Myla s'ennuyait dans sa cage. Cet endroit lui rappelait la fourrière mais en un peu plus agréable. Humaine, elle était déjà venue dans ce genre d'endroit. Sauf qu'elle était de l'autre côté des cloisons, à cette époque. Rares étaient les humains qui s'arrêtaient à l'animalerie et les rares personnes qu'elle voyait étaient les employés mais ceux-ci lui adressaient rarement la parole. Les seuls contacts qu'elle avait avec eux n'étaient que les ravitaillements en eau et en nourriture.
Les cages étaient séparées par des cloisons opaques, si bien que la neko ne pouvait voir ni entendre qui étaient ses voisins. Elle passait ses journée à s'ennuyer et à observer l'animalerie par la petite fenêtre en plastique de sa cage. Parfois, un humain entrait dans l'animalerie. Myla pouvait entendre le son, étouffé par les cloisons de sa cage, de la clochette à l'entrée. Elle se redressait alors brusquement, remuant fébrilement la queue et se montrant sous son meilleur jour. Il fallait faire bonne impression et paraître en bonne santé, si on voulait être choisi. La neko l'avait vite compris. Plusieurs fois, elle avait tenté d'attirer l'attention d'un maître potentiels et à chaque fois, l'humain repartait sans elle. Pourtant, elle ne perdait pas espoir. La clochette à l'entrée était toujours le signe d'une libération potentielle.
Une fois tous les six mois, les nekos avaient droit à une visite médicale. C'était le seul moment où ils avaient l'occasion de sortir de leur cage. Ces visites se faisaient un par un de sorte que les contacts entre nekos étaient impossibles. Myla se laissait examiner docilement. Certaines rumeurs laissaient entendre que certains nekos avaient déjà essayé d'agresser le médecin. Myla, quant à elle, n'avait jamais eu le courage d'essayer.
Un jour, la clochette à l'entrée tinta et un humain entra dans l'animalerie. Myla, comme à son habitude, se redressa, se coiffa rapidement, prit un peu d'eau dans sa gamelle pour s'asperger le visage et attendit patiemment en remuant la queue. Comme à chaque fois qu'un humain entrait dans l'animalerie, elle était nerveuse. Cet humain allait-il l'adopter ? Allait-elle enfin connaître un destin plus heureux ? Sa vie était-elle en train de prendre un tournant ?

Au petit matin, Oiji décida de faire un tour en ville. Cela faisait un bout temps qu'il n'était pas sorti de chez lui. Il faisait beau, c'était sûrement la seule raison qui le poussa à mettre son nez dehors. En se baladant en ville, il aperçut plusieurs boutiques de vêtements ainsi que de restauration, tous aussi ridicules. Il continua à marcher avec une légère brise et une douce odeur de fleurs quand soudain une boutique l'intrigua. sur cette boutique, il y avait marqué "animalerie" mais pourtant il y avait des sortes d'humains enfermés dans des cages. Cela piqua sa curiosité, ce qui le poussa à entrer dans cette boutique. En s'approchant des personnes enfermées, il vit des queues et des oreilles de chat. très étonné, il se souvint qu'on lui avait parlé de "Neko", des hybrides. Oiji continua à avancer dans la boutique mais son regard s'arrêta sur une jeune Neko qui remuait sa queue si vite, comme si elle espérait hardement être adoptée. Oiji trouva cela si pitoyable mais le regard de la jeune Neko le frappa : il ressenti de la pitié et demanda à un employé si elle était déjà prise. Apparemment non. En y réfléchissant, il avait grand besoin d'une servante (soubrette) pour faire le ménage et le divertir. Il montra du doigt la neko à l'employé.
Oiji- Je souhaite faire de cette neko mienne.
L'employé- Vous êtes sûr ?
Oiji- oui, c'est exactement ce qu'il me faut.
L'employé- très bien. Il faut savoir que les nekos sont assez fragile mais ils mangent comme nous.
L'employé s'empressa de l'encaisser. Oiji se dirigea ensuite vers la jeune neko
Oiji- Maintenant tu est à moi, mais dit moi comment t'appelles-tu ?

Myla n'en crut pas ses yeux lorsque l'employé ouvrit sa cage. Méfiante, elle ne bougea pas. Elle ne sortit de sa cage que lorsque l'employé lui fit signe qu'elle pouvait partir. Ivre de joie, la neko lança un grand sourire à son nouveau maître mais celui-ci ne lui accorda aucun regard, se contentant de payer. Une fois cela fait, il se tourna vers elle et lui adressa quelques mots.

- Maintenant tu es à moi, mais dis-moi, comment t'appelles-tu ?

Myla, ayant déjà l'expérience des maîtres sévères, s'inclina avant de répondre en murmurant.

- Je m'appelle Myla. À votre service, Maître.

Son nouveau maître ne se présenta pas. Myla n'osa pas lui demander son nom. Il y avait quelque chose en lui qui la terrifiait. C'était étrange. Elle n'avait aucune raison de craindre son nouveau maître.

"Le stress, sans-doute... Ou la joie d'avoir trouvé un nouveau maître et d'avoir la possibilité de commencer une nouvelle vie.", pensa-t-elle.

Myla ne tenait pas en place, tellement elle était heureuse. Si elle ne tenait pas tant à faire bonne impression, à vouloir donner l'image d'une neko sage, posée, docile et pas encombrante, elle aurait sauté tout le long du chemin et aurait embrassé tous les passants. À la place, elle se tenait un peu en retrait du maître, la tête baissée en signe de soumission. Certains nekos l'auraient sûrement étripée mais Myla s'en moquait, trop heureuse de sortir de sa cage sans avoir à y retourner un jour. Enfin, elle avait un foyer et un maître. Et cela lui suffisait largement, même si cela équivalait à une vie de servitude.