Animalerie Au Neko loyal.
Grand choix d'esclaves.
Du plus jeune au plus vieux, du plus doux au plus agressif nous avons tout.
Serviteur doux et gentil ou garde du corps loyal et efficace.

Tout nos nekos choisis pour être placés dans la catégorie garde du corps ont fait leurs preuves en arène lors de combats entre animaleries

Un long soupir las se fit entendre alors que Susaku, prospectus dans une main écrasait sa cigarette sur le bord de la fenêtre de l'autre. Rapidement le morceau de papier se retrouva en petits morceaux tombant au sol. L'animalerie ou le félin avait atterrie plusieurs mois auparavant offrait un large choix de félins de toutes sortes mais tous étaient "d'excellente qualité" comme le voulait le patron des lieux. Et plus encore Susaku, puisque bien qu'il fut à vendre, le félin était toujours un partie gagnant dans les combats clandestins qu'organisaient certaines boutique.

De ce fait le félin avait, presque tout les avantages qu'il désirait, il avait voulu le droit à pouvoir fumer, on lui donnait un paquet de cigarette à bas prix qui devait durer toute la semaine, il avait voulu qu'on s'occupe de ses blessures, on lui changeait régulièrement ses bandages et nettoyait ses blessures, il trouvait sa cage trop petite, on avait mit un anneau au mur avec une chaine lui permettant de déambuler partout dans la boutique jusqu'à une certaine distance de la porte. Aux yeux de tous, employés comme nekos, Susaku avait tout pour être "heureux" malgré cela le félin ne souriait pas.

Regardant les morceaux de papiers au sol l'hybride eut pendant un instant le désire de mourir, lorsqu'il combattait, son oeil semblait briller d'une étrange lueur rendant son regard écarlate vif et plein de vie, mais lorsqu'il était au calme celui devenait aussi terne et mat que le sol de l'animalerie sous les cages.

La clochette de la porte d'entrée retentit, précédée par le grincement significatif du rideau de fer, la journée allait commencer, sans s'occuper du félin à la fenêtre au début, un employé passa rapidement un coup de balais pour ramasser les prospectus en miettes répandues au sol, un sourire vendeur, l'humain regarda le félin en lui ébouriffant presque les cheveux.

"Eh tires pas cette gueule, on va croire que tu te fais chier."
"Hm..."
"Bien dormi ?"
"Hm..."
"Bien mangé ?"
"Hm..."
"Besoin de quelque chose ? Qu'on nettoie tes blessures ? Qu'on change les bandages ?"
"Bof..."
"Eh un mot de trois lettres, un record pour cette semaine..."
"On est quel jour ?"
"Vendredi, ton mutisme a duré encore plus longtemps que d'habitude. Y'a un problème ?"
"Un problème ? Non pourquoi ? Je suis enchainé à un mur, incapable de sortir d'ici. Je bouffe des croquettes pour chat et je fume de la merde sous forme de clopes alors pourquoi y aurait il un problème ?"
"Sa faut t'en prendre qu'à toi. Tu sourirais un peu t'aurais plus de clients qui viendraient te voir. Comme le gars l'autre jours."
"Le ptit gros qui m'a mit la main au cul ? T'as raison la seule chose qu'il voulait c'était me sauter... Le coup qu'il s'est mangé était mérité..."

Avec un soupir agacé, le jeune homme laissa le félin en plan pour revenir quelques instants plus tard avec le nécessaire pour nettoyer et bander le torse et les bras du félin. Après quelque minutes, le premier client arriva, un homme bien habillé dégageant une forte odeur de tabac qui repartie bien vite avec une hybride aux formes provocantes, celle-là dormira au chaud et dans un bon lit à en juger par la tête que l'homme fit lorsqu'il aperçut Susaku les fixant de son oeil écarlate. Manque de bol pour le client à l'allée il s'était trop approché de celui-ci et son paquet de cigarette avait atterri dans les mains de l'hybride sous le regard désapprobateur des employés. Les clients suivant furent une mère et sa fille gazouillant comme un oiseau malgré le gâteau lui emplissant la bouche, fille qui justement approcha trop près sa main pleine de crème de la queue du félin qui laissa entendre un grondement désapprobateur faisant s'éloigner les deux clientes.

