Le soleil se lève doucement, l'aube fait son apparition. La forêt où je dormais se réveillait doucement, les oiseaux se mirent à chanter. Et moi ? J'étais encore endormis, je ne voulais pas me réveiller, il était bien trop tôt, j'étais épuisée. Mais je ne pouvais dormir avec une telle luminosité, je devais me résoudre à juste être couché et à fermer les yeux. Je profite du calme, car dans quelques heures, les gens passeraient ici et là.
Pourquoi est-ce que ce lieu est bombé de monde ? Moi qui pensait-être tranquille. Une forêt s'est sensée être lugubre, faire peur surtout le soir, la nuit. Mais il est vrai que la journée, les humains aiment bien parfois s'y promener. Cette forêt est superbe, en plus, on y trouve un lac au centre de celle-ci. C'est dans cette eau que je me lave, dans cette eau que je bois. La forêt est devenue mon refuge, le lac ma toilette, les fruits mon repas. Je me nomme Yamaneko, et je suis une neko en fuite.

Doucement, je finis par accepter qu'il est tant de se lever. J'ouvre ainsi doucement mes yeux, regardant autour de moi en faisant attention de ne pas tomber de ma branche. Oui, je dors dans les arbres, comme un oiseau mais sans nid. C'est peut-être pas trop confortable, mais cela me suffit amplement. J'ai finis par avoir l'habitude de dormir ainsi, après tout, cela fait bien deux ans que je suis ici, comme ça.
Le temps me semble long, je m'ennuie, je suis toujours toute seule. J'envie parfois les passants, avec leur parents, leurs enfants. Ils ont encore leurs familles comparés à moi, mais je ne peux me résoudre à les approcher, à devenir leurs amis. C'est ainsi, j'ai décidé de ne faire confiance à personnes, du moins, par pour le moment et surtout pas aux garçons. Je me mis à frisonner simplement en pensant à l'idée de pouvoir en croiser un.
Soupire, pourquoi penser à une telle chose ? Cela ne faisait que de me déprimer, je devrais tout oublier, cela fait partit du passé. Il est temps pour moi de passer à autre chose, il faut que je me lave, que je me nourrisse et ensuite, je devrais faire attention pour ne pas me faire attraper par les chasseurs. Quel routine ennuyante, il n'y avait jamais d'imprévus autre que les chasseurs. Rahhh, qu'elle vie maudite, je vous jure parfois, vous n'avez rien à me envier...

Je finis par m'étirer doucement, grognant légèrement. Je frotte doucement mes yeux et me lave doucement le visage avec ma salive. C'est pas très propre mais en attendant ça fera très bien l'affaire. Je tourne mon regard vers le bas, regardant s'il y a quelqu'un dans les environs. Droite, gauche, droite, gauche. Tout semblait calme, il n'y avait surement personne. Je pouvais commencer à descendre de mon arbre doucement à l'aide de mes griffes. Tien, parlant de griffes, je me devais de les retailler un peu, et hop, on griffe l'arbre pour pouvoir les tailler comme il faut durant un quelques minutes.
Voilà une chose qui me change de d'habitude. Et maintenant que cela est fait, direction du coté du lac. Il y avait des poubelles, un bon moyen pour se trouver de la nourriture, même si c'est très sale. Je n'ai rien d'autre que ça a pars les fruits ou les animaux morts, ou les poissons. Heureusement que je n'ai pas besoin de beaucoup de nourriture, sinon je serais morte de faim. Bref, après une petite fouille de poubelle, je ne trouve rien d'intéressant, je décide donc de doucement enlever mes habits.

Il est dans les environs de dix heures du matin, un peu tôt peut-être mais pas pour tous. Et pis, il fallait que je le fasse tôt, sinon, il y aurait trop de monde. Je me trouvais ainsi nue, mais pourtant, je reprends rapidement mon haut pour me cacher. Pourquoi ? Je viens d'entendre du bruit dans le coin, je suis pudique, je n'ai pas envie qu'on me voie. En plus, normalement, on doit avoir un maillot de bain ici, ce qui n'est pas mon cas évidement...

« Qui est là ? »

C'est pas discret, je confirme mais si je n'avais aucune réponse, je pensais pouvoir me jeter rapidement dans l'eau. Je n'avais pas l'intention d'attendre pour être sur.

