté dans son élan, regardant d'un air incrédule Kaoru, ou plutôt le coussin avec lequel l'adolescent se cachait le visage. Et maintenant, une question lui tiraillait l'esprit ? Que devait-il faire ? Obéir sagement, ramener le Neko chez lui bien en sécurité ? Pourtant, l'humain ne s'était pas trouvé excessivement brusque dans ses gestes, mais de toute façon, il était trop saoul pour se rappeler de chacun de ses gestes. Il ne trouvait pas d'explication à propos du soudain changement de comportement du matou. Il s'était tout de même déshabillé en l'écoutant, alors pourquoi ? Le blond soupira, il ne se rappelait d'aucun détails, alors il était inutile de chercher plus loin. Il était un peu colère contre lui, certain que cela arrivait à cause de lui. Peut-être... Peut-être était-il allé trop vite dans ses gestes ? Sa main remonta, et il obligea le félin à quitter son coussin qui le séparait de lui. Ses doigts glissèrent que la joue de Kaoru, et en ce moment-même, Akio fut aussi stupide que bourré pour poser une pareille question.


« Pourquoi ? »


Non, là, franchement, il ne comprenait pas. Il avait tout fait tout bien : l'invitation à boire, la proposition, l'hôtel... Ce refus était une tache noire sur le tableau blanc. Inexplicable pour le blond. Dans un second soupir, il roula sur le côté, libérant le chat de son étreinte. Oui, ça avait jeté un froid. Et il fallait dire que Akio n'avait pas l'habitude d'essuyer de tels vents. Ça l'avait vraiment coupé dans son élan. Il ne savait même pas quelle réaction adopter, tellement il avait été pris au dépourvu. Jamais une fille qu'il avait mise dans son lit ne l'avait prié de s'arrêter durant l'acte, alors, pour Blondinet, ce moment-là était un peu dur à avaler. Il était plus étonné que vexé, et son sourire pervers avait disparu pour laisser place à l'incompréhension. Akio se leva, ramassa sa chemise et la remit soigneusement. La question était, que faire maintenant ? Continuer à saouler le chat ? Le convaincre avec des arguments en béton que le sexe c'était trop de la bombe ? Non, ça Akio ne pourrait jamais, il était bien trop bourré pour aligner plusieurs phrases, alors, un discours... Il passa la main dans ses cheveux. Réfléchir dans cet état lui donnait mal à la tête. Il sortit de sa poche une cigarette et un briquet, et se mit à fumer. Remettant un peu d'ordre dans ses pensées, il ressassa les paroles du chat et écrasa sa clope dans un cendrier. Se retournant alors vers le félin, il fit courir ses doigts le long de sa joue, jusque dans son cou puis sur son torse.


« J'comprends pas... Ça t'plaît pas ? »


Oui, pour Akio, qui avait l'habitude des plaisirs de la chair, c'était vraiment tiré par les cheveux. Il y prenait du plaisir, pourquoi pas Kaoru ? Et puis, lui, il avait encore envie du chat. Il n'allait pas s'en sortir comme ça. Lui faire une fausse joie comme ça, c'était vraiment malsain. Non, Akio s'était bien trop projeté des tonnes de choses dans sa tête pour ne pas les faire avec le matou. Et puis, ce dernier y prendrait sûrement goût... C'était juste un mauvais moment à passer, ou du moins, c'était ce dont le blond essayait de se convaincre. Il espérait que le garçon soit juste un peu effrayé par la nouveauté de la chose, et que ce ne soit pas un véritable rejet. Sinon, un râteau dans de telles circonstances... Ce serait horrible.