Avec une lenteur infernale, la matinée passa, allongé sur une rangée de cage au milieu de l'animalerie, le félin installé sur le dos de tous son long les bras croisés sous sa tête, une jambe pliée, Susaku fixa d'un air absent les volutes de sa cigarette montant doucement jusqu'à disparaitre sous le courant d'air créé par le ventilateur, tirant une nouvelle bouffée, l'hybride regarda la vitre... ou plutôt à travers la vitre, sous son regard on voyait la rue, des voitures et des gens passant, éclairés par le soleil, le tout baignant dans une lumière qui semblait tellement agréable... Avec un air las, Susaku regarda l'étiquette fixé à son poignet.

Soupirant une nouvelle fois, le félin se tourna pour regarder la liberté qu'il pouvait entrapercevoir à travers la vitre pendant un instant, visage posé contre son bras tenant la cigarette pendant dans le vide avec l'étiquette, les cheveux masquant son visage tombant légèrement sur son oeil valide fixant l'extérieur d'un air las et sans vie, révélant le cache sur son oeil gauche... A cette heure ci rare étaient les clients, il pourrait donc somnoler un peu, rêvant d'une possible liberté... Pensant à cela, le félin se remit sur le dos, un bras derrière la tête, une jambe droite l'autre pliée, doucement le neko se perdit dans l'admiration de l'ascension des volutes de fumées l'air absent remarquant à peine que le métal froid des cages au contact de la peau de son dos nu pour les endroits ou ne se trouvait aucun bandages frissonnait légèrement.

[Bon certains passage sont pas super mais j'espère malgré tout que ça te plaira ]

だれも　自由じゃない 自由って　そうじゃない 空には　道がない　だけ...
Everyone isn't free, freedom isn't anything like that, there's no way in the sky...

Demeure des cerisiers
Clan Kazama

Le ciel était calme en ce triste jour qui commençait à se graver peu à peu dans de minimes souvenirs de vie. Même en automne, les fleurs des cerisiers resplendissaient encore et tombaient doucement au gré du vent comme une pluie rose de départ, une pluie délicate qui venait à se refléter dans les yeux d'Aiko. Ceux-ci, d'un bleu aussi pâle que le ciel, se rivèrent par la suite sur ceux de son cousin et époux qui lui, les avait baissés sur ses mains. Il savait à peu près ce qui l'attendait de la journée, et il l'appréhendait avec beaucoup d'angoisse que, pourtant, il n'arrivait pas à manifester. Seul son regard perdu dans le vide annonçait son mécontentement et son hésitation, seulement, c'étaient là les directives que prendraient le médecin et il en était obligé.
Ce dernier prit le poignet de la jeune femme et l'examina en appuyant le pouce dessus. Il analysa ensuite la gorge, les yeux et enfin pour terminer utilisa le stéthoscope pour visualiser un peu l'état de sa poitrine. Son regard était sévère, et il passa plusieurs fois sa main sur sa moustache grisâtre et défraîchie, marquant ainsi un signe de gêne. Kazama avait comprit, et il savait que dès lors il n'aurait plus le choix... c'est pour cela qu'il riva ses yeux sur le médecin qui racla sa gorge pour dire de simples mots:

-Kazama-san, puis-je vous parler?

Kazama se leva, et à cet appel les servantes d'Aiko se mirent à ses côtés pour lui changer l'eau et lui préparer de nouvelles couvertures.

Une fois sortit de la pièce, lui et le médecin se retrouvèrent dans le jardin de cerisiers, après avoir descendu la marche de tatami qui le délimitait de l'habitation. Là, le chef du clan resta debout, un peu indifférent du fait d'accueillir bien ou mal son hôte, car la seule chose qui l'intéressait était cette nouvelle si froide qui allait le submergé et que gardait silencieusement ce vieil homme.

-Sensei...

Le médecin courba l'échine plusieurs fois et se redressa pour lui faire face, le regard sévère et la mine peu convaincue:

-Kazama-san... avec tout mon respect...

-Sensei, ne me mentez pas et dites-moi tout.

-Eh bien... , reprit-il un peu en hésitant, son état s'est bien aggravé depuis la dernière fois... je pensais qu'il aurait pu s'arranger, mais il ne lui reste plus que quelques temps...

Kazama expira longuement avant de river ses yeux rouges au ciel. Le vent semblait si doux et frais, qu'il porta paisiblement quelques fleurs de cerisiers et leurs pétales dans une légère danse d'harmonie.

-Kazama-san! S'exclama le médecin en lui prenant son bras, surtout ne vous découragez pas! À présent la seule chose qu'il vous reste à faire est de rester à ses côtés et lui offrir ce qu'elle souhaite réellement pour qu'elle puisse partir tranquillement!...