Que faire ? Je me balladais comme d'habitude, là où mes pas me menaient, c'est à dire, souvent dans un coin perdu, loin de toute population... les humains sont trop arrogant et égoïste à mon gout, et puis, j'aime la solitude. Enfin bon, parfois quand on trouve pas d'endroit où se caler, il faut bien cohabiter, pour ça je ne suis pas difficile, mais j'ai toute fois des préférences. J'étais en train de marcher et sans m'en rendre trop compte, cela faisait plusieurs jours que je me rendais au même endroit, comme en général il n'y avais jamais personne, ça m'allait. Et donc, me voilà comme les jours précédant au lac. J'aimais bien cet endroit, c'était calme, reposant, beau à regarder, rien qui puisse me mettre de mauvaise humeurs. Enfin, après les gens viendrons, mais quelques minutes de calme, on ne va pas refuser ça. C'était encore le matin et le soleil venait juste de se lever donc personne ne venait me déranger. Je m'approcha du bord de l'eau profitant des premier rayons de soleil pour pouvoir admirer l'ondulation sur le lac, puis, alla me caler sur une branche dans un arbre de l'autre coté afin de pouvoir à la fois le lac, et à la fois les gens venir de loin pour pouvoir filer en vitesse. Enfin, ça aller comme j'ai un collier, on ne me capturera pas, mais je n'aime pas ni qu'on me lance des pierres, ni que l'on me tire la queue, alors, non, je n'approcherais pas ces humains. Perché sur ma branche, j'avais pour habitude d'observer les oiseau, sans aucune envie d les manger, même si_ nous, les neko, sommes en partie felin, ce n'est pas une raison de faire comme eux, moi, j'aime regarder les oiseau et non les manger, j'aime l'eau... donc ce lac est on va dire mon endroit favori. Ayant l'habitude d'être seul, je fut... surpris de voir qu'une autre présence habité les environs du lac et descendre d'un arbre en face de l'étendu d'eau. Une jeune hybride. Je la regardais silencieusement depuis mon perchoir, sans faire un bruit pendant qu'elle faisait ses petites affaires tranquillement. Elle ne portait pas de collier, ne semblais pas avoir un maître, j'en déduit donc qu'elle serais abandonné ou rebelle ,ou encore en fuite, enfin, du moins n'avais pas l'air d'une esclave. Elle griffa l'arbre, je me demande pourquoi, même si ça ne me regardait pas vraiment, puis regarda mes griffe à moi, elles étaient bien coupé et ne me faisait pas mal ni rien, c'était mon maitre qui le faisait pour éviter que je déchire tout dans la maison. Puis elle alla... heu... manger ? dans une poubelle ? Non, en fait elle repartie bredouille, moi c'est mon maître qui me nourrit et je lui en suis reconnaissant... bon, si je ne fait que nous comparer, on peut dire que je vit dans le luxe, c'est bien mais ça ne m'interresse pas trop. Je continua de l'observer, moi qui ne m'interressait pas à grand chose, j'étais fasciné par son monde, sans maître... Puis elle commença à se déshabiller sans faire attention si elle est observé ou pas, en même temps, j'étais discret, saur maintenant, ou par la surprise, je rougis et tomba de mon arbre, on dit toujours que les chats retombent toujours sur leurs pattes, ce qui n'était pas mon cas, je venais d'atterrir sur mon nez, la tête en bas les fesses en haut, la queue dépassant d'un buisson... je répondit à sa question, en me levant mais lui tournant le dos. Je suis gay et n'avait pas tellement envie de voir une femelle... comme ça.

"Heu... Moi... t-tu peux te rhabiller s'il te plait...?"