La peur. Voilà qui expliquait tout. Akio secoua la tête, rassuré qu'il ne s'agisse que d'une angoisse passagère. Et le baiser plutôt innocent du chaton finit de le convaincre de reprendre là où il en était. Même si le blond était compréhensif, il n'en restait pas moins saoul et fiévreux de désir. Il repoussa donc le Neko sur le dos, enlaçant les doigts d'une de ses mains avec ceux de Kaoru. Ses lèvres l'embrassèrent entre sa nuque et son oreille, puis le blondinet glissa un « ça va aller » à peine murmuré avant de continuer ses caresses. L'humain reprit ses baisers humides le long du torse de l'hybride avec une douceur cependant plus présente que précédemment. Oui, il était tout de même attentionné. Il avait un peu cuvé tout l'alcool qu'il avait ingurgité, alors était capable de stocker les informations qu'on lui donnait. Il remonta un peu, allant mordiller le cou du chat tandis que ses mains parcouraient ses cuisses. Ses doigts glissèrent, et le blond dégustait le doux contact de la peau blanche de l'hybride. Puis ses caresses se firent un peu plus appuyées, et estimant avoir assez mis en confiance le garçon, sa main se posa sur l'intimité de ce dernier. Un sourire. Tout en léchant vicieusement l'oreille de l'adolescent, Akio bougea lascivement sa main dans le très simple but de l'exciter, malgré sa crainte.


Son autre main vint retirer la chemise que le blond avait remit quelques instants avant. Car il commençait à avoir chaud, et ce n'était pas que l'alcool qui lui faisait cet effet. Un soupir, puis Akio laissa un chapelet de baisers dans le cou du chat. Son autre main bougeait toujours, caressant l'entrejambe du garçon sans plus de retenue. Car l'humain commençait à avoir du mal à se contenir. Le corps de l'adolescent le rendait fou, littéralement. Ses lèvres redescendirent vers le nombril du matou, et après avoir lancé un regard brûlant d'envie au garçon, le blond étira un sourire. Approchant son visage de l'intimité du chat, il souffla dessus, créant ainsi une douce caresse irrésistible. Son sourire s'étira, et ses lèvres se posèrent doucement sur l'entrejambe du matou. Ce fut ensuite sa langue qui alla titiller cette zone extrêmement sensible du corps humain, et puis, à force de caresse telles pareilles à une torture, le blond prit enfin l'intimité de Kaoru en bouche. Ignorant sa propre érection, l'humain se concentrait à pousser le Neko dans ses retranchements à force de vas-et-viens dans sa cavité buccale. Il finit par arrêter ses succions et se releva, essuyant négligemment sa bouche. Un baiser sur le ventre du félin vint clore son acte, et ses doigts glissèrent lentement sur les cuisses du garçon. Esquissant un sourire des plus pervers, il invita le Neko à prendre part à ce petit jeu.


« Kufufu... Je commence à me sentir étroit dans mon pantalon, t'voudrais pas m'aider ? »

Le Neko répondit à sa demande, en le caressant à son tour. Un râle grave sortit de la bouche du blond alors qu'il dégustait pleinement le plaisir que lui offrait l'hybride. Ce dernier finit par se lover dans ses bras, mais Blondinet le repoussa sur le dos – et oui, encore une fois. Maintenant qu'il était vraiment excité, il était au bord de ses limites. Il lui semblait que l'alcool multipliait l'effet des plaisirs de la chair. Faisant courir ses doigts sur le poitrail de Kaoru, ils glissèrent sur les lèvres du garçon. Invitant l'adolescent à ouvrir sa bouche, il le fit lécher ses doigts, qui redescendirent ensuite vers son fessier. Puisque c'était sa première fois, mieux valait faire ça bien. Et inutile de le préciser, mais c'était un exploit pour Akio, que de se souvenir d'un détail pareil dans un tel état. Déjà que dans son état normal, il aurait trouvé que ce n'était pas la peine de le préparer... En ce moment-même, il se comportait avec une gentillesse incroyable. Pas sûr que ce soit le cas quand il aurait dé-saoulé... Quoi qu'il en soit, inconscient de ne pas être dans son état normal, il posa ses lèvres sur le peau d'albâtre de l'hybride en insérant un doigt dans son intimité. Tout en observant les réactions du garçon, son bas-ventre brûlait d'une chaleur intenable. Si il s'écoutait, il l'aurait pris directement sans plus de concessions, et aurait soulagé cette douleur. Mais non, voilà qu'il jouait les amants attentionnés. Et ce n'était pourtant pas dans ses habitudes, de faire passer le plaisir des autres avant le sien. Après que l'adolescent se soit habitué à son doigt, il en inséra un autre. Son entrejambe gonflé de plaisir, le blond embrassait avec passion le corps de l'hybride afin de se contenir au maximum. Une fois que l'humain ait considéré que le garçon soit assez préparé – ou bien juste parce qu'il ne voulait plus attendre – Akio se plaça devant l'orifice et le pénétra.