Le jeune homme le fixa, au début un peu surpris, avant de reprendre son visage impassible et d'entrouvrir légèrement les lèvres. Ce ne fut que quelques secondes plus tard que des mots sortirent de sa bouche:

-Vous avez raison...





En le voyant s'asseoir à ses côtés, allongée sur le fûton qui faisait office de seul meuble de la pièce, elle lui adressa un sourire assez triste mais qui avait le don de le surprendre. Elle n'hésita pas à se redresser un peu sur ses coudes, lui tendant une main comme suppliante qui le mandait à ses côtés, pour prendre la sienne et le scruter de ses yeux bleus.

-C'est presque terminé n'est-ce pas?... demanda-t-elle avec ce sourire toujours affiché sur ses lèvres fines qui transmettaient toujours un certain brin de malice.

Son époux ne la regarda pas directement, le regard baissé sur ses réflexions, jusqu'à ce qu'elle lui relève le menton de son autre main.

-Oh mon cher cousin, mon cher époux! Je t'ai fait passé là par bien des chemins rudes...

-Peu m'importe tout cela... il y a des choses que l'on ne peut pas changer... dit-il en la regardant de ses yeux rouges à présent si sombres dans la pénombre de la pièce.

-Mais le futur si... tu sais combien les fleurs de cerisiers naissent et disparaissent éternellement, pour nous c'est le même cas... que t'a-t-il dit?

-D'exhausser tes souhaits... jusqu'à ce que la dernière pétale ne touche le sol.

La jeune femme s'appuya alors sur le fûton pour pouvoir se redresser complètement, un sourire moins distinctif sur les lèvres:

-Alors on en est arrivé là...

Elle soupira, avant de lâcher sa main.

-Ce sont les derniers jours pour moi... en tout je ne sais pas jusqu'à quand cela va durer mais...

-As-tu des souhaits? Demanda-t-il, son regard si perçant se rivant dans le sien.

Elle fit un sourire amusé avant de baisser son regard, les doigts de ses mains s'entrelaçant:

-Oui...

Comme son regard se faisait insistant, elle donna une réponse qui pourtant n'était pas réellement ce qu'elle pensait:

-Je voudrais un Neko...

Kazama fronça les sourcils et baissa à son tour le regard:

-Un Neko... , reprit-il, je vais demander à ce qu'on te le cherche.

-Non. Coupa-t-elle, ce que je veux c'est que tu ailles le chercher! Seul toi peut connaître mes goûts et tu sauras lequel me conviendra.

-Aiko...!

-S'il te plaît... c'est la seule chose que je te demande vraiment...

Comme elle lui avait prit la main et le regardait d'un air suppliant, il ne dit rien, mais en réalité la rage l'atteignait à une grandeur plus immense que n'importe quelle colère. Mais c'était peut-être parce que c'étaient ses derniers jours qu'il n'osa rien dire et que, dans une soumission si rare de sa part, il accepta. Lorsqu'il sortit de la pièce, la jeune femme regarda la porte coulissante qui venait de se refermer derrière lui, sans qu'elle n'ait pu ajouter autre chose, le regard dans le vide:

-Kazama... mon véritable souhait... est que tu...





Demeure des Camphriers
Clan Kazama

La tasse heurta violemment le sol du salon et se brisa en mille morceaux pour laisser ses débris éparpillés çà et là. Les servantes prirent peur et reculèrent, aucune n'osa bouger alors que les autres membres du clan présents se redressèrent légèrement pour aller voir ce qu'il se passait. Là, devant eux, le respectueux chef du clan venait pour la première fois de passer ses nerfs devant tout le monde et sur une porcelaine qui avait coûté véritablement cher. Pourtant, aucun ne se sentit à même de lui faire une remarque, et c'est son grand oncle qui se mouvit pour pouvoir le calmer et bien entendu savoir ce qu'il lui arrivait.

-Kaze-kun? Que se passe-t-il? Il semblerait que tu mettes tout le monde en frayeur aujourd'hui!

Le jeune homme ne répondit pas et se contenta de s'asseoir à côté des débris, la main déjà coupée de toute part. Le grand oncle, qui était en plus de cela son bras droit, ordonna à une servante de ramasser le tout avant de s'installer à ses côtés:

-Est-ce à propos de Aiko?...