Je n'aurais jamais imaginé, ni même pensé que j'allais être dérangé pendant mon bain. Et pourtant, c'était le cas. Je venais tout juste de demander qui était la, j'avais entendu du bruit mais je n'étais pas sur de ce que j'avais entendu. J'étais nue, je n'avais pas eu le temps de me mettre dans l'eau. Car je ne savais pas d'où venait le bruit, ni qui c'était. Je devais être prête à partir en courant au cas ou c'était des chasseurs de nekos.
Je regardais à droite, puis à gauche, je n'y voyais rien de louche, du moins jusqu'à ce que je vois une sorte de queue. J'avais une mauvaise vision alors je n'arrivais pas à distinguer très bien ce que c'était. J'attendais qu'on me réponde, cachant du mieux que je pouvais ma nudité. Je finis par entendre une voix, je ressentais qu'il était gêné et que c'était un homme. Même de dos, je remarquais bien qu'il était un neko, ce qui me rassure un peu mais pas totalement. Je n'avais vraiment pas confiance en lui.
Il voulait que je me rhabille, au moins, il n'avait pas envie de me mater et de me faire autre chose. Cela me rassure un peu, mais il avait raison, je devais me rhabiller et tant pis pour le lavage du corps. Je finis par soupirer, à lui tourner le dos à mon tour pour remettre la robe que j'avais, suivit du foulard autour de mon cou. Maintenant que j'avais l'air assez présentable, je me tourne doucement vers l'inconnue.

« C'est bon, tu peux te retourner... »

C'était dit d'une manière un peu dur et grave, mais je n'étais pas très contente de ne pas avoir pu prendre mon bain. Je me demandais bien ce qu'il voulait, ce qu'il faisait ici. Sans attendre, je finis par m'approcher de lui à grande enjambé. Arrivé juste devant lui, je l'observe en silence, reniflant les odeurs qu'il avait. Je n'aimais pas ça, il avait deux odeurs sur lui, cela voulait dire qu'il avait un maître. Peut-être était-il même dans le coin et qu'il m'avait regardé.
Celui-ci pouvait très bien entendre mon grognement. Et sans cesse, je tournais la tête de gauche à droite, puis de droite à gauche. J'étais stressé de savoir qu'on me surveillait peut-être. Doucement, je finis par faire quelques pas en arrière pour m'éloigner un peu plus de lui. Moi qui me pensiez en sureté, ce n'était plus vraiment le cas. C'est a ce moment-la que je me dis que c'est peut-être pour ça que j'avais décidé de me rhabiller, peut-être que j'avais vraiment l'impression qu'on m'espionnait contre mon gré. Ou peut-être devenais-je simplement folle ?

Je guettais les moindres bruits, les moindres mouvements que je percevais. Je voulais partir, c'était la seule idée qui me venait en tête en ce moment même. Pourquoi est-ce que je n'étais finalement pas seule ? Tant de jours où je n'étais jamais dérangé par quelqu'un le matin, aujourd'hui, c'était bien entendu différent. Je regrettais de ne plus être seule, je regrettais ma solitude. Bien sur, ça me pesait, ça me rendait si triste. Cette solitude n'arrêtait pas de me faire penser à mon passé, à ma vie d'esclave et d'un coté, j'étais avec ma famille.
Maintenant, j'étais seule, je devais vivre avec mes moyens, dans une forêt, un lac, sans personne pour m'aider, pour m'aimer, pour me regarder, pour m'écouter, pour me conseiller. Tant de choses qui me manquait au final, je voulais retrouver une vie saine mais cela avait l'air d'être mal partit. En ce moment même, j'étais terrifié, j'avais la peur au ventre, je ne voulais pas de bagarre, je ne voulais pas me battre, je n'en pouvais vraiment plus.

Je restais silencieuse, m'éloignant toujours un peu plus de lui, des pas discrets, lents. Je fuyais comme je pouvais, il le prendrais peut-être mal mais je ne m'en préoccupais pas trop, j'étais trop occupé à me concentrer sur chaque bruit, chaque mouvement que je pouvais voir autour de moi.

La neko que j'observais, me dit que je pouvais à présent ma retourner, seulement, sans qu'elle m'en laisse le temps, elle était déjà arrivé jusqu'à moi. Je la regarda sans un mot pendant un petit moment, d'un coté, elle avait l'air marrante comme ça. C'est sur que je n'avais guère l'occasion de sympathiser avec une fille, mais celle là, elle m'amusait à regarder à droit à gauche comme un chat effrayé... Puis, elle se mit à reculer, allons bon, maintenant c'est moi qu'elle ne voulait plus... C'est comme quand on vient te voir à l'animalerie que tu reste au fond de ta cage, ton futur maître doit faire preuve de beaucoup de patience et de calme pour réussir à te faire sortir de là et t'emmener avec lui... C'était comme pour Abysse, mon maître, c'est lui qui m'a sortis de l'animalerie, et je lui doit tant, même si par moment, je le trouvais bizarre... Comme pour mettre en confiance un chat sauvage, je m'assit sur l'herbe, et sourit à l'hybride, espérant qu'elle ne s'en irais pas.