Commençant lentement à bouger ses hanches en de long vas-et-viens, le blond lécha les lèvres de l'hybride en poussant un soupir d'extase. Sentant que le Neko s'était habitué à son intrusion, il accéléra ses mouvements, sa main glissant vers le membre de Kaoru pour le caresser au même rythme que ses coups de reins. Les yeux mi-clos, il se laissait aller au plus primitif des plaisirs, embrassant et mordillant le peau délicieuse de son partenaire. Un gémissement sortit d'entre ses lèvres, et Akio laissa son visage glisser dans le cou du chat. Tout en bougeant en Kaoru, il taquina l'oreille du garçon en la mordillant, son autre main allant se glisser dans les cheveux ébènes du Neko. Il sentait peu à peu le plaisir le gagner de plus en plus, la libération arriver à grands pas. Dieu, c'était tellement bon. Il avait bien fait de choisir ce gamin, et face à lui, ses anciennes conquêtes lui paraissaient bien fades. Tellement fades. Ah, dire qu'il attendait ce moment depuis le début de la soirée. Le fait d'avoir autant attendu augmentait son excitation. Et c'était bien plus bon qu'il ne l'avait espéré. La respiration haletante, ses coups de hanches se firent une fois de plus plus rapides. L'odeur du chat, ses gémissements et la douceur de sa peau... Tout cela ne pouvait mener qu'à la jouissance. Et c'est ce que Akio fit. Dans un dernier coup de rein, il se libéra en lui, et retomba contre le torse du garçon. Les joues rougies par le plaisir, encore essoufflé de son effort, sa main glissa sur le visage de l'hybride, et Akio se retira lentement.


« Putain, t'es tellement... »


Tellement ? Ah, il ne trouvait même pas ses mots. Dans un état post-orgasmique, et qui plus est, saoul, il avait du mal à aligner les mots. Il restait collé au Neko, sa main ne cessant de caresser sa joue. Ses lèvres se posèrent lentement sur la mâchoire du matou, remontèrent jusqu'à son oreille et finirent leur chemin sur la tempe du garçon.

Kufufu. Le chat ne semblait plus tenir sur ses pattes. Akio avait-il été un peu fort ? Quoi qu'il en soit, ce tableau était attendrissant. Ça lui donnait presque encore envie du chat. Non. Rectification. Ça lui donnait envie du chat. Mon Dieu. Depuis quand avait-il un si grand appétit sexuel ? C'était assez effrayant, dans un certain sens. Mettons cela sur le compte de l'alcool. Akio se releva légèrement, enroulant ses bras autour des épaules du chat. Du genre collant ? Oh oui, quand il était comme ça, il avait du mal à lâcher sa conquête. Et dire que le lendemain il partirait sans jamais le revoir, ou du moins, c'était ce qu'il était censé faire. Ce qu'il avait fait avec toutes les nombreuses autres filles – et garçons – avec qui il avait couché. De simples coups d'un soir. Comme un petit plaisir qu'on s'accorderait régulièrement. Oui, c'était exactement la façon de penser d'Akio. Pour lui, qui n'était jamais tombé amoureux, ces pratiques lui paraissaient totalement normales et justifiées. C'était juste une fois, l'espace d'une soirée, et puis, ça n'allait pas plus loin. Pourquoi irait-il jusqu'à entamer une relation de longue durée avec une conquête parmi d'autre ? Il n'y avait aucune raison. Akio, lui, n'en trouvait pas. Et pourtant, malgré cet égoïsme et je m'en foutisme total, cette cruelle indifférence... En ce moment-même, le blond avait terriblement envie de rester avec le chat. Merde, alors, il fallait qu'il profite de ces derniers moments avec lui, avant de... partir. Non, il ne fallait pas qu'il se laisse attendrir. Tomber sous le charme était une mauvaise chose.
Ses lèvres se posèrent délicatement entre la nuque et l'oreille du félin. Akio joua encore quelques instants, à mordiller la chair tendre de Kaoru, puis se leva, laissant ses mains s'attarder sur la peau du garçon.