Il y eut un silence avant que le jeune homme ne baisse son regard de feu et entrouvre les lèvres pour laisser sa voix basse et obscure se manifester:

-Elle n'en a plus pour longtemps.

-Est-ce vraiment cela qui te met en peine?

Il tourna un visage surpris. Il avait vraiment le don de le surprendre et de savoir ce qu'il pensait... c'est pour cela que finalement il décida de lui dire la vérité, comme à chaque fois qu'il parlait avec lui:

-Elle désire un Neko. Mais à condition que j'aille le chercher moi-même en prétextant que je saurai mieux que vous autres.

Le grand oncle fit un sourire et posa sa main sur son épaule:

-Mais elle n'a pas précisé seul! Si tu y vas et que l'on reste à tes côtés, cela t'ira?...

Kazama fronça un sourcil et l'autre légèrement comme s'il avait été contrarié. Pourquoi tout le monde voulait tant qu'il sorte dehors? Depuis ce jour-là il n'en n'avait pas l'envie, pire même! Il en avait une peur bleue et il fallait qu'aujourd'hui, du jour au lendemain, on lui demande de faire le premier pas à l'extérieur. Il aurait pu refuser radicalement, car un chef de clan avait toutes les priorités, mais son épouse et cousine Aiko allait bientôt offrir son âme au dernier voyage et la seule chose qu'il pouvait faire était de lui offrir un minimum de bons souvenirs avant son départ.

-Tes gardes personnels seront là, et moi par la même occasion. Je ne te laisserai pas seul et eux non plus. Es-tu prêt à relever le défi?

-Ai-je vraiment le choix...





Le Quartier Nord de la Ville
L'Animalerie

Dehors, le ciel semblait si différent...
En tout cas c'est la première chose qu'il pensa en voyant les nuages défiler lentement. Depuis son jardin, depuis ces appartements, il n'avait jamais vu ces poudres blanches défiler aussi lentement qu'à présent, comme si le temps s'arrêtait doucement là-haut, mais en bas tout était contraire. Il avait à peine dépassé le pas de la porte qu'il ressentait encore l'envie de rentrer, mais son grand oncle le prit par le bras et l'emmena jusqu'au portail d'entrée. Là, les deux gardes lui ouvrirent, lui présentant alors la grande rue d'où il n'était pas revenu indemne. Il fronça les sourcils. Pendant un bon moment il se demanda s'il était réellement apte à le faire et s'il ne valait mieux pas expliquer à Aiko que cela lui était impossible, mais le regard du vieil homme à ses côtés l'en dissuada. Avalant difficilement, il décida donc de traverser le pas de la grande demeure des Kazama pour sortir pour la première fois dans la ruelle. Tous firent un sourire qu'il ne considéra nullement, et son grand oncle, Kazama Shinjo, se chargea personnellement de le suivre à sa droite. À sa gauche, derrière lui et devant lui marchaient ses gardes personnels qui étaient toujours là et en n'importe quelle situation. L'un tenait la grande ombrelle aux motifs floraux qui dissimulait très bien son visage jusqu'à la bouche, et qui avait le don de lui donner un peu plus d'allure.
Il marchèrent donc dans la rue principale sans se soucier des passants qui les regardaient à leur passage et parfois même adressaient des salutations respectueuses en croyant voir une personne très importante mais qu'ils ne connaissaient pas.
Shinjo semblait confiant de tout cela et se sentait fier de pouvoir accompagner le chef dans sa toute première sortie, même si ce dernier se cramponnait discrètement à la manche de son kimono, comme s'il voulait se rassurer de ce monde complètement -ou presque- inconnu de lui. Pour l'assurer de cette marche qui les menait de ruelles en rues, puis de rues en grandes avenues, il lui racontait ce qu'il y avait, lui décrivait les quelques boutiques de passage et les lieux les plus merveilleux à visiter, même s'il savait que les yeux rouges du prince restaient rivés sur les pavés du chemin, ne se souciant même pas de ce qu'il disait. Il savait que Aiko avait manipulé quelque peu son époux et par la même occasion qu'elle avait fait en sorte que celui-ci puisse sortir en plus d'avoir un contact assez proche avec les neko, êtres qu'il n'avait plus approché depuis son accident.

-Kaze-kun?

Kazama releva le visage dans sa direction. Il n'avait même pas vu le chemin ni ce qui le bordait, ni même les passants, il avait été trop concentré par sa peur de recevoir un quelconque véhicule...