-T'inquiète pas, mon maître n'est pas là. Je m'appelle Kaoru, et toi ?

Je n'osait plus bouger de peur de faire fuir l'hybride... Elle m'intrigue, moi qui n'avais jamais réussi à tenir ne serais-ce qu'un jours sans la compagnie de l'homme, il faut dire aussi que je ne sais pas vraiment me débrouillé tout seul, comme la fois où j'ai mit deux jours à chercher le chemin du retour de la maison, au passage par l'hôtel avec un drôle d'humain saoul...

Je resta donc là, sans bouger, assit sur le sol, attendant une réaction de l'hybride...

[un peu court, mengo é.è]

Terrorisé ? Paniqué ? Insécurité ? Tout ses mots semblaient convenir parfaitement à la situation du moment. Je venais de sentir l'odeur d'un maitre, enfin, deux odeurs sur une personne. Pour moi, cela voulait dire qu'il avait un maitre, et je n'aimais pas vraiment ça. Alors je restais loin de lui, croyant que quelqu'un m'espionnait en ce moment même, qu'il surveillait son esclave tout le temps, sans un moment de répits.
Je devenais folle ? Oui, j'étais folle, je voyais le mal autour de moi mais c'est ainsi, j'étais devenu très méfiante au fil des jours. Rien ne pouvait être pire que de se faire avoir par un être proche, sans comprendre ce changement de personnalité, de comportement. J'avais été déboussolé ce jour la, j'avais perdu tout mes repères au niveau des humains. Je n'arrivais plus à faire confiance, j'avais du mal, même si parfois, j'y étais obligé car ma santé ne me permettait pas de me battre, de ne pas accepter un geste sympathique.
Tout était confus dans ma tête, même si quelqu'un pouvait être gentil, pour moi, c'était seulement pour qu'il puisse m'approcher et avoir une faveur de ma part par la suite. J'avais une drôle de manière de voir les gens, je le confirme mais comme dit avant, tout était confus. Je n'arrivais à faire confiance qu'à moi-même pour le moment, et à personne d'autre. Pourtant, ce n'était pas de refus d'avoir un peu de calme, un peu de tendresse de la part de quelqu'un.

Mais revenons à la situation de maintenant, je fixais sans cesse le neko devant moi ou ce qu'il y avait autour de moi pour ne pas me faire attraper. Quand soudain, je l'entends à nouveau parler, il disait que son maitre n'était pas là, que je devais pas m'inquiéter. Il avait compris pourquoi je m'éloignais de lui comme ça, il avait peut-être compris que j'étais rebelle et que j'avais peur des humains. Même s'il ne connait en rien mon histoire, il avait au moins compris ma frayeur du moment.
Je note dans mon esprit qu'il se nommait Kaoru, mais je ne savais pas si je devais donner mon nom ou pas du tout. Je le regarde et finit par m'asseoir après m'être à nouveau approché de lui. Je n'étais pas collé à lui, il ne faut pas exagéré mais j'étais assez proche pour qu'on puisse s'entendre sans avoir besoin de crier. J'arrêtais pas de le regarder, de voir de haut en bas ce qu'il était. Cela faisait si longtemps que je n'avais pas vu de neko comme moi, qui semblait à peu près libre.