« Bon, si tu peux pas t'lever, j'en profite pour t'doubler et prendre ma douche ~ »


Il adressa un sourire mi-amusé mi-narquois à l'adolescent puis se dirigea vers la salle de bain. Déjà nu – eh oui, comme c'était pratique de coucher juste avant –, il n'eut pas besoin de se déshabiller et se plaça directement sous le jet d'eau tiède. Un sourire aux lèvres, il se repassa perversement la scène dans sa tête. Hum, quel délicieux chaton était ce garçon, tout de même. Le blondinet se félicitait lui-même d'avoir pu le mettre dans son lit. Enfin, façon de parler puisqu'il s'agissait en vérité du lit de l'hôtel. Bref. Tout ça pour dire que ça avait été très bon. Akio n'était plus aussi saoul que tout à l'heure, mais il le restait quand même. Il se réveillera le lendemain avec une sacrée migraine, c'était sûr. Mais son esprit était encore trop embrumé pour qu'il devine cela. Un soupir. L'eau chaude coulait le long de son corps, détendant le moindre de ses muscles. C'était un plaisir différent de celui qu'il venait de ressentir, mais c'était tout aussi agréable. Le blond ferma les yeux, afin de profiter au mieux de ce petit moment de répit. Peut-être se jettera t-il une nouvelle fois sur le chat, si il était encore en forme après ça ? Oui, même après avoir été satisfait, il étudiait la possibilité de revivre ça encore une fois. Intenable, ce blondinet. Il finit par fermer le robinet, puis se sécha rapidement, toujours aussi nu. Revenant dans la chambre, il ramassa son boxer qu'il enfila gracieusement – non, c'est de l'ironie.


Son regard lubrique s'attarda toujours aussi indiscrètement sur les courbes du chat. Dans un sourire tout aussi pervers, il se dirigea vers le petit frigo qu'il ouvrit à la recherche d'une quelconque boisson. Eh oui, l'effort, ça donnait soif. Le réfrigérateur n'était pas très rempli, mais ô joie, le fait qu'ils soient dans un hôtel très côté faisait que les quelques boissons y étaient très luxueuse. C'était le ciel et la terre en comparaison avec la piquette la moins chère que l'on pouvait trouver au bar du coin. Le blond attrapa une bouteille, la considéra avec une certaine joie puis se chercha un verre qu'il se remplit. Buvant allègrement l'alcool – oui, c'était de l'alcool. Quoi d'autre ? – le blond prit toutefois la peine de le déguster plus lentement qu'au bar où il avait aligné verre sur verre. Après s'être comporté en adepte de la boisson, il reprit sa sale habitude préférée : fumer. Blondinet, tout en dégustant sa friandise au goudron, tendit le verre encore à moitié plein – ou à moitié vide, ça dépendait du point de vue – au garçon.


« T'as soif ? »

Mais que faisait le chat ? Sa douche traînait en longueur. Le blond avait même eu le temps de se griller une seconde cigarette. Et même de finir le verre que Kaoru avait refusé. C'était tout de même assez étonnant. Un félin qui se délectait d'une douche. Un chat qui aimait l'eau. Étonnant, vraiment. Enfin, il fallait croire que niveau douche et bain, le côté humain de l'hybride ressortait plus. Ce qui n'était pas le cas du Neko d'Akio, qui d'ailleurs, devait bien s'ennuyer. Le blond laissa échapper un soupir. Ah, c'est vrai. Il avait délaissé le pauvre Konoe pour aller s'amuser. Il en aurait presque eu des remords, si il n'avait pas repensé au moment qu'il avait passé avec Kaoru. Non, c'était un argument en béton pour se pardonner d'avoir été si égoïste et d'avoir laissé Konoe tout seul. Bref. Il allait arrêter de penser à son esclave, ce n'était pas le moment. Mais que faisait donc l'adolescent ? Il s'était noyé sous la douche, ou quoi ? Ah, et si jamais il se retrouvait avec un cadavre dans la chambre ? Non, il ne fallait pas exagérer. L'alcool lui faisait imaginer des choses bizarres. Blondinet alla s'affaler dans le lit, attendant patiemment que Kaoru daigne se dépêcher – et d'ailleurs, il ne savait même pas pourquoi il l'attendait. Mais l'alcool et la fatigue furent plus forts que lui, et sans qu'il n'ait eu le temps de lutter, le blond s'endormit profondément.