-Nous sommes arrivés, voulez-vous entrer?

-Va le chercher je reste ici...

-Si vous restez ici, vous ne serez pas en sécurité.

Kazama regarda derrière lui et vit la route qui laissait passer les voitures à une vitesse inouïe. Il grogna et fit signe de la main:

-En ce cas, emmène-moi à l'intérieur mais je ne veux avoir affaire à personne.

Shinjo s'inclina légèrement et passa devant pour le conduire à l'intérieur de l'animalerie. Les gardes restèrent à l'extérieur mais l'un d'eux entra au cas où. Là, en voyant leurs vêtements et l'allure imposante des deux hommes accompagnés d'un garde, le vendeur s'empressa de se diriger vers eux et de courber plusieurs fois le buste dans des salutations un peu exagérées.

-Bonjour, bonjour messieurs! Que puis-je faire pour vous?

-Le Maître souhaiterait trouver un Neko au plus vite pour son épouse. Avez-vous cela?

-Oh! Bien sûr, bien sûr, venez donc! De quelle sorte le voulez-vous?

Shinjo tourna le visage en direction de Kazama, et lui attribua un regard poignant de façon à ce qu'il puisse s'impliquer un peu, alors qu'il était resté à l'entrée du magasin.

-Peu m'importe.

Le grand oncle soupira: il ne pouvait pas le changer de toute façon! Il se tourna vers le vendeur:

-De préférence sympathique... avez-vous?

-Bien entendu! Veuillez me suivre!

Après quelques minutes, Shinjo et le vendeur revinrent, un Neko dans les bras qui était assez petit et bien sage comme il l'avait demandé. Mais Kazama n'était plus là, et Shinjo dut chercher du regard pour le trouver finalement au fond de la salle à sa droite, là où étaient exposés la plupart des Neko depuis longtemps attrapés.

-Kaze-kun?

Shinjo se dirigea vers lui accompagné du vendeur qui tenait le Neko dans les bras. Kazama fixait avec un de ses regards les plus perçants la place où se situait un autre Neko, certes, mais plus âgé et avec une impression d'utilisation bien plus avancée que ce qu'il aurait pu demander. De plus, ce n'était pas le type de neko, à la base, qu'il avait été censé de trouver.

-Celui-là.

-Kaze-kun?!

-Comment s'appelle-t-il?

-Monsieur, reprit le vendeur, il est très violent et pas très obéissant... si pour votre épouse...

Lorsqu'il vit le regard glacial du chef de clan, il inclina tout de suite la tête:

-Susaku, Monsieur!

Il déposa l'autre Neko dans une cage avant de revenir, pour ouvrir l'accès qui les séparait:

-Et il va se présenter, n'est-ce pas Susaku?

Kazama attendit, le regard toujours aussi glacial posé à présent sur "l'animal", inquiétant par la même occasion son grand oncle qui croyait encore à une de ses folies passagères...

Mine de rien, à force de plonger dans ses pensées, celles-ci avaient rapidement emporté le neko le faisant dormir profondément jusqu'à ce qu'une main du monde extérieur et éveillé se pose son épaule et le secoue doucement le faisant gronder légèrement. Entrouvrant légèrement le regard, le félin regarda la personne l'ayant réveillé, qui s'avéra être le jeune vendeur ayant changé ses bandages plus tôt dans la journée.

"T'as de la visite faut te présenter aux clients..."

Baillant à s'en décrocher la mâchoire, Susaku se redressa doucement en s'étirant longuement faisant au passage craquer quelques os avant de se tourner vers les clients les jambes en tailleur la queue remuant lentement et les dévisagea de son regard terne regard écarlate en remettant des mèches en place camouflant le cache oeil sombre du sommet de la rangé de cages sur lesquelles le félin s'était assoupie. Tour à tour le félin dévisagea les deux individus avant de prendre la parole l'air endormie et un brin j'm'en foutiste.

"Un jeune et un vieux.... J'ai horreur des vieux ils sont tordus...Ainsi que leurs idées en fait..."
"Susaku !! Ce sont des clients ne parles pas comme ça te présentes toi correctement."

Entendant cela le neko soupira longuement avant de reprendre la parole d'un air las semblant visiblement s'ennuyer.

"Salut je m'appelle Susaku, j'ai aux alentours de 19 ans... Je suis un neko pouvant être employé comme garde du corps ou serviteur... Je souffre de claustrophobie et des quantités d'eau dépassant un verre en plus du tonnerre..."