« Yamaneko »

J'avais tout de même dévoilé mon nom, après tout, qu'il le sache ou non, cela lui servirait pas à grand chose à pars me nommer pour me demander quelques choses ou pour la prochaine fois qu'on se rencontre si cela arrive bien entendu. Le regard un peu perdue, regardant le sol par honte d'avoir agis ainsi, comme une idiote. Mais d'un coté, j'étais de nature comme ça. Bizarrement, j'étais assez calme, car il avait beau être un garçon, j'accordais une chance pour me prouver qu'il n'était pas comme les humains hommes.
Je ne savais pas quoi dire, cela faisait si longtemps que j'étais seule que je ne savais pas quoi dire à un neko. Je savais en plus qu'il avait un maître, cette idée ne m'enchantait vraiment pas trop. J'avais peur que le maître arrive brutalement pour ramener son esclave à la maison et qu'il doive faire le ménage et tout le tralala. Toutes les choses de mon passé, de mon moment de neko docile à la maison avec mes parents. Je soupire de désespoir et finit par demander d'une façon totalement banal.

« Tu es heureux ? Tu as confiance en ton maître ? »

Je la vis enfin s'assoir un peu plus tranquille que précédemment, et lui donner son nom. Sur le coup, le parut légèrement étonné, mais cela ne dura pas, et me repris avec un sourire enfantin et innocent. J'ignorai le drôle de comportement de sa part, je le trouvais à la fois vive, amusante... Moi, chat d'intérieure, je me demandais surtout comment elle faisait pour survivre dehors, la seule fois à part celle ci ou je me suis permit de sortir seul, je me suis perdu et de toute façon à part mon maître, je n'aime pas les humains... surtout les hommes adultes, ils font peur... Et je n'avais pas l'habitude de parler avec un hybride, de plus une fille et une rebelle... Maître Abysse m'avais toujours dit de ne pas m'approcher de ceux sans maître. Mais, elle semblait différente elle, heu... Yamaneko. Et puis, je ne sentais pas d'agressivité de sa part. Maintenant, je la voyais de détendre... lentement mais surement... ou pas. Mais en tout cas, elle n'avais pas l'air d'apprécier les humains, vu comment elle s'inquiétait pour mon maître, mais de toute façon, il ne viendrais pas. Il est souvent occuper, et ne sais pas ou je me trouve, et puis, j'ai passé l'age d'avoir une nounou quand même. Oui, j'avais raison, même si ce n'était pas difficile à deviner, elle n'avais pas de maître. Je lui souris et lui répondis le plus gentiment possible.

-Heu... Oui, je suis heureux et j'ai confiance en Maître Abysse.

Je laissa un temps de pose, et plia les jambes pour les coller contre mon torse, et appuyer ma tête dessus, histoire d'être bien caler, et continua d'une voie nostalgique.

-En fait, je suis né libre, mais on m'a vendu et je me suis trouvé dans une animalerie... Puis, racheter et revendu une nouvelle fois... et un retour à l'animalerie, et c'est là que j'ai rencontré maître Abysse. J'étais dans une cage au noir où l'on ne pouvais pas me voir, et il m'a tendu la main pour me sortir de cet enfer. Je lui dois beaucoup. Et j'ai confiance en lui, parmi tout les gens qui sont venu me voir, c'est le seul à m'avoir aidé. Il me nouris, me loge et s'occuper de moi, sans que je lui doive quelque chose en échange... donc oui, je suis heureux et j'ai confiance en lui.

Sur le coup, ça m'a fait bizarre de me confier à une parfait inconnu, mais j'avais confiance en elle, bien que je n'accorde pas me confiance en n'importe qui, elle ne me paraissait pas méchante...

-Et toi ? ça fait comment de vivre seul... ça doit être triste...

J'observais attentivement les gestes de mon interlocuteur, c'était une manie chez moi. Ne parlant presque jamais, j'avais le tic de guetter les moindres signes. Sans oublier que le regard, les gestes étaient souvent révélateur de la personnalité des gens même si peu de gens le savait vraiment. Le seul problème, c'était le problème de vue que j'avais désormais. Ma vue devenait de plus en plus floue, je savais que je risquais de la perdre entièrement un jour mais je refusais d'avoir un maître pour le moment.
J'avais posé une question un peu stupide, et un rien sans importance. Mais j'avais juste l'impression que je devais poser une question, même si celle-la pouvait être très stupide. D'un autre coté, au fond de moi-même, j'attendais une réponse, je voulais savoir si on pouvait être heureux avec un maître. Même si moi, je ne le croyais plus, je gardais espoir qu'un jour, je pourrais être heureuse avec quelqu'un, que ce soit un maitre, ou une maitresse, voir même une neko ou un neko. Peut m'importait vraiment, je voulais simplement avoir une vie calme à nouveau. Mais cela est impossible quand on ne fait confiance à personne, quand on ne croit pas ce qu'on entends.