Pourvu que le Neko soit encore là quand il se réveillerait. C'est ce que le blond pensa juste avant de sombrer dans le monde des rêves. Sinon, il serait quand même vachement dégoûté. Eh ? Mais c'est ce que lui-même faisait, avec les autres filles. Ah merde, il n'aurait jamais eu l'idée de penser à ce qu'elles ressentaient quand elles s'éveillaient seules dans le lit. Ouah, en y repensant, il était quand même un gros con. Il fallait le dire carrément. Le blond bougea légèrement dans son sommeil, sans s'en rendre compte, complètement assommé par la boisson. Et puis le temps passa. Il ne s'en rendit pas compte, car non seulement il dormait, mais déjà au naturel, il n'avait pas vraiment la notion du temps. Et puis un mal de tête horrible lui fit ouvrir les yeux. Il poussa un grognement agacé. Ça y est, il avait cuvé tout l'alcool ingurgité, mais il n'allait pas bien du tout. Une migraine pas possible lui sciait le crâne. Ah, n'y avait donc t-il pas d'aspirine, ici ? Le blond fit glisser sa main sur le lit jusqu'au téléphone, dans l'espoir de contacter le service de chambre. Péniblement, il composa le numéro puis, de sa voix rauque, il exigea un boite de cachet d'aspirine. En attendant qu'on le serve, il se frotta la tempe. Qu'avait donc t-il fait hier ? Il ne se rappelait plus de rien. Le noir total. D'ailleurs, il ne put même pas y réfléchir tellement il avait mal. On toqua enfin à la porte. Le blond se leva, tituba jusqu'à la poignée puis ouvrit. L'employé ouvrit d'abord des yeux surpris devant l'état d'Akio. Il fallait dire que non seulement il était en boxer, mais il avait les cheveux en bataille, les sourcils froncés et une tête à faire peur. On lui tendit l'aspirine, dont le blondinet se saisit comme un drogué en manque à qui on présenterait un paquet rempli de poudre blanche. (Jolie comparaison, hein ? xD) Les yeux de l'employé remarquèrent alors l'état de la chambre, et il ne put cacher sa surprise. Eh oui, des fringues trainaient sur le sol négligemment, et un Neko se trouvait dans le lit. Il ne fallait pas de diplôme d'ingénieur pour deviner ce qu'un humain de ce genre et un Neko avaient fait dans cette chambre. Aussi, le petit employé ne put s'empêcher de rougir.


Le blond aurait pu être amusé de cette réaction, mais là, il souffrait trop. Il claqua la porte au nez de l'autre homme, et se retourna pour aller se faire couler un verre d'eau. Puis ce fut à ce moment qu'il tilta. Il n'avait pas remarqué le Neko en se réveillant, mais là, il l'avait devant ses yeux. Un Neko. Mais... Mais... Qu'est-ce qu'il faisait là ? Il n'avait tout de même pas... Non. Quand même pas. Il ne se souvenait plus de ce qu'il avait fait, mais retrouver un mec dans son lit... Dans un hôtel. Il n'y avait qu'une seule explication. Et merde. Ça lui apprenait, à trop boire. Oui, Akio n'était plus saoul, et là, il se rendait compte de ses actes. C'était un gosse ! Et il avait couché avec lui ? Alors là... Dans un état second, le blond jeta un cachet d'aspirine dans son verre qu'il but à grandes gorgées. Donc, récapitulons. Akio avait profité du corps d'un jeune hybride avant de s'endormir tranquillement. Ça devait être quelque chose comme ça. Eh ben, dites moi.