Sans vraiment attendre davantage de réaction de la part des clients, le félin tira son paquet de cigarette de sa poche et en alluma une avant d'en tirer une longue bouffée soufflant légèrement sur le coté pour ne pas quitter les deux humains des yeux.

Le Quartier Nord de la Ville
L'Animalerie


Le chef de clan n'avait pas remué un seul de ses sourcils. Le regard franc, froid, distant était posé sur le neko qui ne semblait pas convaincu de ses dernières paroles. Pourtant, ce n'était pas ce genre de choses qui allait dissuader le maître, puisqu'il avait connu des situations bien pires que celle-ci. Le neko qu'il avait délibérément choisi sans aucune hésitation était sec. Oui, sec comme le sable et son oeil plus vif que ses décisions, dont le regard se posait constamment contre ce qui l'entourait, approuvait une certaine façon de désigner sa non soumission. Il n'y avait pas mieux: rebelle, répondant et sec. Shinjo, qui voyait le maître s'emporter rapidement, dût venir à ses côtés, posant la main sur son bras et le reculant légèrement alors que le vendeur tenait bien l'animal. Il le savait, il y avait quelque chose dans son choix qui était hors de la question de son épouse, et là, il fallait bien l'en avertir car peut-être faisait-il une erreur. La voix basse, il murmura donc à son oreille, comme un triste message de prévention alors sûrement de trop:

-Kaze-kun... tu es sûr de ce que tu fais?

Le vent leva son regard sur son grand oncle, le visage impassible, mais l'écoute attentive. Ses yeux vermeils attiraient toutes sortes d'obéissances, et par la même occasion ou en tout premier ordre, celui de son oncle.

-T'ai-je demandé de discuter mes ordres?

-Excusez-moi... dit-il en baissant l'échine, vous aviez l'air sûr de vous, mais sans réfléchir...

-Je décide ce que je veux. Pour moi ce sera lui, s'il présente les conditions nécessaires.

-Et s'il ne sait rien faire?...

Kazama refusa la main de son oncle en le poussant, revenant sur ses pas et donc en face du neko, soulevant un peu plus le menton. Là, les questions de Shinjo revinrent le mettre en doute. Il ne supportait pas les nekos, et surtout il ne les touchait pas. Alors il était hors de question qu'il pose un seul de ses doigts sur lui... pourquoi tout cela demanderait-on? Lui même ne le savait pas. Parfois il pouvait les supporter, parfois pas, mais depuis cet accident jamais il ne retrouverait le sommeil comme avant, et les nekos qu'il côtoyait autrefois sans gênes étaient devenus pour lui comme l'un des pires poisons. Comment vivre dans une telle peur chaque jour? Ne plus vivre comme un humain, ne vivre que par la peur... parfois cela lui donnait de réelles envie de disparaître pour de bon, peut-être même sous la lame de son katana, mais pour l'heure il devait faire des efforts pour son épouse, lui offrir de merveilleux souvenirs avant la fin.
Le vendeur s'approcha un peu plus avec le neko, courbant le dos, la tête, faisant preuve d'une adoration trop exagérée. Kazama soupira, mais n'en fit pas grand cas. Cet homme, la seule chose qu'il souhaitait était de lui vendre une bête, et lui, de son côté, la seule chose qu'il souhaitait était de s'en aller vite avec une au bras. Enfin, façon de dire. Le sourire malicieux, déjà l'argent s'affichant dans ses pupilles avares, il obligea le neko à baisser la tête en lui appuyant dessus. Il était hors de question pour lui qu'il perde un client aussi fortuné, qui plus était sûrement quelqu'un d'important quoiqu'il ne l'ait jamais vu.

-Monsieur... malgré ma discrétion je n'ai pu m'empêcher de vous écouter et... si vous souhaitez quelqu'un qui vous soit utile pour le ménage ou le service, je peux peut-être vous trouver une pièce plus effica...

Le vendeur se coupa dans son élan, figé, les yeux écarquillés, ne pensant plus du tout à l'argent mais à cette angoisse de se voir étriper. Une goutte de sueur perla sur sa tempe, alors que sa bouche, ouverte, était restée là à attendre les mots qui manquaient désespérément. Il fallait dire que ce n'était pas quelque chose d'anodin, puisque ses pupilles effrayées scrutaient avec attention la pointe de la lame qui piquait sa gorge: d'où sortait cet homme?! C'était avec une efficacité effrayante qu'il avait réussit à dégainer son katana, une vitesse qu'il n'avait jamais vu mise à l'oeuvre par aucun porteur de sabre. Cet homme, certainement, n'était pas n'importe qui, et lorsqu'il redressa le regard pour croiser le sien, il ne put que regretter les mots qu'il avait inutilement lancé.