Je finis par voir le neko s'installer confortablement en ramenant ses jambes contre son torse et posant sa tête sur ses genoux. Je finis par faire comme lui, voulais-je jouer au miroir ? Mais non pas du tout mais c'est juste qu'il n'avait pas tord, sa position était un peu plus confortable que comme j'étais maintenant. Mais contrairement à lui, enfin je crois, je posais mon regard sur le sol, le regard remplie de tristesse, de solitude pesant. La vie n'avait jamais été facile avec moi, j'avais toujours eu des obstacles sur mon chemin, jamais un moment de répit, ou sinon, c'était suivi d'un grand malheur, d'un chagrin qui mettait longtemps avant d'être apaisé.
Me voilà dans une situation bien étrange, moi qui n'aimait pas trop parlé, me voilà entrain d'écouter la vie de ce neko devant moi. Tout ce que j'espérais, c'est qu'il ne me poserait pas trop de question, car je crois que c'est ce qui me dérangerais le plus. Je ne voudrais pas trop parler de moi, je ne voulais rien dire sur moi, je voulais simplement rester mystérieuse. Je me disais alors qu'il n'avait pas eu une vie si belle lui non plus. Le pauvre, il avait été acheté et vendu plusieurs fois avant de trouver refuge chez ce maitre Abysse. Pleins de questions venaient trotter dans ma tête sur son passé. Mais pour le moment, je ne voulais pas les poser, ce n'était pas vraiment bien de ma part de le faire, je le ressentais comme ça.

Je quittais rapidement mes pensées, le jeune neko venait de me poser une question. Il me demandait en gros, comment se passait une vie de rebelle, enfin, ma vie de rebelle. Il pensait que c'était une vie triste, plus j'y pense, plus je me dis qu'il a finalement raison. Je n'étais pas heureuse d'être ici, toute seule, à devoir guetter tout ce qui m'entoure pour ne pas me faire prendre. La vie de rebelle n'était pas seulement une vie triste, mais c'était aussi une vie dangereuse, une vie stressante. Et ce n'était pas une chose dont j'avais l'habitude, avant d'être ainsi, j'étais tout comme lui, une neko docile, vivant avec mes parents.

« Oui, c'est triste, dangereux, stressant, pas une vie agréable en soit, surtout pour une ancienne neko docile... »

Je savais bien que je n'avais pas totalement répondu à sa demande, je ne faisais que confirmer que la vie était triste tout en lui ajoutant que j'étais comme lui à la base. Mais comme toujours, il faut parfois faire des choix, mon choix à été très clair, je refusais d'être envoyé dans une animalerie, je refusais d'avoir un autre maître. Je voulais rester libre, je voulais être maître de moi, de mes gestes. Et je ne voulais surtout plus me faire avoir par les belles paroles d'un homme.

« Tu veux savoir comment c'est quand on vit seul ? On doit simplement tout faire soit même, être toujours sur ses gardes, ne faire confiance à personne. On doit chasser les animaux contre notre volonté car il faut tout de même qu'on se nourrisse avec autre chose que des fruits. Il faut se laver dans les lacs le matin, quand il fait froid pour ne pas qu'on nous chasse ensuite. Et quand on tombe malade, c'est encore plus dangereux, on ne peux même pas se laisser tomber dans les bras de quelqu'un. Le point positif dans tous ça, c'est que tu es indépendant, mais ce n'est pas toujours facile, voir très rarement. »

A chacun sa petite tirade me disais-je. Et j'avais parlé bien plus que je ne l'aurais pensé, j'avais surement besoin de vider mon sac. A force de toujours garder tout ce qu'on a sur le cœur, un jour ou l'autre, cela aurait pété, craqué, et ce n'était vraiment pas une bonne chose.

« Tu as été battu ? Violé ? Mal nourri par tes anciens maîtres ? As-tu souffert de ses nombreuses séparations ? As-tu connu tes parents ? »

Et finalement, j'avais tout de même posé les questions qui me trottait tant dans ma tête.