Myla sautait presque de joie : pour la première fois depuis qu'elle était arrivée au manoir de son maître, deux semaines plus tôt, celui-ci avait soudainement décidé qu'il avait besoin de vêtements. La neko était restée à l'intérieur du manoir durant ces deux semaines et les seules fois où elle était sortie, elle avait entretenu l'immense jardin entourant la propriété.
Lorsque le Maître lui avait annoncé qu'il comptait sortir et qu'il désirait qu'elle l'accompagne, Myla avait immédiatement préparé la veste de celui-ci avant d'enfiler la sienne en vitesse, impatiente. Puis, elle s'était contentée de suivre son maître dans les rues de la ville. Elle se tenait en retrait par rapport à lui et prenait garde à ne pas le perdre dans la foule.
La neko frissonna. Elle n'aimait pas la foule et les regards tantôt haineux, tantôt envieux que certains humains posaient sur elle. Myla se contenta de baisser la tête jusqu'à n'avoir plus que les pieds de son maître et les pavés dans son champs de vision. De cette façon, ses cheveux couvraient son visage et elle pouvait ainsi éviter la plupart des regards. Mais cet amas de gens autour d'elle lui donnaient toujours l'impression d'étouffer.
La neko pressa le pas pour rattraper son maître. Elle ne devait pas se laisser distancer.
Le Maître s'arrêta brusquement et Myla failli entrer en collision avec lui. Le Maître se retourna et Myla baissa encore plus la tête.
- Désolée. Je suis sincèrement navrée. Veuillez m'excuser, murmura-t-elle.
Le Maître ne répondit pas, se retourna et se dirigea vers une boutique. "BOUTIQUE DE VÊTEMENTS", clamait l'enseigne. Myla suivit son Maître.
- Entrons ici ! dit le Maître.
Myla se contenta de hocher la tête et de suivre le Maître à l'intérieur de la boutique. Ensuite, ces réflexes d'ancienne humaine lui revinrent : elle voulait voir et essayer chaque vêtement, dénicher le bon, regarder le prix et acheter quand-même, même si cela lui aurait coûté un os. Malheureusement, c'était pour le Maître, qu'elle était là. Elle ne pouvait donc pas se permettre de le lâcher d'une semelle. C'est donc avec regret mais aussi avec la volonté de l'aider que la neko rejoignit son maître.