-Mon but n'est pas d'avoir une bonne, j'en ai déjà assez comme ça.

Coupa-t-il, une voix grave, calme et profonde, comme si tout ce qu'il faisait était assez normal, alors que Shinjo accourait pour le calmer un peu, lui baissant son bras:

-Kaze-kun! Nous sommes en ville s'il vous plaît...

-Qu'importe! Gronda-t-il en redressant le sabre sur la gorge du vendeur, je ne souhaite pas me faire avoir par un simple vendeur de bétail!

-E-Excusez-moi! Je vous en supplie! S'exclama-t-il en se mettant à genoux, devant lui.

Kazama soupira. Il n'y avait rien de plus pathétique que cela, rien de plus affligeant. Il n'avait jamais vu la gente extérieure, il n'en avait jamais côtoyé depuis bien des lustres, peut-être même depuis son accident, mais à voir l'état de la mentalité humaine, pour le peu qu'il avait vu, ce n'était pire qu'une catastrophe naturelle... comment se faisait-il que ce genre de personne soit aussi malsaine, aussi peu respectable? Il lui aurait bien coupé la tête s'il n'était pas là pour acheter un neko, et dans l'urgence du possible il décida de couper court à la conversation, s'adressant cette fois-ci au neko en lui-même, posant ses yeux rouges sang sur les siens, ainsi que sa lame, luisante:

-Cela ne m'intéresse pas que tu joues aux bonnes. Ce que je veux savoir par contre, c'est si tu es capable de divertir et tenir compagnie à une jeune femme malade.

Il rangea sa lame dans le fourreau, sur son côté gauche de la ceinture, gardant tout de même une distance avec l'animal pour ne pas le toucher. Shinjo se posta à ses côtés, scrutant lui aussi le neko alors que le vendeur se relevait difficilement de ses émotions. Sa voix, quoique son physique fasse légèrement plus peur, était grave mais arrivait à résonner avec une étrange douceur dans la pièce. Tellement, que tous les nekos se turent, le scrutant attentivement. Dès lors, cet homme qui n'avait jamais posé le pied dehors depuis sa tendre adolescence devint le sujet de toutes les attentions, parfois même les admirations, chose dont il ne fit pas grand cas, pour poursuivre dans un dernier élan:

-En échange tu auras un toit, à manger et le nécessaire pour vivre. À toi de choisir et je veux une réponse maintenant, je n'ai pas de temps à perdre.

Sans rien dire ni avoir de réelle réaction hormis un léger sourire devant la déconfiture du vendeur face au sabre, Susaku suivit l'échange entre les trois humains jusqu'à ce que le plus jeune des deux clients s'adresse à lui en le fixant de son regard écarlate d'un ton froid et visiblement pressé en rangeant son arme.

"Cela ne m'intéresse pas que tu joues aux bonnes. Ce que je veux savoir par contre, c'est si tu es capable de divertir et tenir compagnie à une jeune femme malade. En échange tu auras un toit, à manger et le nécessaire pour vivre. À toi de choisir et je veux une réponse maintenant, je n'ai pas de temps à perdre. "

Entendant cela, plusieurs nekos autour exprimèrent une admiration non feinte pour le jeune homme tandis que d'autre tendaient les mains signalant leur souhait de devenir les serviteur de l'humain à grand bruit de réclamations ou d'implorations à son égard. De son coté, se murant dans un silence pensif, le félin médita sur le choix qu'il allait faire et les conditions qui allait surement tomber à un moment ou à un autre.

Pendant plusieurs instants le félin regarda le jeune homme avant de lentement descendre de sa cage pour se poster face à lui la chaine dans son cou tirant légèrement mais surement en raison du vendeur semblant craindre que l'hybride n'ait un geste irrespectueux envers le client.

Pourtant, c'est après un brutal coup en arrière dans les barreaux d'une cage résonnant à travers toute la boutique et faisant se taire les autres hybrides que Susaku, les mains dans les poches dans une posture décontractée et avec un ton neutre et sans émotion prit la parole.

"Divertir je sais pas, tenir compagnie... On peut facilement trouver mieux. Par contre... Contre un bon paquet de clope quand celui que j'ai est mort, du thé à la violette quand j'en veux et une pièce avec un grand lit confortable et remplie de coussins je devrais pouvoir faire des progrès... A vous de voir... Kaze-kun."

A peine eut-il achevé sa phrase qu'une violente tirade sur la chaine dans son cou amena sa tête à rencontrer avec force le coin d'une cage le forçant à laisser échapper un bruit entre le couinement et le miaulement de douleur et de surprise, se passant une main sur le front d'ou ruisselait un mince filet écarlate. Le dominant de toute sa taille, furieux faisant claquer un fouet dans sa main, le directeur de l'animalerie, un homme à la large carrure cracha véhément.

"Alors sa t'amuses de faire ta lois p'tite merde ?! Tu t'imagines que je vais passer tout tes caprices simplement parce que tu me rapportes du fric ? Rêves pas, quand quelqu'un viendra t'acheter j'aurais juste à te remplacer, alors dis toi que le gars qui t'achèteras il aura qu'à faire pareil !"

Sans un regard pour les clients, l'homme asséna un violent coup de pied dans les côtes du félin laissant échapper une nouvelle exclamation de douleur en portant une main à son flan l'autre toujours sur la plaie de sa tête d'où perlait toujours quelques gouttes, visiblement sonné, articulant difficilement, le félin murmura l'air presque implorant.

"Je ferais ce que je peux... pour votre amie... Mais sortez moi d'ici.... "

Un gémissement douloureux se fit entendre lorsque le dénommé Shinjo se pencha pour soutenir le félin, qui chaque pas après l'autre ne pouvait que contenir une grimace de douleur tellement son coté ayant reçue le coup était douloureux, la plaie sous le bandage mettait du temps à complètement guérie à cause du manque d'inaction du neko et ce dernier contact sur cette blessure n'arrangeait pas les choses.

Pourtant, malgré cette détestable et familière désagréable sensation au flanc et à la tête, Susaku ne put contenir un soupir accompagné d'un sourire alors que les rayons du soleil se posaient sur son corps le réchauffant doucement et semblaient réveiller la vie endormie au sein de celui-ci, le faisant marcher plus aisément grâce au support du viel homme.

"Il va falloir que tu te tiennes correctement, nous te ferons visiter les lieux après que tu te seras préparé pour voir Dame Kazama. En attendant, il faut que tu évites de te retrouver avec le clan derrière le dos. Lorsque nous serons arrivés, il y aura une réunion de famille. Je te présenterai à chaque personne et chaque rôle."

Entendant cela, ce que l'hybride avait pensé un court instant en voyant le jeune homme quelque minutes plus tôt se confirmait, apparemment le chat sauvage qu'il était venait de se faire adopter par une grande famille... Une famille, sans savoir pourquoi, le félin ne put empêcher une triste sensation de se faire ressentir, plusieurs mois auparavant, Susaku s'était réveillé dans une des cages de l'animalerie sans savoir le pourquoi du comment était il arrivé ici, si n'avoir aucun souvenir n'avait pas semblé être un problème pour lui, voir des enfants accompagnés de parents ne cessaient de lui serrer le cœur.

"Tu ne m'adresseras la parole que lorsque je te le dirai. C'est ta punition pour tes exigences et pour m'avoir appelé aussi familièrement."

Un sourire amusé se dessina sur les lèvres du félin en se souvenant de cette phrase prononcée quelque minutes plus tôt par Kaze-kun... Ne parler que quand on le lui dirait, comme si cela était possible, le félin parler quand il en avait envie et uniquement lorsqu'il avait quelque chose à dire. Ce n'était pas son genre de parler pour ne rien dire, pourtant, sur un ton d'excuse et détournant volontairement sa phrase, le félin lança l'air de rien.

"Si le jeune homme m'ayant sortie de cet endroit m'entendait, je lui ferais savoir que si je l'ai appelé familièrement c'est parce que je tentais de ne pas être désagréable. Et que malgré tout je m'en excuse si j'ai été offensant et que je tiens à le remercier de son geste... Et le dénommé Shinjo aussi."

Sans rien ajouter de plus, le félin s'appuya légèrement plus sur l'homme le soutenant alors que leurs pas les éloignaient petit à petit de l'animalerie... Sans vraiment s'en rendre compte, l'hybride commença à légèrement somnoler à moitié alors qu'il se laissait guider vers le prochain lieu ou il vivrait.